Au col de la vache avec vue sur le lac du Cos – Y. GUYOT
Cet article est un article invité rédigé par un lecteur du blog, Yann. J’ai accepté avec grand plaisir sa proposition d’article car je n’ai jamais randonné sur le GR 738 et ne peux donc pas partager ma propre expérience. De plus, il est toujours intéressant « d’entendre une autre voix ». Place à Yann…
Au préalable, mes remerciements les plus chaleureux à François pour avoir accepté de publier mon article sur son blog.
Ce compte rendu sur le GR 738 est structuré en deux parties : préparation et bilan, dont voici un sommaire.
Quelques éléments de présentation
Pourquoi le GR 738 ?
Pourquoi en 8 jours (devenus 7) ?
Quelle préparation de l’itinéraire ?
Quelle préparation physique ?
Quel équipement ?
Bilan par rapport à la préparation
Le GR738 au jour le jour
Tout d’abord commençons par une courte présentation. Rassurez-vous, je ne commence pas ce compte rendu par une crise d’égocentrisme précoce, mais ces quelques éléments vous donneront un éclairage utile pour la suite de mon récit, notamment pour appréhender mes commentaires et perceptions.
Parisien pour des raisons professionnelles et à la recherche d’un maximum de temps passé en plein air, je réalise une très grande partie de mes trajets professionnels et privés en vélo et profite des weekends pour de longues sessions de trail et VTT dans les massifs forestiers du sud de la région parisienne.
Mes vacances sont l’occasion de partir en trek à l’étranger ou en France. Pour cette année 2018 je m’étais fixé deux objectifs : découvrir (avec un guide) les Andes ou l’Himalaya et parcourir le GR 20 en 7 à 9 jours (en fonction de ma condition physique du moment) en autonomie et seul.
Au printemps, je suis donc parti une quinzaine de jours pour faire le tour du Manaslu au Népal et à mon retour j’ai commencé la préparation du GR 20 que je souhaitais faire en septembre. Les contraintes professionnelles passant par-là, mes vacances ont finalement été positionnées en août et l’objectif GR 20 a commencé à battre sérieusement de l’aile (affluence estivale, prix des transports sur cette période, manque de préparation, difficultés logistiques en étant seul …).
Assez rapidement, j’ai glissé vers le plan B que j’avais déjà en tête dès cet hiver, le GR 738 (Savoie (73) + Isère (38) = GR738).
Je souhaitais faire un trek du même acabit que le GR 20 en matière de dénivelé sur une durée de 7 à 8 jours (j’y reviendrai) et idéalement peu fréquenté, ce qui excluait d’office TMB (Tour du Mont-Blanc) et GR 54 (Tour des Ecrins) en plein mois d’août.
Soyons francs, j’ai également cédé aux titres « alléchants » qui annonçaient ce GR 738 comme un GR 20 continental.
Quant à la fréquentation, elle s’annonçait plutôt réduite, le GR 738 récemment inauguré et au balisage encore en cours, étant largement méconnu. Par ailleurs, le massif n’ayant ni sommet supérieur à 3000 mètres, ni parc naturel, il est également relativement peu connu du grand public en comparaison des massifs voisins.
Autre critère déterminant : l’accessibilité en transports en commun que ce soit au départ (Aiguebelle en Savoie) ou à l’arrivée (Vizille en Isère) mais également la possibilité d’aller du départ à l’arrivée en moins d’une demi-journée par train et/ou bus ce qui permet de laisser sa voiture au départ. Par ailleurs, ayant des amis à Annecy, j’avais également un « camp de base » à proximité.
Enfin, le fait que ce GR soit nouveau avec pour l’instant peu d’informations et de retours d’expérience constituait également un petit défi en soi.
L’itinéraire classique d’Aiguebelle à Vizille décline les 130 km, 10 000 mètres de dénivelé positif (et autant de dénivelé négatif) en 11 étapes.
J’ai initialement visé 8 jours (qui deviendront 7) pour deux raisons :
(*) Raisonné car en septembre 2017 j’ai réalisé avec un ami le tour des Aiguilles Rouges et des Fiz avec ascension du Mont Buet en 3 jours ce qui pour cette époque de l’année et mon état de forme physique était un peu trop ambitieux. J’ai plus eu le sentiment de courir contre le coucher de soleil que de vraiment profiter. Cette fois-ci, même si la fenêtre lumineuse est bien plus importante début août, je souhaitais pleinement profiter sans avoir ce sentiment d’être toujours dans la course.
Il faut toujours anticiper les bouchons au point d’eau – Y. GUYOT
3 étapes :
De ces différentes étapes, j’ai pu noter un nombre important de points d’eau mais quasiment tous liés à un refuge. Comme j’essaye toujours de poser le bivouac à côté d’un point d’eau, j’en déduis que mes bivouacs seront surement à proximité des refuges. Je note également un certain nombre de refuges non gardés et en bon état car récemment restaurés par l’association « tous à poêle ». Je pourrai toujours profiter de ces refuges qui ne correspondent pas toujours à des étapes du découpage « officiel » et devraient être relativement calmes.
Pour les bivouacs potentiels en pleine nature je complète de quelques images Google ou photos trouvées sur internet (par exemple pour le col du Champet).
Bivouac au col du Champet … Suite au « repérage internet » – Y. GUYOT
J’arrive donc au découpage ci-dessous sachant que le jour 1 je viendrai d’Annecy en voiture et je commencerai à marcher un peu plus tard (ce qui me fait d’ailleurs un petit déjeuner en plus qui servira le matin du J8). Le jour 8, en fonction de mon heure d’arrivée, je dormirai à Vizille ou j’irai prendre le train à la gare de Vizille Jarrie (5 km en plus par rapport à l’arrivée du GR) pour rejoindre Grenoble puis Aiguebelle par train pour récupérer ma voiture.
Je me prépare également une version « rapide » approximative en 7 jours, si les jambes suivent, et qui consisterait à allonger les premières étapes notamment en poussant jusqu’au col du Champet le premier jour. Mais à ce stade, c’est une option que je ne prends pas trop au sérieux.
GR 738 EN 11 ETAPES
Distance (km) |
Temps (heures) |
Temps Yann (heures) |
Altitude (m) |
D+ (m) |
D- (m) |
||
Aiguebelle | 320 | ||||||
J1 | Le pontet | 14 | 6 | 6 | 886 | 1300 | 750 |
J2 | Refuge de la Perrièrre | 16 | 8 | 7,56 | 1832 | 1800 | 900 |
J3 | Refuge dela Pierre du Carre | 12 | 7 | 5,56 | 1761 | 1300 | 1400 |
J4 | Refuge de l’Oule | 15 | 6,5 | 6,22 | 1836 | 1300 | 1400 |
J5 | Fond de France Gite de la Martinette |
11 | 6 | 4,22 | 1075 | 800 | 1550 |
J6 | Refuge des Sept-Laux | 6,5 | 3 | 4 | 2135 | 1150 | 0 |
J7 | Refuge du Habert d’Aiguebelle | 9 | 5,5 | 3,33 | 1741 | 600 | 1000 |
J8 | Refuge Jean Collet | 8,5 | 6 | 4,67 | 1960 | 1250 | 800 |
J9 | Refuge de la Pra | 7 | 4,5 | 3,78 | 2100 | 1000 | 800 |
J10 | Chamrousse Le recoin |
8,5 | 3,25 | 2,78 | 1650 | 400 | 850 |
J11 | Vizille | 17 | 5 | 4,22 | 281 | 200 | 1500 |
TOTAL | 124,5 | 60,75 | 52,33 | 11100 | 10950 |
Note : Vous trouverez des détails sur le découpage du GR738 en 11 étapes ici, avec notamment des données de distances, dénivelés, temps un peu différentes – mais du même ordre.
GR 738 EN 8 ETAPES
Distance (km) |
Temps (heures) |
Temps Yann (heures) |
Altitude (m) |
Observations et sources |
D+ (m) |
D- (m) |
||
Aiguebelle | 320 | Partir de Montgilbert, sinon départ parking intermarché ou carrefour | ||||||
J1 (1/2) |
Le pontet | 14 | 6 | 6 | 886 | Plusieurs sources | 1300 | 750 |
– Cabane de la Jasse : eau – Chalet d’Arbarétan : eau |
||||||||
J2 | Refuge de la Perrièrre | 16 | 8 | 7,56 | 1832 | Non gardé, eau | 1800 | 900 |
– Refuge des férices : eau – Refuge de claran : eau (nf) |
||||||||
J3 | Refuge de la Pierre du Carre | 12 | 7 | 5,56 | 1761 | Eau | 1300 | 1400 |
– Bergerie de l’Aup : eau – Refuge de l’Oule : eau (intérieur) |
||||||||
J4 | Chalet du Léa | 18 | 8 | 7,5 | 1719 | Source du Léa 70 pas est sud est | 1575 | 1618 |
Avec AR au refuge de l’Oule (45 min) | – Source de tigneu ? – 2ème chalet petite valloire : source aléatoire – Fond de France, Gîte la Martinette : eau |
|||||||
J5 | Refuge des Sept-Laux | 16,9 | 8 | 8,08 | 2135 | Eau | 1950 | 1376 |
Avec AR au refuge Habert (200 m D et 1,4 km) | – Pas d’eau entre les deux sauf si détour Habert – Attention balisage à partir du col de la vache |
|||||||
J6 | Refuge Jean Collet | 17,5 | 11,5 | 8 | 1960 | Eau | 1850 | 1800 |
Refuge de la pra : eau | ||||||||
J7 | Chamrousse Le recoin |
15,5 | 7,75 | 6,56 | 1650 | Station : eau | 1400 | 1650 |
J8 (1/2) | Vizille | 17 | 5 | 4,22 | 281 | 200 | 1500 | |
TOTAL | 127 | 61 | 53 | 11375 | 10994 |
J’y reviendrai plus précisément dans la partie bilan, mais à part mon activité physique régulière de la semaine (vélo, VTT, trail), rien de spécifique.
Deux points importants à retenir néanmoins : j’ai une activité physique régulière, l’habitude de marcher et courir (notamment en montagne) et un peu de recul en matière de trek et sur l’effort que cela demande.
Dans le cadre d’un trek en autonomie complète de 8 jours avec un fort ratio de dénivelé, ma priorité a été la recherche de légèreté, d’autant plus qu’étant seul, la mutualisation de la tente et du matériel de cuisson n’était pas possible.
Vous trouverez ci-dessous le descriptif de mon équipement et les réflexions qui m’ont amenées à faire différents choix. Evidemment, je ne détiens aucune vérité universelle et mes choix découlent en partie de mon expérience personnelle, forcément subjective.
Au final je suis arrivé à un poids d’environ 12,3 kg (12 kg sans les bâtons) et ce sans compter l’eau. Idéalement j’aurais souhaité atteindre ce poids en incluant l’eau. Sur le système de cuisson, je peux encore optimiser (800 g au global en comptant le gaz).
J’essaye généralement de verrouiller le poids à 12,4 kg au maximum (dont l’eau), ce que j’estime être le maximum supportable pour mon gabarit. Cela ne signifie pas pour autant que je porte systématiquement ce poids (loin de là !), c’est une limite maximum et mon objectif premier est d’avoir le moins de poids possible sur le dos, gage d’un trek facilité et de la préservation de ma bonne santé physique (dos et articulations).
Pour le sac à dos, j’ai un raisonnement simple et connu : plus la capacité est grande plus on remplit et plus c’est lourd. Il faut donc limiter au maximum le litrage du sac. Pour ma part, j’ai un sac à dos de 50 litres (48 pour être précis) et j’ai rentré sans difficultés tout le matériel pour être autonome sur ce trek. Le poids du sac importe également puisque pour une capacité de 50 litres les sacs peuvent peser approximativement de 0,8 à 2,5 kg. J’ai pour ma part un sac à dos d’environ 1,5 kg. C’est un peu lourd mais ce sac a quelques aspects pratiques que j’apprécie particulièrement : emplacement dédié pour la poche à eau, ouverture latérale complète par fermeture éclair (pratique pour l’accessibilité dans le sac), ouverture fermeture éclair en bas du sac, deux poches latérales en mesh (filet) et une poche centrale (dans laquelle je mets généralement la veste de pluie).
Un sac à dos bien préparé est une simple question d’équilibre – Y. GUYOT
Sujet clivant où il y a autant d’avis que de marcheurs ! Je suis traileur et plutôt minimaliste pourtant je ne fais pas de trek avec mes baskets de trail (que des randonnées à la journée) car ces dernières ne sont pas adaptées pour le trek (mais des baskets de trail plus renforcées, par exemple typées pour de l’ultra trail pourraient tout à fait convenir, pour quelqu’un qui y est habitué). J’ai donc jusqu’à récemment adopté une solution intermédiaire, des chaussures de randonnée à tige basse. Celles-ci me donnaient une protection des pieds rassurante sans avoir l’impression de trainer des gros sabots mais avec en contrepartie une perte de finesse et de souplesse dans le déroulé du pied. La possibilité d’une membrane étanche était également un plus.
Depuis quelques temps, j’ai adopté une solution à mi-chemin entre le trail et le trek, les chaussures de « fast-hiking ». Je trouve ce compromis plutôt abouti pour ceux qui sont à la recherche de légèreté et qui veulent quitter les sempiternelles chaussures de randonnée montantes en cuir. Il existe des modèles tige basse ou tige mi-haute (mid). Généralement les modèles sont plutôt typés dans un sens ou dans l’autre (trek ou trail) selon que le fabricant ait pris pour base une chaussure de trail ou de trek/randonnée.
Pour ma part, j’ai actuellement une paire mi-montante en mesh plutôt typée basket dans sa conception, bien ventilée et avec une membrane étanche. Ma dernière paire donnant quelques signes de faiblesse, j’ai racheté une paire avant de partir que j’ai à peine pris le temps de casser, étant habitué à ce modèle de chaussure (ce qui ne fut pas l’idée du siècle …).
A mon sens indispensables, et pourtant j’ai longtemps été catégoriquement contre ! Ces derniers sont un plus indéniable pour tracter dans les montées et se sécuriser dans les descentes. A la recherche de légèreté, j’ai pris mes bâtons de trail 3 brins télescopiques avec gantelet :
Pour la journée : un pantalon modulable en short (gain de poids), 2 caleçons (dont un sur soi), 2 t-shirts (idem), 2 paires de chaussettes, (idem), un polaire léger (type fast-hiking), une veste imperméable (et respirante).
Pour le bivouac : un caleçon et un t-shirt de nuit. Un caleçon long en mérinos et une doudoune ultra légère (à la place d’un haut manche longue en mérinos).
Toutes mes affaires sont en synthétique ou mérinos y compris les affaires de nuit (on transpire très vite dans un duvet et je vous fais grâce du couplet sur le coton mouillé…).
Tente : Je suis plus tente que tarp pour la simple et bonne raison que n’ai jamais utilisé de tarp jusqu’à présent ! Pour ce trek, j’ai donc fait l’achat d’une tente 1 place, ma tente 2 places ne correspondant pas à mon besoin, avec pour objectif de verrouiller le poids à 1 kg, ce qui pour une tente de qualité réduit les choix. Au final, j’ai dépassé mon objectif de 69 grammes (!) car j’ai pris en plus une bâche légère à mettre sous la tente pour protéger le revêtement sol de cette dernière (les tentes légères, même de qualité, sont plus fragiles, l’allègement se faisant en partie au détriment de l’épaisseur, et donc de la solidité des tissus utilisés).
Duvet : pour ce trek j’ai fait l’achat d’un nouveau duvet, certes moins chaud (température de confort de 6 degrés au lieu de 0), mais qui m’a permis un gain de poids conséquent (500 g de gagnés).
Matelas gonflable : Je suis plus matelas gonflable que tapis de sol. Je trouve le matelas gonflable plus confortable et isolant mieux des irrégularités du sol. Il existe par ailleurs des modèles légers (un peu plus de 300 g). En revanche, à partir du moment où on prend un modèle léger il est plutôt étroit et il ne faut pas avoir le sommeil agité ! Par ailleurs, sur des sols de bivouac un peu inclinés on a tendance à glisser. Il faut également en prendre soin pour ne pas le percer (jusqu’à présent je n’ai jamais eu de problème mais j’ai toujours un petit kit de réparation avec moi).
Pour ce trek, je suis resté sur une organisation dont j’ai l’habitude : 3 repas chauds par jour (100 g de muesli avec lait en poudre et sucre le matin, 100 g de semoule épicée le midi, 100 g de nouilles asiatiques parfumées le soir) avec en complément du saucisson sec, 100 g de fruits secs/jr, barres de céréales, pâtes de fruits ainsi que du thé matin et midi et de la tisane le soir.
Je n’ai donc besoin que d’un système de cuisson pour faire bouillir l’eau que je verse ensuite dans un gros mug en plastique dans lequel je verse directement le muesli ou la semoule ou les nouilles qui vont directement s’imbiber et être consommables.
D’expérience, même si l’apport calorique ne couvre pas complètement la dépense énergétique, cela suffit néanmoins à me caler sans fringales. Sur ce trek j’ai réduit ma quantité de fruits secs (150 g/jr auparavant) puisqu’il m’en restait toujours à l’issue de mes précédents treks.
Pour se laver un morceau de savon non polluant que je mets dans un petit sac de congélation, quelques lingettes nettoyantes (que je mets dans ma poubelle de sac à dos, constituée d’un ziplock, après utilisation) et une serviette en microfibre petit modèle. Mini tube de dentifrice et mini brosse à dents en complément (par exemple kit distribué dans les avions).
Je prends également une « trousse » (ziplock) basique de premiers secours, un peu de fil, une aiguille et quelques épingles à nourrice.
Ma liseuse (sans sa coque de protection pour réduire le poids) et un appareil photo (sur ce trek j’ai pris un compact pour réduire le poids mais jusqu’à présent je prenais le réflex que je positionnais sur une bretelle du sac à dos avec un système d’attaches spécialisé et sécurisé).
Je prends également les 3 cartes IGN intégrales. Je pourrais prendre des photocopies des tronçons du GR uniquement mais je préfère avoir les cartes dans leur ensemble (plus aisé pour se repérer).
Vous trouverez ci-dessous le détail de mon équipement que je compartimente comme suit :
Portage et divers |
Modèle | Poids (g) |
Sac à dos | Osprey Kestrel 48 | 1590 |
Housse de pluie | Osprey raincover S | 120 |
Bâtons | Leki micro trail vario | 382 |
Lampe frontale | Decathlon frontale + 3 piles de rechange | 123 |
Couteau | Opinel n°8 | 45 |
Briquet | Mini bic (12)+ carnet | 24 |
Carte | IGN 3433 OT + 3335 ET +3335OT | 240 |
Appareil photo | Sony compact+bat’ | 265 |
Téléphone | S5 + Chargeur | 64 |
Liseuse | Kobo sans coque | 180 |
Jeu de Cartes | Non pris | 0 |
Lunettes de soleil | Lunettes Kalenji + housse (sur soi) | 0 |
Sacs étanches | ||
Sacs Congélation | ||
TOTAL | 3033 |
Couchage | Modèle | Poids (g) |
Tente | Nemo hornet 1P + tapis | 1069 |
Sac de couchage | SPII + compression | 464 |
Matelas | Neoair Xlite Long | 337 |
TOTAL | 1870 |
Cuisine | Modèle | Poids (g) |
Réchaud | Jetboil Flash + briquet | 412 |
Poche à eau | Osprey 2L | 220 |
Bouteilles d’eau | bouteille plastique 1L x2 | 50 |
Bol | Sistema bowl | 69 |
Cuillère | Light my fire spoon | 10 |
Tasse pour boisson | Eda cup | 35 |
Autre | Boule à thé (sans) | 0 |
Comprimés désinfectants | Micropur forte | 5 |
Bouteille de gaz | Coleman 90 x2 | 400 |
TOTAL | 1201 |
Vêtements | Modèle | Poids (g) |
Veste de pluie | Arc’teryx Zeta LT Vest | 335 |
Pantalon | Pantalon Quechua modulable MH 550 (X1 sur soi) | 0 |
Couche de base | Tee shirt x2 (x1 sur soi) | 110 |
Sous-vêtements | Boxer Decathlon x2 (x1 sur soi) | 75 |
Couche thermique | Polaire | 302 |
Tour de cou | Tour de cou Decathlon X1 | 30 |
Gants | Gants (course) x1 | 22 |
Chaussettes | chaussettes Forclaz x2 (x1 sur soi) | 63 |
Short | cf. pantalon modulable | |
Pyjama | Collant TECHWOOL | 170 |
Boxer Decathlon nuit | 75 | |
T shirt nuit | 110 | |
Socquettes | Chaussettes avion + Masque +Quies | 26 |
T shirt Long | Doudoune ultra light Uniqlo | 220 |
Casquette | Casquette Quechua (sur soi) | 0 |
TOTAL | 1538 |
Hygiène et médical | Modèle | Poids (g) |
Serviette | Pocket towel | 70 |
Savon | Savon + lingettes bébé | 80 |
Papier toilette et mouchoirs | PQ (3×9 kleenex) | 72 |
Brosse à dent | 1 brosse | 12 |
Dentifrice | 1 Mini-tube Voyage x2 | 32 |
Gel antibactérien | 1 Gel antibactérien x2 | 48 |
*Trousse de secours* | 234 | |
Paracétamol | Ok (4) | |
Imodium | Ok (5) | |
Pansements | Ok | |
Pince à épiler | Ok | |
Petits Ciseaux | Ok | |
Désinfectant | Ok (5) | |
Pommade anti-inflamatoire/Baume du Tigre | Ko | |
Bandage/Compresses + Ruban Adhésif | Ok | |
Pansements anti-ampoules | Ok | |
Anti-moustique+ Crème solaire | Ok (134 g) | |
Aiguille + Fil + ficelle | Ok | |
Epingle à nourrice | Ok | |
TOTAL | 548 |
Nourriture | Modèle | Poids (g) |
Nouilles Chinoises | Nouilles 7 diners | |
Semoule épicée | Semoule 7 déjeuners | |
Saucisson | Saucissons 2×115 | |
Muesli + lait en poudre | Muesli + lait en poudre + sucre | |
Fruits secs | Fruits secs + abricots ou équivalents (7jrs) | |
Barres de céréales | Barres 2 Jrs/7 jrs + pates de fruits + barres amandes | |
Chocolat | Pas de chocolat (chaleur) | |
Thé/Café | Thé vrac 2 jrs/7 jrs | |
Tisane vrac | Tisane sachets 2g 1 jr/7 jrs | |
TOTAL | 4137 |
POIDS TOTAL | 12327 | |
Objectif max | 12,4 | |
Sans bâtons | 11945 |
Je suis finalement arrivé au bout de mon « périple » en 7 jours (et non 8) et dans un bon état de fraicheur (au regard des kilomètres parcourus). Je n’ai pas bivouaqué tous les jours ni fonctionné complètement en autonomie (même si j’en avais la possibilité), mais sans regrets.
J’ai souhaité faire à la fois un bilan pratique en « miroir » de la préparation et un compte rendu des étapes pour partager avec vous l’atmosphère de ce trek et quelques petites anecdotes.
J’ai pris le parti du découpage suivant : bilan sur l’itinéraire (qui intègre la partie physique et « bobologie ») puis bilan sur l’équipement et quelques mots de conclusion.
Je projetais initialement ce trek en 8 jours (cf. partie préparation, pourquoi 8 jours) mais j’ai glissé vers 7 jours assez naturellement pour deux raisons.
Tout d’abord, commençant à marcher relativement tôt (avant 8h), conserver mon découpage de 8 jours me faisait finir chaque étape vers 14h, parfois même 12h, ce qui était trop tôt à mon goût.
Enfin, ce rythme de 7 jours était finalement tout à fait dans mes cordes physiquement sans me mettre en surrégime (et ce malgré l’épisode des ampoules). En effet, même en doublant les étapes, le kilométrage était généralement inférieur à 20 kilomètres et la « difficulté » théorique était surtout liée au dénivelé. Une bonne condition physique, un rythme de marche approprié au trek (ne pas oublier le sac sur le dos en calant son rythme) combiné à l’utilisation des bâtons ont fait du dénivelé positif un vrai plaisir (aucun humour ne se cache derrière cette phrase !). En revanche, le dénivelé négatif dont l’impact sur le corps est plus important, a été usant le dernier jour en raison du cumul et de certaines portions très pentues (plus qu’en altitude).
Ajoutez à cela une météo des plus agréables (malgré la chaleur), une fenêtre de luminosité très large en cette période de l’année, un sac à dos d’un poids raisonnable et tous les ingrédients étaient là pour avancer à bon rythme sans forcer.
Dans le bilan journalier j’ai mis le détail du kilométrage, du dénivelé et du temps de marche. J’en ai fait une synthèse dans le tableau ci-dessous en comparant le réel avec mon mode de calcul théorique (cf. partie préparation).
GR 738 EN 7 ETAPES (réalisé)
Distance (km) |
Temps théorique (h) |
Temps réalisé (h) |
Altitude (m) |
D+ (m) |
D- (m) |
Observations écart entre théorique et réalisé |
||
J1 | Aiguebelle | 320 | ||||||
21 | 9,02 | 7,42 | 1965 | 776 | Première journée de marche, rythme de marche probablement (trop) élevé | |||
J2 | Col du Champet | 1745 | ||||||
14,25 | 6,06 | 7,25 | 1301 | 1126 | Du temps pris pour les photos + rythme (très) lent sur la crête le matin et temps pris à Arbarétan pour faire le plein d’eau au milieu du troupeau non décompté | |||
J3 | Refuge des Férices | 1920 | ||||||
16,38 | 5,99 | 6 | 1059 | 1404 | RAS | |||
J4 | Refuge/bergerie de l’Aup Bernard | 1575 | ||||||
15,38 | 5,99 | 6,5 | 1156 | 1667 | RAS | |||
J5 | Gite de la Martinette (Fond de France) | 1064 | ||||||
15,5 | 7,33 | 7,17 | 1750 | 1000 | RAS | |||
J6 | Refuge du Habert d’Aiguebelle | 1735 | ||||||
15,5 | 8,44 | 8,17 | 2250 | 1600 | RAS | |||
J7 | Col de La Pra | 2186 | ||||||
25,5 | 7 | 8 | 600 | 2427 | Temps pris le matin (animaux) + plusieurs pauses dans la descente vers Vizille + rythme lent sur les parties de D- très pentues | |||
Vizille | 281 | |||||||
TOTAL | 123,5 | 10081 | 10000 | |||||
vs 11375 ? | vs 10994 ? |
Quelques observations relatives au tableau :
Encore faut-il que je fasse le GR 20 :-)…
C’est un itinéraire engagé, c’est-à-dire qu’il peut présenter un certain niveau de difficulté physique en fonction de votre préparation personnelle, mais sans difficulté technique, tout au plus le col de la Vache et la Brèche de Roche Fendue nécessitent de poser un peu les mains.
Par contre, c’est un parcours en « montagnes russes », constitué d’une succession permanente de cols, vallons, chemins en balcon (ces derniers n’étant pas forcément des plus reposants). N’attendez que peu de zones planes.
Certains cols présentent une déclivité conséquente et l’usage des bâtons à la montée comme à la descente est un plus à ne pas négliger.
En termes d’adéquation du physique par rapport à l’effort, tout s’est très bien passé et c’est d’ailleurs ce qui m’a permis, sans forcer le rythme de marche, de passer de 8 à 7 jours.
Par contre, au niveau de la « bobologie » (évitable) le bilan est moins satisfaisant mais j’en tire des enseignements utiles pour la suite.
Ampoules
J’ai commis l’erreur (de débutant) de partir avec des chaussures neuves à peine cassées (cf. partie préparation). Me basant sur l’habitude de ce modèle de chaussures que j’ai utilisé au Népal quelques mois auparavant, je suis parti serein.
Mais le cocktail [chaussures neuves + chaleur (transpiration accentuée) + poids du sac à dos (au Népal je ne portais que mes affaires de la journée) + kilométrage et dénivelé important] a été détonnant. J’ai tout de suite percé et protégé les ampoules avec des pansements spécifiques le premier soir mais chaque matin, le temps que les pieds chauffent, c’était quand même plutôt douloureux. Dans certaines descentes et montées qui sollicitaient particulièrement les talons je devais modifier mes appuis pour ne pas trop frotter sur la zone douloureuse. Les pansements (qui ont tenu tout le trek) ont été salutaires et sans eux je pense que j’aurais dû écourter. J’ai également utilisé un laçage plus serré qu’à l’accoutumée pour minimiser les frottements.
Petite blessure au bivouac
En glissant pieds nus au bivouac je me suis entaillé sur une pierre la jointure d’un orteil, ce qui n’est pas si anodin quand on marche une centaine de kilomètres. Au final, pas de problème particulier, mais à l’avenir je prendrai surement des tongs légères pour le bivouac (j’apprécie tout de même de retirer mes chaussures le soir surtout avec des ampoules).
Caniculaire ! Il a fait particulièrement chaud cet été et le massif de Belledonne n’y a pas échappé. Je pense que la journée, jusqu’à ce que les orages éclatent (soir du jour 4), les températures dépassaient allégrement les 30 degrés (au ressenti). Même après les orages, les températures sont restées plutôt élevées pour l’altitude.
Pour vous donner des exemples concrets :
– J’ai effectué tout mon trek en short et t-shirt (une seule exception, la première heure de marche le matin du 7ème jour dans un environnement parsemé de lacs à une altitude de 2000 mètres).
– A deux exceptions près (bivouac au col du Champet et bivouac au col de la Pra) je n’ai pas eu besoin de ma doudoune de bivouac, alors que je passais mes soirées dehors, même quand je dormais en refuge.
Il y a des points d’eau (potable) à tous les refuges gardés (classique) et non gardés (à l’exception des cabanes à l’abandon). Donc approximativement toutes les 4 heures, il y a au moins un point d’eau potable directement sur le chemin ou très proche (par exemple Arbarétan après le col du Champet). Une exception entre le refuge des 7 Laux et le refuge Jean Collet, si vous doublez et ne passez pas par le refuge du Habert d’Aiguebelle, qui occasionne un détour (au moins une heure aller/retour), il faudra prendre votre eau dans les torrents et la purifier.
D’ailleurs, avec du recul, je me chargeais trop en eau à chaque fois, même si ma consommation fut élevée (entre 3 litres et 4 litres par jour en comptant l’eau des 3 repas de la journée). Les jours 1 à 3 où il a fait très chaud, j’ai le souvenir d’avoir bu parfois 1 litre en une heure au moment le plus chaud de la journée. Ce trek m’a d’ailleurs une fois de plus démontré toute l’utilité de la poche à eau qui permet de s’hydrater en continu en petites quantités.
Je partais dans l’idée de faire toutes mes nuits en bivouac mais je n’ai finalement bivouaqué que deux fois. Les jours 2 et 3, les refuges non gardés me convenaient parfaitement et planter la tente n’apportait rien de plus. Les jours 5 et 6, j’ai joué la sécurité en raison des orages.
Ci-dessous, le détail jour par jour.
Jour | Type de nuit | Lieu et altitude | Observations |
1 | Bivouac | Col du Champet 1745 m |
– Un peu de déclivité, se rapprocher des arbres pour se protéger du vent.
– Troupeau de moutons et chèvres (et patous) à proximité mais qui rentrent pour la nuit. – Eau par un détour (A/R) à la cabane de la Jasse puis après la crête des Mollards à Arbarétan (Chalet). – Bivouac possible sur la crête des Mollards (exposée) et plus loin au col d’Arbarétan. |
2 | Refuge non gardé | Refuge des Férices 1920 m |
– Refait à neuf avec point d’eau, pas de matelas.
– Se fond dans le paysage, un vrai coup de cœur. – Peu propice au bivouac à proximité (rocailleux ou zone humide). |
3 | Refuge non gardé | Bergerie de l’Aup Bernard 1575 m |
– Moitié bergerie, moitié refuge avec point d’eau.
– Refait à neuf avec matelas (qui doivent entamer leur troisième vie ). – Un petit coin de paradis avec vue sur la Chartreuse. – Pour bivouaquer je conseillerais plutôt la prairie du Praillet (sous réserve d’une interdiction éventuelle le lieu étant protégé). |
4 | Gîte | Fond de France – Martinette 1064 m |
– Accueil chaleureux, possibilité de planter la tente dans le jardin.
– Pour dormir hors de Fond de France, soit s’arrêter avant au « Premier Chalet de la Petite Valloire » (refait à neuf, matelas, eau), soit pousser jusqu’au 7 Laux (bivouac possible et refuge) ce qui rajoute 1150 mètres de D+. |
5 | Refuge gardé | Habert d’Aiguebelle 1735 m |
– Refait à neuf, très confortable.
– Nécessite un détour. – Bivouac magnifique possible au Pas de la Coche malgré une ligne haute tension à côté du lac). |
6 | Bivouac | Col de La Pra 2167 m |
– Splendide, de l’eau au refuge en contrebas (à côté).
– Plusieurs autres possibilités dans le secteur sous réserve de respecter l’arrêté régissant le bivouac dans le secteur (interdit en contrebas du refuge). |
7 | – | – | – Camping possible à Vizille.
– Pour ma part, je suis rentré à Annecy au soir du J7. |
Belledonne est un massif de contrastes. Vous êtes rarement loin de la civilisation, comme en atteste la bonne couverture de téléphonie mobile, mais vous passez également par une succession de vallons et cols isolés très sauvages.
Cette succession de cols et vallons découpe un paysage très varié, tantôt boisé, tantôt composé d’alpages (majoritaires), tantôt rocailleux. A chaque col, une nouvelle vue se présente et à part les zones forestières qui sont toujours un peu plus monotones on va de surprises en surprises.
C’est également un massif avec une belle activité pastorale. A titre personnel, j’ai adoré cet univers ou à des passages particulièrement sauvages succèdent de vastes zones de pastoralisme.
Un point qui nécessite d’être anticipé est la présence de patous pour surveiller les troupeaux. Pourquoi la présence de patous ? Tout simplement parce que le loup est présent en Belledonne. Pour ma part, (très) habitué aux chiens, je pense avoir un peu péché par excès de confiance même si tout s’est bien passé dans l’ensemble.
Quelques éléments clés :
Le patou est un chien de garde, il ne fait donc que son travail en vous dissuadant de vous approcher de « son » périmètre. Sur les rencontres avec des patous, la seule fois où j’ai entendu des grognements est quand je les ai surpris (ce qui est compréhensible pour un chien de garde). Mais généralement ils vous repèreront bien en amont et commenceront à aboyer très tôt, ce qui vous permettra d’adapter votre comportement en conséquence.
Dans l’ensemble, mes contacts avec les patous furent plutôt positifs, voire cocasses (cf. compte rendu journalier).
Au niveau de la faune j’ai pu voir chevreuils (1er jour à basse altitude), marmottes, chamois, bouquetins, vautours fauves et sûrement un aigle royal. J’ai vu ces animaux généralement tôt le matin ou sur des portions peu fréquentées de l’itinéraire.
Dans l’ensemble, peu de monde. J’ai souvent passé plusieurs heures, voire une demi-journée sans croiser personne (la chaleur a pu jouer son rôle). Un peu plus de monde vers le refuge Jean Collet et la Pra car les secteurs sont connus et appréciés.
Un balisage de qualité avec des informations détaillées ici. Vous trouverez dans mon compte rendu journalier les points de vigilance.
A Vizille, plutôt que de prendre le train jusqu’à Grenoble (5 km en plus jusqu’à la gare), il est possible de prendre un bus (Bus EXP3 avenue Maurice Thorez – Merci au couple rencontré au Habert d’Aiguebelle qui m’a donné l’information). A vérifier mais il y a surement des bus qui font Chamrousse-Grenoble également.
Les marques et modèles utilisés sont précisés dans le tableau détaillé de la partie préparation.
En lien avec le bilan physique, marcher avec un sac à dos de trek et sans sac à dos (ou un petit sac pour la journée) n’a rien à voir. Sur cette question du poids, j’ai senti la différence entre la première et la seconde partie du trek. A l’avenir, j’allègerai encore le poids (en jouant sur le « poste » réchaud) et en prenant plus en compte l’impact du poids de l’eau (que j’ai un peu sous-estimé). Le bilan confirme donc ce que j’avais pressenti lors de la préparation.
Néanmoins, je suis globalement satisfait de ma préparation car tout a servi dans mon sac à l’exception des collants longs et un peu de nourriture en surplus puisque j’ai pris deux déjeuners en refuge, un sandwich à Chamrousse et un dîner et un petit déjeuner en gîte.
Indépendamment de l’épisode « ampoules » qui m’est imputable, le choix de chaussures de « fast-hiking » a été probant. J’avais peur que les pierriers entament le mesh mais celui-ci n’a pas bougé même sur des gros frottements (à confirmer dans la durée néanmoins).
Le côté indispensable (à mes yeux) des bâtons est confirmé que ce soit pour tracter en montée ou se stabiliser en descente. Bien qu’il s’agisse d’un modèle de trail, aucune casse malgré de gros appuis et une sollicitation accentuée des gantelets en montée.
J’en viens même à considérer qu’en descente les bâtons représentent un gage de sécurité non négligeable.
Tout a servi au moins une fois à part le caleçon long de bivouac (superflu finalement, avec un pantalon modulable, d’autant plus que la nuit je n’ai généralement pas froid aux jambes).
La petite doudoune légère est toujours aussi utile et même si elle a peu servi je la considère comme indispensable (plus que le polaire).
Tente (achetée pour l’occasion) : utilisée deux fois, très bien ventilée (prendre un sac de couchage en conséquence), permet de tout rentrer le cas échéant sans rien laisser dans l’auvent. Montage rapide et intuitif. Je n’ai pas pu tester la qualité de l’étanchéité puisque j’étais en gîte ou refuge lors des orages. Au col du Champet, les moustiques étaient très présents et j’ai apprécié d’avoir la double paroi faisant office de moustiquaire.
Duvet (acheté pour l’occasion) : je ne regrette pas cet achat qui m’a fait gagner 500 g. Par contre, j’ai bien fait de prendre le modèle avec une température de confort à 6 degrés (et non 12) car l’absence de collerette joue sur la chaleur du haut du corps. Pour les plus frileux, avec ce type de duvet, il faudra envisager un drap de sac thermique en complément (ce qui fait perdre une partie du gain de poids) ou serrer le cordon de serrage au niveau de la capuche.
Malgré la chaleur, le principe rodé des trois repas chauds a très bien convenu même si j’ai apprécié de prendre une assiette de fromages un midi et une assiette de crozets un autre. Le dosage de fruits secs et barres de céréales était bon.
Bien content d’avoir eu mes pansements épais contre les ampoules ! J’ai trouvé le morceau de savon plus pratique à l’utilisation que des feuilles de savon. L’aiguille m’a été utile pour percer les ampoules.
Aucun regret pour ma liseuse, j’ai lu tous les jours (ne serait-ce que 10 minutes pour m’endormir).
Un trek magnifique dans un massif à la fois sauvage et terre de pastoralisme.
Si votre logistique vous le permet, les étapes 1 et 11 du découpage officiel sont dispensables (surtout la 11). Le parcours sur ces deux étapes est essentiellement en forêt avec du dénivelé très raide consommateur d’énergie et avec quelques portions de piste forestière.
En revanche, la partie (une centaine de kilomètres tout de même :-)) entre le col du Champet et Chamrousse est un magnifique terrain de jeu qui peut même être agrémenté par quelques sommets pour ceux/celles qui prennent le temps de les préparer.
Si vous cherchez un trek « sportif » modulable entre 7 et 11 jours, avec ou sans bivouac, avec une autonomie alimentaire partielle (les premiers refuges sont non gardés) ou complète, loin des foules et accessible en voiture ou transports en commun, n’hésitez pas !
Et pour plus de détails, le résumé au jour le jour ci-dessous.
Vous trouverez pour chaque journée mes horaires de marche (les horaires de marche intègrent les différentes pauses hors déjeuner qui correspond à la césure), le nombre d’heures de marche, le kilométrage ainsi que le dénivelé positif et négatif.
« Les patous »
Horaires : 9 h – 12 h 20 / 13 h 15 – 17 h 20
Durée : 7 h 25
Distance : 21 km
D+ : 1965 m
D- : 776 m
Patou femelle au col du Champet – Y. GUYOT
Après m’être garé à la sortie d’Aiguebelle et avoir fait le plein de 3 litres d’eau, je commence à marcher. Il est 9 h 00 et il fait déjà particulièrement chaud. La montée commence par une succession de petits pâturages et chemins arborés qui croisent la petite route qui monte au milieu de la forêt de Montgilbert. Le balisage est de qualité, tout au plus faut-il être vigilant pour retrouver le tracé du GR lorsqu’on croise la route.
Après le Planet, je m’enfonce plus profondément dans la forêt dans un chemin sans grande visibilité (forêt oblige) qui tire en ligne droite avec une pente conséquente. Cette montée sans fin et un peu lassante jusqu’au fort de Montgilbert me fait réaliser toute l’utilité de mes bâtons et le poids de mon sac à dos lesté de 3 litres d’eau.
Je passe rapidement le fort de Montgilbert à l’intérêt très limité pour arriver à l’ancienne batterie de Roche Brune qui a été aménagée en refuge non gardé. Le bâtiment est en très bon état avec de l’ameublement et la place pour dormir (pas de point d’eau en revanche). Juste derrière la batterie, sur une terrasse naturelle avec une table, se dévoile une vue ouverte et magnifique sur les sommets avoisinants.
Après avoir pris le temps de déjeuner et de profiter de la vue, je reprends ma marche jusqu’au Pontet. Je manque de m’égarer en raison des coupes forestières et d’un balisage pas très intuitif mais un rapide coup d’œil à la carte IGN doublé d’une géolocalisation sur le smartphone permet de redresser le tir. La descente vers le Pontet se déroule entre tourbière, piste forestière et descente toute aussi pentue que la montée de la matinée.
Paysage de tourbière avant de redescendre sur Le Pontet – Y. GUYOT
Me voici au Pontet, petit village niché au fond d’un vallon où je profite avec délice de la fontaine à l’entrée du village. Il est 14 h 30 et j’ai fini bien plus vite que prévu ce qui devait être ma première étape. J’entrevois de jolis coins à bivouac notamment dans les pâturages en lisière de forêt de l’autre côté de la route mais le soleil est encore en haut dans le ciel et j’ai plus envie de prendre de l’altitude que de rester en plein cagnard.
Alors c’est décidé, je fais le plein d’eau en prévision du bivouac de ce soir au col du Champet (le point d’eau à proximité de la cabane de la Jasse occasionnerait un léger détour), je reprends les bâtons et je repars avec un grand sourire.
La montée partagée entre piste forestière au soleil et petits chemins tortueux et pentus fut longue, l’arrière de mes talons commençant par ailleurs à sacrément chauffer. C’est donc avec plaisir que je vois la forêt s’éclaircir pour arriver sur un alpage peuplé de moutons avec une vue qui commence à se dégager. Occupé à regarder le paysage et à chercher le col du Champet, je n’entends que tardivement une série d’aboiements de plus en plus proches. Je finis par réaliser que 4 patous m’ont repéré et se dirigent vers moi. Rien d’exceptionnel, il y a le troupeau à proximité main droite, seulement main gauche se trouve une falaise qui me force à continuer sur le sentier. Les 4 patous viennent m’encadrer et m’escorter à force d’aboiements jusqu’au col sans manifester plus d’agressivité.
Le patou, un très bon gardien de bivouac ! – Y. GUYOT
Arrivé au col, je réalise que ce dernier est cerné d’un côté par la forêt et de l’autre par le troupeau de moutons. Je m’éloigne le plus possible du troupeau pour poser mon bivouac. Mes 4 gardiens ont arrêté de me suivre mais continuent à donner de la voix jusqu’à finir par se coucher en gardant un œil vigilant sur tous mes faits et gestes, chaque mouvement de ma part relançant un concert d’aboiements. La scène me fait sourire mais je me dis que la nuit pourrait être agitée. Occupé à déballer mon sac et à sortir ma tente, je jette un coup d’œil en direction de mes gardes du corps pour réaliser qu’il n’y en a plus que 3 … Le (ou plutôt « la ») quatrième étant finalement à quelques mètres de moi en train de me regarder fixement. Je continue néanmoins le montage de ma tente pour entendre un frottement et voir mon sac à dos glisser tout seul sur le sol … tiré par la femelle patou qui à n’en pas douter a senti le saucisson ! Je fais quelques mouvements de bras, la chienne lâche mon sac à dos, m’aboie dessus et relance au passage la symphonie de ses congénères. Je passerai finalement pas loin de 3 heures avec la chienne couchée à quelques mètres de moi, cette dernière essayant même de rentrer dans ma tente ! Elle ne me quittera qu’au moment de rentrer le troupeau.
Je profite également du bivouac pour inspecter mes talons et ce que je vois ne me fait pas sourire. J’ai une ampoule sur chaque talon et celle côté droit est particulièrement gonflée et volumineuse. Après avoir percé les ampoules et mis un pansement de protection sur chaque, je me relève, glisse sur l’herbe et m’envoie la jointure de l’orteil droit sur une pierre effilée qui ne manque pas de faire son office. Me voilà à me désinfecter l’orteil et à poser mon troisième pansement de la journée !
« Entre lignes de crêtes et balcons sauvages »
Horaires : 7 h 40 – 11 h 50 / 12 h 40 – 15 h 45
Durée : 7 h 15
Distance : 14,25 km
D+ : 1301 m
D- : 1126 m
Chemin de la crête des Mollards au petit matin – Y. GUYOT
Après une bonne nuit réparatrice, je commence à marcher à 7 h 40. Il me reste environ un demi litre d’eau, juste ce qu’il faut pour pousser jusqu’au Chalet d’Arbarétan par la crête des Mollards. A froid et malgré les pansements de protection, je sens douloureusement l’emplacement des ampoules sur mes talons.
Une grosse centaine de mètres de dénivelé pour apprécier le poids, allégé de l’eau, de mon sac et j’arrive au début de la crête pour profiter d’une vue magnifique. Main gauche, dans la brume de chaleur matinale, je devine les Alpes, main droite la Chartreuse se dessine et juste devant moi la Belledonne se dévoile. La marche est particulièrement agréable sur cette crête large et assez roulante et je traine en route pour profiter de cette vue dont je ne me lasse pas.
J’aperçois le chalet d’Arbarétan qui va m’occasionner un (très) léger détour pour faire le plein d’eau. A peine arrivée à l’intersection qui y mène, je distingue autour du chalet un troupeau de moutons qui pâture. Des aboiements familiers retentissent. Les patous, malgré plusieurs centaines de mètres qui nous séparent, m’ont repéré et arrivent en trottinant. Ils forment une escorte bruyante et serrée tandis que je me dirige vers le berger et les deux Borders Collies qui travaillent à rassembler le troupeau. J’engage la conversation avec le berger qui me répond un laconique « no français ». Un court échange avec trois mots d’anglais permet de m’assurer que je peux prendre de l’eau malgré le troupeau qui s’est agglutiné autour de la fontaine et les patous qui me surveillent du coin de l’œil. Mon échange avec le berger a dû les rassurer car ils me laisseront fendre le troupeau sans difficultés.
Chacun son tour ! Embouteillages au point d’eau d’Arbarétan – Y. GUYOT
Je repars lesté de deux litres d’eau supplémentaires vers le refuge de la Perrière sur un petit chemin en lacets au milieu des buisson de myrtilles pour atteindre le col de la Perche puis entamer une longue descente vers le vallon où le Gargoton prend sa source.
La remontée se fait par un petit sentier arboré. Ces zones d’ombre sont appréciables, la chaleur commençant à se faire sérieusement sentir en cette fin de matinée. Je bascule au col de la Perrière pour m’arrêter au refuge (non gardé) du même nom. L’ombre de la façade est bienvenue, il est bientôt midi et le soleil est particulièrement mordant.
Un nouveau plein d’eau et je suis reparti pour ma destination finale du jour, le refuge des Férices.
Cette après-midi sera une succession de petits cols sur un cheminement en balcon avec une vue permanente sur les sommets voisins et le sentier qui s’étire à flanc de massif. Le mélange de petits alpages, de pierriers et de buissons s’avère typique de la Belledonne et je ne cesserai de lorgner d’un œil envieux vers les crêtes qui m’invitent déjà à revenir avec un équipement tout autre !
J’arrive aux Férices un peu fourbu. C’est que cette étape magnifique se mérite, le chemin depuis le refuge de la Ferrière est certes un balcon magnifique mais un balcon parfois en dévers avec des racines et des pierriers qui l’entrecoupent dans une succession de montées et descentes. La chaleur (canicule) de ce début de mois d’août est également particulièrement présente et je pense qu’elle a un impact non négligeable sur l’état de fatigue/fraicheur.
Le chemin menant au col d’Arpingon entre la Ferrière et les Férices – Y. GUYOT
Les Férices sont un véritable coup de cœur. En bordure d’un petit cirque se niche le refuge qui se fond à merveille dans le paysage et bénéficie d’un point d’eau à la fraicheur « glaçante » bienvenue !
Arrivée au refuge des Férices – Y. GUYOT
Je serai rejoint quelques heures après par un couple à la recherche d’une voie vers le pic du Frène et une famille de 5 personnes que je serai amené à recroiser.
Chacun est sous le charme de ce refuge coupé du monde et profite après le repas d’un magnifique coucher de soleil alors que les lumières de la vallée en contrebas s’allument les unes après les autres.
Fin de journée aux Férices – Y. GUYOT
« L’alpage secret et le berger »
Horaires : 7 h 45 – 11 h 00 / 11 h 45 – 15 h 00
Durée : 6 h 00
Distance : 16,38 km
D+ : 1059 m
D- : 1404 m
L’alpage « secret » du Praillet – Y. GUYOT
Je choisis à nouveau de partir avant 8 h pour effectuer un maximum de chemin avant l’arrivée de la chaleur. La matinée commence par une descente assez abrupte parsemée de marches naturelles inégales rendues glissantes par l’humidité de la nuit. Après la traversée d’une petite rivière, je repars pour une poignée de kilomètres et environ 500 mètres de dénivelé positif jusqu’au col de Claran. Les deux premiers tiers de la montée se font à l’ombre de la végétation pour arriver progressivement sur une zone plus ouverte avec une végétation beaucoup plus rase qui va progressivement s’ouvrir sur un alpage autour du refuge de Claran, fermé mais disposant d’un point d’eau.
Le dernier tiers de la montée est à découvert et dévoile soudainement une vue panoramique sur la vallée du Grésivaudan et le massif de la Chartreuse en arrière-plan. Le vallon main gauche et les sommets qui l’entourent laissent deviner la suite de ma journée au travers du massif de Belledone.
Au Col de Claran – Y. GUYOT
Poursuivant sur un chemin en balcon qui permet de profiter de la vue en descendant en douceur, j’arrive dès 11 h au refuge de la Pierre du Carré où je me laisse tenter par une assiette de fromage accompagnée de pain fait maison. Mon repas des plus goûtus englouti, je discute un peu avec le gardien du refuge qui m’indique la suite de l’itinéraire et m’avertit de bien suivre le balisage et non les panneaux à proximité du point d’eau du refuge qui sont « faux » (ces derniers datent d’avant le GR et m’auraient bien fait arriver à la bergerie de l’Aup mais moyennant un détour par une piste forestière). Il me recommande également d’être vigilant dans la descente à venir qui n’est pas « entretenue » et où la végétation recouvre rapidement le balisage.
Suivez le balisage ! – Y. GUYOT
Me voici reparti, nanti de ces précieux conseils, dans la descente en question qui, une fois n’est pas coutume, commence par un petit chemin en balcon à flanc d’alpage avant de bifurquer vers la forêt avec une déclivité de plus en plus forte. En effet, la végétation a tendance à s’approprier le chemin, humide et glissant par certains endroits en raison de petites rigoles. La remontée vers la bergerie de l’Aup se fait en partie par la fameuse piste forestière dont le trajet du GR permet tout de même d’éviter une bonne partie. La piste n’en est pas moins en plein soleil et la montée même si elle est plutôt douce, est longue et monotone. Profitant du côté « roulant » d’un tel tracé et pressé d’en voir le bout, j’accélère le pas et ébauche quelques pas de course. Le soleil et la chaleur me ramèneront vite à la raison.
C’est avec plaisir que je renoue avec le couvert des arbres et un terrain un peu plus plat d’autant plus que mes ampoules se rappellent à mon bon souvenir depuis le début de l’après-midi. Des panneaux signalent la zone protégée de la prairie du Praillet que j’atteins quelques minutes plus tard. Cette prairie (protégée) en plein milieu de la forêt est comme un alpage secret avec en arrière-plan les sommets de la Belledonne.
Arrivée sur Le Praillet – Y. GUYOT
Après quelques photos de ce paysage enchanteur, je reprends le fil du chemin qui s’enfonce à nouveau dans la forêt pour déboucher sur un nouvel espace ouvert au fond duquel se niche la bergerie de l’Aup Bernard. J’hésite à poursuivre plus loin, mais la chaleur harassante, le charme du lieu et l’accueil du berger et de sa famille, m’incitent à poser mon sac pour aujourd’hui.
La Bergerie de l’Aup se partage entre une partie privée, réservée au berger, et une partie faisant office de refuge non gardé. Là encore le refuge, en très bon état, a été refait à neuf et dispose d’un point d’eau (à partager avec les vaches ).
Bergerie Refuge de l’Aup Bernard, ne vous trompez pas de porte ! Y. GUYOT
Environ une heure trente après mon arrivée, je vois arriver deux têtes connues. De la famille croisée hier soir au refuge des Férices, seuls Arnaud et Eric arrivent à destination aujourd’hui. Ils retrouveront le reste de leur famille, qui fera une partie de l’étape du jour en voiture, le lendemain soir. La chaleur combinée au dénivelé du jour aura laissé des traces. Nous passons une partie de notre soirée à discuter du GR, de la bergerie et des loups avec le berger jusqu’à ce qu’il nous quitte après avoir rassemblé son troupeau (de bovins en l’occurrence). Après qu’Arnaud et Eric aient effectué une razzia sur les buissons de myrtilles, nous prenons un diner tardif en profitant d’un coucher de soleil magnifique sur la Belledonne.
« Et l’orage tonna »
Horaires : 8 h 00 – 12 h 30 / 13 h 45 – 15 h 15
Durée : 6 h 30
Distance : 15,38 km
D+ : 1156 m
D- : 1667 m
Le lac du Léat – Y. GUYOT
Je pars un peu plus tardivement ce matin suite à un petit déjeuner amélioré de myrtilles des plus savoureuses. Comme je suis en avance sur mon itinéraire initialement planifié, je m’interroge sur la suite : « lever le pieds » en me ménageant une demi-journée de repos aux 7 Laux ou continuer sur ce rythme et finir en 7 jours ? Je choisis dans un premier temps de pousser jusqu’au « Premier Chalet de la Petite Valloire » et de voir là-bas en fonction de mon heure d’arrivée.
Je descends dans un premier temps jusqu’au Gleyzin à travers la forêt puis traverse un alpage, niché entre la forêt et quelques habitations, ouvrant une vue magnifique sur la suite du trajet et le col à venir. Quelques pas à proximité d’une petite route et j’entame la montée vers l’Oule en passant devant le chalet du Plan. Je ne pousse pas jusqu’au refuge de l’Oule, souhaitant éviter un A/R avec 200 mètres de dénivelé supplémentaire, mais profite néanmoins de l’alpage en contrebas, parsemé d’une végétation rase que le soleil commence à peine à chauffer de ses rayons. Il fait un peu plus frais ce matin et c’est appréciable. La montée se poursuit entre balcons et pierriers raides jusqu’à la croix du Léat où la vue plonge sur la vallée du Grésivaudan d’un côté, et le lac du Léat bordé de sommets de l’autre. Je choisis de descendre au plus court vers le lac en prenant un raccourci qui serpente au travers des buissons de myrtilles.
L’alpage de l’Oule – Y. GUYOT
Je poursuis par un chemin en balcon qui illustre à merveille les contrastes du massif de Belledonne. Main gauche, le massif, sauvage, parsemé d’une végétation rase et d’éboulis ; main droite, la vallée du Grésivaudan au fond de laquelle je devine les différentes agglomérations. Comme un trait d’union entre ces deux univers, un grand rapace se laisse porter par les courants aériens (vu l’envergure je table sur un aigle royal ou un vautour fauve). Le chemin s’enfonce un peu dans le massif et devient de plus en plus raide avant de s’aplanir et de redescendre un peu. Cette portion du GR depuis le Léat et à travers les hauteurs de la combe de Roland m’aura vraiment enchanté, la légère brise et les températures plus supportables y contribuant sûrement.
Les hauteurs de la combe de Roland – Y. GUYOT
Il est 12 h 30 quand j’arrive au « Premier Chalet de la Petite Valloire ». Encore un refuge non gardé refait à neuf avec un point d’eau, décidément le GR 738 sait prendre soin de ses visiteurs ! J’ai du mal à me résoudre à m’arrêter de marcher même si en face de moi le ciel commence à se charger et que l’orage menace. Je décide de pousser jusqu’à Fond de France et de poursuivre par une petite reconnaissance sur la suite du parcours vers les 7 Laux pour trouver un coin de bivouac.
Pas convaincu par les possibilités de bivouac (zones privées, déclivité à risque en cas d’orage) je choisis de frapper à la porte du gîte de la Martinette où l’accueil est chaleureux et où il m’est proposé de planter la tente dans le jardin. Un coup d’œil au ciel me convainc de prendre une chambre.
A 18 h, un premier coup de tonnerre annonce un orage qui durera une bonne heure avec grêle et trombes d’eau à clé, la pluie se poursuivant pendant la nuit. La route transformée en torrent me confirme que j’ai eu le nez creux de ne pas planter ma tente dans une cuvette ce soir !
« La vache est un bouquetin »
Horaires : 7 h 20 – 12 h 40 / 13 h 00 – 15 h 00
Durée : 7 h 10
Distance : 15,5 km
D+ : 1750 m
D- : 1000 m
Le crapahut du col de la Vache – Y. GUYOT
Je renoue avec mes habitudes matinales et commence à marcher à 7 h 20 après avoir fait le plein d’eau à la fontaine mitoyenne du gîte. J’attaque la montée vers les 7 Laux et fais un léger détour pour voir la cascade du Pissou qui gonflée par l’orage de la veille, présente un beau débit.
La première moitié de la montée se fait dans la forêt et est assez monotone, ça grimpe sec et le chemin est parsemé de racines. Les 1600 mètres passés, la végétation devient plus rase et les petits alpages se succèdent jusqu’au col de la Vieille où j’aperçois un chamois.
Je débouche enfin sur les 7 Laux, lieu dont il m’a été vanté la beauté malgré l’artificialité des retenues d’eau. Disons-le d’emblée, la magie n’est pas au rendez-vous. En raison de travaux d’étanchéité, le niveau d’eau a été baissé quasiment de moitié laissant apparaître des pierres grisâtres et les chenaux tracés entre les différents lacs. Plus de lac à « débordement » ou de refuge posé sur l’eau, mais seulement la trace des activités hydrauliques de l’homme…
Les 7 Laux. Le niveau (très) bas de l’eau bouleverse le paysage et fait apparaître la main de l’homme – Y. GUYOT
Tout droit ou presque, le col de la Vache – Y. GUYOT
Je recharge en eau au refuge et me dirige vers la bergerie du Cos pour rejoindre le col de la Vache qui s’annonce prometteur. Pour le coup, je ne serai pas déçu. Très vite le chemin se perd dans un pierrier constitué de gros blocs rocheux parsemés de névés. Ce n’est plus seulement de la marche mais du crapahut où il faut poser les mains. Le balisage de qualité épouse la trace la plus adéquate et facilite la montée. J’apprécie le poids allégé de mon sac après 4 jours de trek qui me permet de monter à un bon rythme même si un traileur puis un bouquetin impatient filent devant moi ! Je ne force pas mon rythme et profite de la vue aux alentours qui est magnifique, avec le lac du Cos en contrebas.
Je retrouve le traileur (le bouquetin lui a filé) au col et nous déjeunons rapidement ensemble. Le ciel commence à se charger de nuages orageux à grande vitesse et nous incite à ne pas nous attarder. Le versant « descente » du col laisse entrevoir un nouveau chaos rocheux. En revanche, plus de marquage GR (ce qui sera le cas jusqu’à la Brèche de Roche Fendue) et pas d’autre marquage non plus. Ma descente n’est pas des plus avisées puisque je pars main gauche en voulant tirer au plus court vers le chemin que j’aperçois plus bas, ce qui m’amène sur un début de brèche.
Le col de la Vache vers le pas de la Coche – Y. GUYOT
Je finis par rejoindre ce qui constitue bien un sentier balisé en jaune, balisage qui jouxtait celui du GR depuis mon départ. Encore un sentier tout en balcon traversant un paysage magnifique à flanc de Belledonne avec main droite le pic de la Belle Etoile et main gauche, de l’autre côté de la vallée, ce que je suppose être les Grandes Rousses. Le sentier étant descendant, la vue porte loin. Je passe le pas du Pin qui débouche entre deux parois rocheuses encadrant des recoins de verdure propices au bivouac. Quelques minutes plus tard, arrive le pas de la Coche et son petit lac. Le lieu serait quasiment parfait si une ligne haute tension ne massacrait pas le paysage en passant juste à côté du lac. Les lieux de bivouac ne manquent pas autour du lac et je me tâte à planter la tente. Une fois de plus, la menace de l’orage m’incite à rechercher un abri en dur même si le détour par le refuge du Habert d’Aiguebelle nécessite une trentaine de minutes avec 250 mètres de dénivelé négatif qu’il faudra remonter le lendemain matin. Attention, le panneau qui indique le GR en direction du Rivier d’Allemont est une erreur de balisage.
Le Pas de la Coche, une invitation au bivouac – Y. GUYOT
Le refuge, gardé, est « luxueux » et en train d’être refait à neuf : matelas fermes, couettes (!), chambres de 4 en plus du dortoir, c’est Byzance ! Je fais connaissance avec un couple qui comme moi fait le GR dans son intégralité et nous en profitons pour partager nos impressions qui se rejoignent sur un certain nombre de points.
Finalement, c’est un orage léger qui sera au rendez-vous. La pluie pour sa part sera bien présente, mais rien qui ne m’aurait empêché de planter la tente. Quelques regrets, mais je n’en partirai que plus tôt demain matin.
« De la lune à un océan de verdure »
Horaires : 7 h 10 – 12 h 05 / 13 h 10 – 16 h 25
Durée : 8 h 10
Distance : 15,5 km
D+ : 2250 m
D- : 1600 m
Le lac de la Coche au petit matin alors qu’un randonneur plie sa tente – Y. GUYOT
Départ à 7 h 10 car j’ai dans un coin de ma tête l’idée de doubler cette étape même si la réunion des étapes 8 et 9 fait figure d’épouvantail avec ses 2250 mètres de dénivelé positif et pas moins de 5 cols dont le passage de la Brèche de Roche Fendue.
J’avale rapidement la remontée vers le lac de la Coche près duquel un randonneur fait sécher sa tente et je reprends ma marche au milieu d’un paysage sublimé par la luminosité du matin. Je continue à cheminer en suivant le balisage jaune quand mon attention est attirée par du mouvement près d’un énorme bloc rocheux en contrebas de l’alpage. Je finis par distinguer un chamois pris en chasse par trois patous. En quelques bons, l’affaire est réglée : le chamois envolé et les chiens « en rade » au milieu des buissons. J’en profite pour accélérer le pas et les laisser derrière moi, pour mieux tomber sur le troupeau de moutons qu’ils sont censés garder ! Un patou, à l’instinct de chasseur visiblement moins développé que ses congénères, vient nonchalamment vers moi et glisse sa tête sous ma main. Une petite seconde d’incertitude et j’en profite pour lui gratouiller les oreilles, ce qu’il semble apprécier. Il est sûrement apaisé par la présence des deux jeunes filles qui gardent le troupeau. Au moment où je leur précise que les trois autres ont pris une piste, ces derniers arrivent en aboyant à qui mieux mieux, ce qui a pour effet de crisper légèrement le quatrième qui prend pleinement conscience de ma main posée sur sa tête ! Ce petit monde est vite rappelé à l’ordre par ses maîtresses et j’en profite pour reprendre mon chemin.
Du bas du col de la Vache à la Brêche de Roche Fendue, suivez le balisage jaune en l’absence de balisage GR – Y. GUYOT
Je pars à l’assaut du passage de la Brêche de Roche Fendue. C’est minéral à souhait avec un balisage sous forme de points rouges puis bleus et parfois une légère sente qui se perd plusieurs fois dans les névés. C’est une belle montée où il faut parfois mettre les mains, plus sauvage que celle du col de la Vache. Pour reprendre la description lue dans un magazine, il y a une vraie « austérité » qui se dégage de ce lieu dont le calme est à peine troublé par les sifflements des marmottes.
La montée de la Brèche de Roche Fendue se fait sous l’œil vigilant de ses gardiennes – Y. GUYOT
Je monte à bon rythme et me fait doubler par deux traileurs (décidément cela devient une habitude). Comme moi, ils s’accordent une petite pause en haut de la brèche qui porte bien son nom et où la vue porte sur le col de la Mine de Fer et l’univers caillouteux qui y mène. Il y a un côté lunaire en ce lieu !
La Brèche de Roche Fendue avec vue sur le col de la Mine de Fer – Y. GUYOT
Il faut maintenant redescendre, en suivant le balisage GR qui a repris, dans une sente pentue qui flanque la montagne au milieu des éboulis pour passer sur ce qui forme comme un muret naturel en suspension. En contrebas j’aperçois le lac du Crop et le massif de la Chartreuse en arrière-plan. Je remonte vers le col de la Mine de Fer et croise autant de monde en l’espace de 30 minutes sur cette portion du GR que sur les jours précédents. Je m’attarde un peu pour profiter de la vue et de cet univers à la minéralité très marquée.
Après la Brèche de Roche Fendue le balisage GR est à nouveau présent – Y. GUYOT
La bascule du col m’emmène vers un autre univers beaucoup plus vert et laissant place à un grand alpage. Je commence à deviner au loin le refuge de la Pra, véritable belvédère sur la vallée du Grésivaudan.
Arrivée sur le refuge Jean Collet – Y. GUYOT
En contrebas du refuge Jean Collet – Y. GUYOT
Je croise à nouveau un troupeau de moutons et tombe nez à nez au détour du chemin avec deux patous qui sont aussi étonnés que moi de cette rencontre. Leur surprise se transforme vite en grognements. Je n’en mène pas large, c’est qu’ils sont impressionnants ces deux-là ! Je poursuis le chemin en accélérant sacrément le pas tout en m’astreignant à ne pas courir ou regarder derrière moi. Au diable ma dignité ! Ils me laissent passer et ne me suivent que quelques mètres ce qui me permet de ralentir un peu et de souffler un grand coup. Avec un peu de recul, je me dis que j’aurais mieux fait de quitter le chemin pour contourner le troupeau (ce qu’a fait le randonneur derrière moi).
J’atteins le refuge Jean Collet quelques minutes après. Il est midi passé de peu, je m’octroie une halte pour profiter de la vue et avaler une bonne assiette de crozets au bleu. J’y recroise les deux trailers du matin avec qui je discute un peu puis descends jusqu’au Habert du Mousset (lieu peu propice au bivouac contrairement à ce que je pensais). Comme il est encore tôt, que le ciel ne menace pas trop et que l’envie de continuer domine, je prends la direction du col de la Sitre dont la montée raide mais sans difficulté technique est parsemée d’orties. Montée au pas de course garantie ! Je débouche sur un petit vallon au fond duquel se niche le lac de la Grande Sitre que je contourne par un chemin en balcon qui remonte vers le col du Loup. Pas de loup en vue mais un jeune bouquetin qui s’amuse dans les névés. Succède une longue descente vers le lac du Crozet avant de remonter vers le col de la Pra. La montée vers la Pra se fait au milieu d’un tapis de verdure parcouru de plusieurs ruisseaux. Je passe le col pour arriver au refuge dont la terrasse donne vue sur un océan de verdure enserré par les sommets avoisinants et sur lequel pâturent un nombre incalculable de moutons.
L’océan de verdure de l’alpage de La Pra. Le bivouac est limité par arrêté mais laisse des emplacements magnifiques. Cherchez la tente 😉 … – Y. GUYOT
Le refuge est comme une petite forteresse en surplomb de cet univers. Le bivouac étant interdit par arrêté dans ce secteur, je profite des informations présentes au refuge pour regarder où poser ma tente. J’ai justement repéré au col de la Pra plusieurs lieux de bivouac isolés du chemin mais avec une belle vue sur les pâturages. Je finis par planter ma tente à côté d’une petite pièce d’eau, escalade quelques rochers et me cale confortablement pour lire un peu dans un salon de lecture à ciel ouvert à nul autre pareil. Je profite également du spectacle du travail des chiens de berger qui rassemblent le troupeau pour la nuit sur fond de coucher de soleil. Que demander de plus…
« Un écrin de lacs »
Horaires : 7 h 45 – 10 h 45 / 11 h 15 – 15 h 45
Durée : 8 h 00
Distance : 25,5 km
D+ : 400 m
D- : 2350 m
En descendant de La Pra, un écrin de lacs – Y. GUYOT
Le temps de prendre le petit déjeuner et de plier la tente et je suis parti pour ce qui sera ma dernière étape, car j’ai choisi d’aller dès aujourd’hui jusqu’à Vizille.
Au loin, je vois une file ininterrompue de moutons qui serpente vers les sommets. C’est étonnant de les voir disparaitre comme ça dans la rocaille vers « nulle part ». Je reprends le fil du GR, fait le plein d’eau au refuge de la Pra, bien calme à cette heure-ci et traverse l’océan de verdure dépeuplé de ses moutons.
Le chemin descend tout en douceur au milieu des prairies et des pins crochets en longeant plusieurs petits lacs. Je surprends un groupe d’une vingtaine de chamois composé de femelles et de jeunes qui semblent plus intéressés par les cabrioles qu’apeurés par ma présence, mais ce petit monde finit par disparaître derrière le relief en quelques bons. Après une courte remontée, j’arrive aux lacs Roberts derrières lesquels commencent à apparaître les premières traces de remontées mécaniques.
Sauve qui peut, encore un randonneur tombé du lit ! – Y. GUYOT
A partir de là, trois solutions s’offrent à moi (soufflées par les traileurs rencontrés la veille) :
Si cette troisième option est alléchante, je choisis néanmoins de suivre le tracé du GR souhaitant ne pas surcharger cette étape (doublée). Par contre, dans la perspective d’une étape à Chamrousse, ce serait une variante intéressante pour le bivouac, même si le lac Achard a la réputation de tourner au terrain de camping l’été.
Arrivée aux lacs Robert – Y. GUYOT
La descente vers Le Recoin est plaisante et passe par la zone humide du lac des Pourettes avant de traverser brièvement le secteur du domaine skiable pour arriver au Recoin. Même s’il me reste toute la descente vers Vizille à effectuer, c’est l’arrivée à Chamrousse qui pour moi marque la fin du périple. Si le contact de la civilisation à Fond de France faisait office de césure, l’arrivée à Chamrousse sonne définitivement la fin de la montagne « sauvage ».
Lac des Pourettes – Y. GUYOT
Je savoure avec délice un jambon beurre acheté dans une petite boulangerie et entame la descente vers Vizille alors que l’horizon porte maintenant jusqu’au Vercors et le sommet du Grand Veymont qui fut mon terrain de jeu de l’été dernier.
La sortie de Chamrousse au niveau du balisage mériterait un marquage plus évident après le passage sous la D 111. Il faut bien aller vers la gauche en passant dans l’arboretum à côté de l’église (et ne pas descendre vers la station de pompage) pour rejoindre une ancienne route forestière.
Le chemin vers Vizille est très majoritairement forestier et un peu répétitif. Les quelques prairies traversées ouvrent néanmoins de belles vues sur les massifs de la région et les hameaux traversés disposent bien de points d’eau comme le précise la carte IGN.
La chaleur monte en lien avec la perte d’altitude et l’accumulation de dénivelé négatif se fait de plus en plus sentir.
La partie entre Mont Sec et Montjean est particulièrement abrupte, le chemin coupant quasiment à angle droit les courbes de niveau. Cette partie sera finalement celle qui me mettra le plus à contribution physiquement sur ces 7 jours car la pente particulièrement marquée sollicite fortement les genoux. Je renoue avec plaisir avec une déclivité plus douce pour rentrer dans Vizille (277 mètres) qui est une véritable fournaise.
Au col de la Madeleine, il y a comme un parfum de civilisation – Y. GUYOT
La fraîcheur du Col de la Pra et son silence me paraissent bien loin et c’est déjà avec nostalgie que je pense au chemin parcouru alors que je chemine dans Vizille vers le bus qui me mènera à Grenoble.
Bonjour,
Très bon article sur la pratique de ce nouveau GR®. Renseignements intéressants.
Juste une petite remarque les marques GR® et GRP® sont des marques de la FFR déposées à l’INPI, et chaque fois qu’elle sont citées elles doivent être conformes, de plus toute autorisation de ces marques doivent avoir un accord écrit de la FFR.
Bien à vous.
Bonjour Jean-Luc,
D’après ce que j’ai compris (mais je ne suis pas du tout expert dans le domaine), comme c’est une marque déposée, je n’ai pas le droit d’appeler GR un de mes produits ou services (ce qui paraît normal). Mais dans cet article, je cite juste une marque déposée et je ne pense pas qu’il y ait besoin d’un accord pour citer une marque déposée – sinon on ne s’en sortirait pas au quotidien. 😉
En ce qui concerne l’utilisation du symbole ®, je crois qu’il n’a pas de valeur juridique en France.
Mais si quelqu’un est expert dans le domaine, je suis preneur d’informations sur le sujet.
A bientôt,
François
Bonjour et merci pour ce retour très complet Yann !
Je cherchais justement un parcours à réaliser en 4 (voir 5) jours, et ça me semble parfait pour juin prochain ce GR 😀
Bonjour Chris,
En fonction des chutes de neige de l’hiver il te faudra peut être viser plutôt fin juin. Début juin il peut rester pas mal de neige (c’était particulièrement le cas cette année m’a t’on dit). Mais oui, il faut y aller 🙂
Bonjour Chris et Yann,
Je confirme que pour cette année 2018, la traversée de Belledonne n’était pas praticable début juin (glissant et dangereux le matin, et soupe ralentissant trop la progression l’après-midi), et j’ai pour ma part du reporter à mi-juillet.
Pour ce qui est de ce parcours GR738, il ne faut pas hésiter à passer un coup de fil à la maison de la montagne de Grenoble (en précisant un peu votre niveau d’expérience de la montagne) pour avoir un avis objectif sur l’enneigement et l’accessibilité du parcours.
Et je confirme que les histoires d’enneigement peuvent énormément varier d’une année sur l’autre, en 2017 nous avions pu faire le tour des écrins GR54 début juin sans difficultés.
Bonjour,
Privilégier d’emporter le moins d’objets « civilisés » serait un bon réflexe. Par exemple les lingettes, qu’on retrouve souvent cachées aux abords des chemins, ne sont en aucun cas indispensables. Les bâtons
eux aussi peuvent se trouver facilement (noisetier, etc.). Liseuse pareil : profitons du cycle naturel dès lors qu’on y est… La tente peut aussi être remplacée par une tarp et quelques cordes, surtout avec une météo clémente.
Pour la nourriture, en autonomie, rappelons qu’il y a aussi de nombreuses occasion de cueillette (plantin.
vesce, orties, etc.).
Christophe
On a testé aussi ce nouvel itinéraire début aout. En 7 jours également et en autonomie mais sans la première étape. On n’est pas des wariors mais on a marché de 7h à 17h à peu prés tous les jours.
A signaler de nombreux chalets d’alpages rénovés et équipés par l’association « tous à poele » bien appréciables en cas de pluie. Merci à eux, n’hésitez pas à soutenir cette association qui nous offre des refuges non gardés géniaux (la Perrière par ex) . On a dormi aussi au chalet de l’Aulp Benard, un vrai petit paradis. Ravitaillement possible à Prapoutel (fond de France) au gite de la Martinière qui vend l’épicerie de base.
Même ressenti que toi, rando sportive mais néanmoins sans danger ni difficulté technique à part le col de la vache, en particulier la descente difficile dans les blocs avec un sac chargé. Et attention plus de marquage dans ce secteur.
Nota Bene : un bivouac de rêve au lac du Sitre après le refuge Jean Collet, juste un petit détour et vous y êtes , point d’eau de surcroît prés de la cabane de berger. Et nous on bien aimé la descente sur Vizille, qui permet de traverser tous les étages alpins pour arriver en douceur en zone, urbaine.
Un beau GR intéressant et sportif et peu fréquenté. Le GR20 reste pourtant inégalé question paysages baignades et dépaysement.
u loin le refuge de la Pra, véritable belvédère sur la vallée du Grésivaudan.
lire refuge Jean Collet
désolé
Magnifique exposé. Mes genoux ne tiendraient pas dans de tels dénivelés, mais avec ce compte rendu agrémenté de conseils et de photos « on est en pleine immersion ». Grand merci ! Armand
Merci pour ce carnet de voyage très complet et très instructif, je ne connaissais pas ce GR qui est pas mal exigeant….les dénivelés sont conséquents !!!
Bien agréable lecture pour ce reportage qui m’a transporté d’aise… même si la faible résolution des photos (1000 px x 750 px) ne m’a pas permis de distinguer certains détails – ma recherche de la tente au bivouac de l’alpage de La Pra fut vaine même si j’ai cru deviner une tache verte fluo. 😉
Les détails préparatoire furent précieux… je suis étonné de la faiblesse des calories ingérées : nombre de kilos perdus en 8 jours ?
Une question : comment avez-vous rechargé votre smartphone (GPS) et votre liseuse pour peu ces appareils en ait eu besoin ?
Merci,
Bonjour Patrick,
Bien vu pour la tache 😉
Sur ces 7 jours j’ai perdu environ 2 kg mais à aucun moment je n’ai eu de fringale ou l’impression de me priver. Pas de difficultés ou de coup de barre la semaine qui a suivi non plus.
Le smartphone était en mode avion et à part très brièvement le premier jour je n’ai pas utilisé de fonction gps. les cartes et le balisage étaient suffisant. Le rechargement n’était donc pas un sujet mais en cas de besoin il est possible de recharger son téléphone dans les refuges gardés. Autre solution prendre une batterie de rechange (possible et légère pour mon smartphone).
Quant à la liseuse, elle tient quasiment 1 mois sans recharge avec une moyenne de lecture d’une heure par jour.
… pour peu ces appareils en aient eu besoin ? Ah, l’étourderie.
… pour peu que ces appareils en aient eu besoin ? Ah, l’étourderie (bis repetita).
Très bel article. Une préparation qui ne laisse rien au hasard afin que cette belle aventure soit une réussite. Félicitations Yann et merci pour ce CR complet 🙂
très bel article et toutes les félicitations pour votre « trek »,
je vous remercie pour vos conseils n’étant pas une « trailleuse » mais une simple randonneuse
bravo
un article passionnant et des photos superbes
Je me fais le plaisir de le transmettre aux copains de Savoie
Bonjour , tout d’abord merci pour cette article !
J’aurais une question : le Gr 738 est-il faisable pendant les vacances de tousaint ( entre le 25 octobre et 4 novembre ) ?
Quel temps fait il a cette période de l’année , le bivouac est il possible ?
Merci bonne soirée
Bonjour Leoa,
En cette période de l’année (fin octobre-début novembre) cela me semble téméraire. La fenêtre lumineuse sera réduite et le temps aléatoire. A compter de 2000 mètres il fera déjà très surement 0 la nuit (voire moins). Si le GR738 n’est pas difficile techniquement, il n’en reste pas moins que les chemins en altitude son étroits et que par temps de pluie ou de brouillard, ce qui est « facile » au soleil peut devenir bien plus difficile. Si le temps se refroidit tu peux vite prendre de la neige également et si le beau temps est au rdv, les nuits resteront froides.
Bonjour
Merci pour ce magnifique et efficace témoignage. J’habite au nord du massif et adore randonner dans ce secteur assez souvent. Je ne peux que confirmer le caractère sauvage et peu fréquenté de cette montagne car l’accès, de part le relief, est moins évident pour les promeneurs qui vont plus facilement en Chartreuse, Bauges ou Vercors, 3 parcs naturels régionaux qui entourent Belledonne.
Félicitation pour le travail de Yann qui, à travers ses écrits, nous donne envie d’avancer et d’aller encore plus loin. De très belles photos.
Je me permets une petite précision, le refuge de Claran a deux entrées, une privative à droite (berger) et une publique (monter les 3 marches) ouverte, à gauche.
Puis-je avoir l’autorisation de publier sur mon site, à cette page: https://auvieuxfourapain.com/148/activites/randos-raquettes, l’article de Yann?
Merci beaucoup.
Super témoignage, ça donne envie. Merci!!
Personnellement j’ai fait tout le GR738 début septembre en 10 jours. Je n’ai pris aucun raccourci (passage à tous les refuges gardés même ceux nécessitant un aller-retour, alors que je n’ai dormi ou mangé dans aucun d’entre-eux. C’était juste pour le plaisir de parcourir en intégralité le gr.
J’ai même ajouté une portion : un aller-retour jusqu’au chalet du bout (très bien restauré, poêle en bon état, wc, source) pour photographier les sapins Henri IV. Du coup, j’ai bivouaqué dans le chalet avant de redescendre jusqu’à l’endroit où j’avais laissé le gr la veille.
Par contre la source du deuxième chalet de la petite valloire était tarie lors de notre passage, d’où bivouac au premier chalet (moins confortable) avec une belle fontaine.
Première expérience de gr en montagne : c’était super ! Suffisament de nourriture donc pas de perte de poids. Bref, une réussite totale.
Merci pour ce magnifique retour sur ce tout nouveau tracé, après la Grande Traversée du Mercantour effectuée cette année, je cherchais un parcours original pour 2019.
Bonjour Brice,
Est-il possible de bivouaquer sur la grande traversée du Mercantour ?
Oui, je vous le recommande. Attention, pas de possibilité de bivouac sur isola 2000, un conseil il faut continuer vers les lacs des pierres rouges pour cela.
Merci Brice pour ces précisions. Je vais donc préparer ce trek pour l’année prochaine.
Lac des terres rouges 😉
Je suis toujours épaté par les précisions apportées dans tous les domaines , cela nous autorise à partir sans la moindre crainte et la tête consacrée uniquement à la randonnée avec de superbes découvertes .
Un seul commentaire , super , super super .
Un grand merci .
Petite précision concernant le refuge de Claran. Il n’est pas restauré par l’association « tous à poeles » donc relativement rustique. Toutefois il y a des wc. La source ne coule pas, mais possibilité de trouver de l’eau dans le ruisseau en contrebas (ou encas de grosse flemme comme pour moi, il y a une petite mare avec des tétards juste devant le refuge. Une fois filtrée l’eau est buvable).
Avec un peu de courage, on peu rejoindre le refuge de la pierre du carre. Gardiens très sympas et excellente cuisine.
Bonjour Yann,
Merci beaucoup pour ce reportage ! Fort instructif !
Pensez-vous qu’un randonneur de 63 ans sportif peut faire le circuit ? Le dénivelé est conséquent !
Les photos sont superbes !
Merci pour ce super reportage, les photos sont magnifiques et c’est une randonnée que je compte bien faire l’année prochaine ; merci pour ces précieux renseignements.
Bonjour Marc,
Je ne pense pas que la capacité à faire ce « circuit » soit (uniquement) liée à l’âge :-).
A mon sens il faut prendre en considération votre condition physique dont votre habitude à « avaler » du dénivelé (surtout négatif, le dénivelé positif étant moins usant et plus une question de rythme de marche), ainsi que la répétition sur plusieurs jours avec un sac plus lourd sur le dos que ce à quoi vous êtes habitué pour des sorties quotidiennes.
Vous pouvez aussi vous tester avant sur une configuration plus courte (le Vercors est un bon terrain de jeux pour des circuits de 2 à 4 jours par exemple).
Si vous vous sentez prêt physiquement, le découpage classique (11 étapes) avec des nuits en refuge pour optimiser la récupération permet d’envisager le GR 738 sans se faire peur.
Yann
Personnellement j’ai 55 ans et la personne qui marchait avec moi pour ce Gr a 66 ans.
Si vous vivez en plaine, je vous conseille d’aller vous entraîner d’abord avec quelques sorties en montagne à la journée avec un sac chargé comme pour le GR.
C’est ce que nous avons fait et nous n’avons eu aucun problème.
Il suffit ensuite de marcher à son rythme, bien se nourrir, et bien se reposer chaque soir.
Un compte-rendu très détaillé, complet, une rédaction extrêmement plaisante, de belles photos – le patou faisant semblant de regarder au loin, couché à 2 mètres des orteils ! les chamois …- c’est vraiment « du bon et du beau travail »; félicitations, Yann !!
Bravo Yann pour ce récit qui nous fait vivre ce superbe parcours comme si on y était. J’ai rêvé durant toute sa lecture. Olivier T.
c’est une belle balade que nous vivons à travers ton récit et tes très belles photos ! Ton expérience et tes précieux conseils peuvent être très utiles pour préparer ce GR.
Prête à partir ou presque !
petite remarque sur les tongs
Le parcours du GR20 étant très rocailleux, il est préférable d’être chaussé avec une paire de tong de style sérieux ! Rire
Bonjour
Très belle description
Je l’ai parcouru à l’envers et en 9 jours l’an dernier du 1er au 9 juillet en autonomie. Parcours absolument splendide, vaut largement le magnifique mais surconsommé GR2 en Corse aussi bien en difficultés quand beauté. En plus les quelques refuges ou nous avons pris des collations sont tenus par des personnes forts agréables et de bons conseils.
En début de saison, crampons piolet fort conseillés.
Bonjour Yann (et les autres !),
Suite à cette superbe description j’envisage de faire ce GR en août prochain.
J’ai une question concernant le ravitaillement, si j’ai bien compris celui-ci est possible à Fond de France et Chamrousse, mais d’après le TopoGuide (édité en mars 2019), il y aurait aussi possibilité de se ravitailler au refuge de la pierre du carre, ou encore à celui de l’Oule.
Est-ce vraiment possible ? Le « refuge » de l’Oule ressemble plus à un resto d’altitude qu’à un refuge façon GR20.
Bref, l’idée est de pouvoir alléger le sac en pouvant acheter sur la rando un peu de pain, une petite boite de conserve ou, ô miracle, un saucisson.
D’avance merci et encore bravo pour ce récit !!
Bonjour Nicolas,
Chamrousse il y a ce qu’il faut c’est une grosse station (quand tu tapes « supérette Chamrousse » cela remonte un petit casino et un sherpa) mais c’est soit sur la fin ou le début de ton parcours.
A Fond de France il y a pas mal de vacanciers, j’en déduis que le ravitaillement doit être envisageable mais je n’ai rien trouvé en recherche google rapide.
Après dans les refuges tu peux tout à fait t’arrêter pour manger une assiette de fromages accompagnée de pain voir prendre un peu de pain en plus pour la journée (ce sera plus cher que dans une vallée évidemment). Autre solution si tu dors en refuge, tu prends avec toi uniquement tes repas du midi.
Profite bien !
Je viens de faire le GR en 8j, et on s’est ravitaillés au refuge de la Pierre du Carre ainsi qu’au gîte de la Martinette. Ils proposent des produits basiques mais tout à fait suffisants pour quelques jours de rando (semoule, pain, conserves, fruits secs, barres, chocolat, fromage, saucisson…). J’imagine que c’est la même chose à l’Oule. Dans le doute, ne pas hésiter à appeler pour être certain qu’ils aient ce qu’il vous faut (je pense notamment au gaz pour lequel La Martinette demande de réserver).
Bonjour Yann, le récit est sympa et m’a été très, très utile. Un grand merci.Je peux donc continuer à envisager mon projet: faire cette traversée en entier ou en partie. Je souhaite partir de Chamrousse et éventuellement, monter à La Croix de Belledonne avec un guide. L’ascension que j’ai faite quand j’avais 18 ans!!! m’attire encore une fois! est-elle balisée?
Si cela est possible, j’aimerais trouver un ou une ou des compagnons de randonnée.
Bonjour Marie-Claude. Je n’ai pas fait l’ascension de la croix de Belledonne, mes conseils seront donc limités. De mes échanges avec des randonneurs qui ont fait l’ascension j’ai en mémoire qu’il y a eu un balisage mais je ne suis pas convaincu qu’il soit encore entretenu. C’est une ascension assez courue donc tu devrais pouvoir croiser sur place des gens qui le font à la journée. Il me semble qu’il y a un passage où il peut rester des névés tard dans la saison. Il y a une bonne description de l’ascension (et d’une quarantaine d’autres) dans le livre « sommets du Dauphiné » de Jean-Michel Pouy aux éditions Glénat.
Merci. Pour ces informations.
Marie-Claude
Bonjour,
Superbe retour et très jolies photos.
Ca donne vraiment envie d’aller faire ce GR.
😉
Quelques pistes pour réduire facilement le poids, si ça peut donner des idées…
Sac à dos Osprey Kestrel 48 1590
> En restant dans la même marque et avec armature, il y a le Talon 44 qui fait 1020gr (trouvable à moins de 100€ en promo).
En pratique, en comptant tout le volume de rangement, il fait 48-50l réel.
Lampe frontale Decathlon frontale + 3 piles de rechange 123
> Une Nitecore NU25 (40€).
Avec élastique modifié, on arrive à 31gr.
Plus puissante (200lm au max) et plus autonome (160h à 1lm)que votre modèle actuel.
Rechargeable par USB (donc pas besoin de prendre de piles en plus).
Couteau Opinel n°8 45
> L’Opinel n°8 effilé (même longueur mais plus fin) pèse 26gr (15€).
Réchaud Jetboil Flash + briquet 412
> Un BRS-3000T pèse 25gr (15€) et fait très bien le job.
Ajouter un petit paravent alu homemade (10gr).
Pour la popote, une Toaks 550-L (25€), 550ml pour 72gr.
Total 107gr, 119gr avec le bic mini.
Après, un réchaud canette sera encore plus léger sans la contrainte des cartouches de gaz.
Poche à eau Osprey 2L 220
> Une poche platypus 2l (2.4l réel) pèse 36gr (10€).
Bol Sistema bowl 69
> Un pot de fromage blanc de recup, 20-25gr environ pour 500-600ml suivant modèle.
Ou encore le fameux « GobeLait », fond de bouteille de lait plastique recoupé (poids/volume au choix en fonction de la hauteur de découpe).
Tasse pour boisson Eda cup 35
> Idem.
Perso je met ma nourriture dans le bol (j’aime pas que mon thé ait le gout d’épices), mais les boissons sont prise dans la popote.
Je prend juste un potde mini faisselle de Rians (6gr) quand je randonne en groupe… pour le vin/pastis.
Serviette Pocket towel 70
> Y a moyen de la recouper en deux sans aucun soucis.
Perso j’utilise 30*40cm (20gr) et j’arrive à me sécher intégralement, cheveux compris (et j’ai les cheveux mi-long, aux épaules).
Savon Savon + lingettes bébé 80
> Sur 8j, je n’utilise que 15gr de savon environ (inclus toilette, lavage dents, lessive, lavage vaisselle), j’en prend 20 pour avoir de la marge.
Je ne prend des lingettes bébé que l’hiver où se laver à l’eau est compliqué (faire fondre la neige, avoir froid, etc…). Je le fait sécher à l’air libre pour le déshydrater avant (1gr/pièce) et les réhydrate avec quelques goutes d’eau (chaude, plus agréable) juste avant usage.
Brosse à dent 1 brosse 12
> Petite astuce, brosse à dent en bambou (écolo, pas cher et léger), avec manche recoupé et poncé, 4gr.
Dentifrice 1 Mini-tube Voyage x2 32
> Le savon d’alep ça marche très bien aussi.
On trouve aussi du dentifrice en poudre ou en bloc sec.
Trousse de secours* 234
> Pour optimiser:
-Pince à épiler de couteau suisse 1gr (achetable à l’unité).
-Ciseaux de couteau suisse 6gr (idem).
Muesli + lait en poudre Muesli + lait en poudre + sucre
> Un bon moyen pour augmenter la quantité de calorie (et donc réduire la quantité à emporter), ajouter de la poudre d’amande.
Chocolat Pas de chocolat (chaleur)
> Une fois dans le sac (voir même dans le sac de couchage, super isolant), pas de soucis avec la chaleur et le chocolat.
Aucun regret pour ma liseuse, j’ai lu tous les jours (ne serait-ce que 10 minutes pour m’endormir).
> J’adore aussi le confort de la liseuse pour lire (je suis un vrai adepte depuis 2011 !)… mais en rando je me contente de lire sur mon smartphone.
Il a une dalle OLED (donc le noir ne consomme rien), je lis donc en texte blanc (enfin crème pour le confort visuel) sur fond noir.
Conso de 2-3% de batterie par heure de lecture.
Si manque d’autonomie, un petit panneau solaire (80gr, 5w, 10€) permet une charge complète du tel sur la pause midi et le soir au bivouac à cette saison.
🙂
Merci pour les tuyaux !
Je viens d’en mettre certains en oeuvre en prévision des Ecrins cet été. Et pour les autres je vais continuer à optimiser progressivement.
J’adore le Talon comme sac à dos (j’ai un modèle 20 L) mais la ceinture du 44L me semble légère pour du portage (même limité à 10 12 kg)
Merci Yann pour ce super récit bien détaillé !
Je compte faire le GR 738 en huit jours du 31 juillet au 7 août en solo et en autonomie complète. Par contre, je pensais le faire dans le sens inverse, car je pourrais enchaîner TGV à Grenoble et bus a Vizille le matin du 31 et retour d’Aiguebelle à Grenoble en train. (Dans l’autre sens les horaires ne convenaient pas à mon TGV.)
Alors, ma question : que penses-tu de le faire dans le sens inverse i.e. de Vizille à Aiguebelle ? L’as-tu pensé faire dans ce sens-là ? Quels pourraient être les pours et les contres ? Face au soleil pendant qu’on marche vs dos au soleil ? Début plus ou moins raide ? Merci à toi ou aux autres pour des conseils rapides, car je pars dans deux jours.
Gabriel
Bonjour Gabriel,
J’étais dans les Ecrins quand ton commentaire est arrivé (un trek très sympathique également).
Quel est ton retour d’expérience ?
En l’absence passages très techniques pour moi les deux sens sont tout à fait envisageables. Par contre l’étape Vizille Chamrousse peut avoir un côté interminable (beaucoup de forêt, pas ou peu de vues, un peu de km et D + tout de même).
Yann
Franchement, aucun soucis à 10-12kg pour la ceinture (même si un peu moins confort que celle du Osprey exos qui est pour moi la référence).
C’est plus pour les bretelles que ça devient gênant… manque un peu de rembourrage (je le se sent aux clavicules).
PS: Je précise, avec un sac bien réglé.
Après quelques tergiversations j’ai fait une infidélité à Osprey et j’ai pris un Exped Lightning 45 l qui fait tout juste 1 kg. très peu accessoirisé mais un confort de portage formidable et des possibilités multiples de compression.
Un grand merci Yann pour ce récit qui nous a été bien utile dans la préparation de notre traversée que l’on vient de finir ! C’est effectivement un très beau GR.
Juste une petite précision, on pensait bivouaquer au Praillet selon tes conseils, mais le bivouac est interdit sur toute la zone, comme l’indiquent des panneaux à l’entrée et la sortie. Il faudrait peut-être que tu supprimes dans ton tableau la case « Pour bivouaquer je conseillerais plutôt la prairie du Praillet (sous réserve d’une interdiction éventuelle le lieu étant protégé) ».
Merci Yann pour ton compte-rendu très détaillé et très intéressant. Je l’avais survolé avant de partir, mais je n’avais pas trop pu m’en inspirer : je ne souhaitais pas partir en autonomie, mais tout faire ou presque en demi-pension (DP), c’est-à-dire avec repas du soir et le petit dèj en refuge gardé.
D’autre part, j’ai l’habitude de ne pas manger le midi. Ça surprend très souvent mes interlocuteurs, mais je n’en éprouve pas le besoin, et je n’ai jamais connu de fringale ni coup de pompe. J’avais 3 ou 4 barres de céréales en fond de sac par sécurité qui sont revenues intactes à la maison comme d’habitude. Et en fait, je me suis baffré tous les jours de myrtilles et/ou de framboises à profusion en cette mi-août d’Aiguebelle jusqu’à la Martinette.
Avantages de la DP :
– Poids : si j’étais aussi technique que Yann sur le matériel, ça aurait permis de gagner 1201 g en cuisine + 1870 g en couchage + 4137 g en nourriture soit 7,2 kg de gain sur les 12 kg du sac de Yann : ENORME ! En fait j’avais 8,4 kg d’équipement, chaussures et bâtons compris, sans eau.
– Confort : être sûr de dormir au chaud et au sec, d’avoir sans efforts un bon repas chaud et un bon petit dèj, très souvent avec des produits locaux et bio.
– Contact humain : en particulier avec les gardiens qui connaissent le terrain, donnent d’excellents conseils, racontent des anecdotes… Le 738 est (encore) peu fréquenté. Les refuges sont de petite taille sur la partie nord (jusqu’aux 7 Laux qui fait un peu usine mais avec un gardien super ambianceur, et la Pra où je ne suis pas passé). Le contact humain est plus fort que sur d’autres treks.
Pas de temps perdu à préparer les repas, monter et démonter la tente…
Inconvénients de la DP:
– Etapes très contraintes par les positions géographiques des refuges, pas de demi-étape possible. S’il y a 11 étapes sur le GR, c’est pour permettre de faire un maximum en DP (tout sauf l’étape 2 à la Perrière, étape quasi-obligatoire en refuge non-gardé)
– Réservations nécessaires à l’avance et d’adapter les étapes aux libertés des refuges
– Prix : ils restent très raisonnables par rapport à d’autres sentiers. 44€, 36€, 40 € et 40€ : qui dit mieux ? Très bon rapport qualité/prix
– Horaires du refuge à respecter, moins de liberté
Sur les 11 étapes classiques, je comptais en doubler certaines et zapper la dernière (longue descente assez fastidieuse sur Vizille que je connaissais déjà). Ca faisait donc :
J1 : les yourtes de Yayla, aux Granges
J2 : refuge (le seul non gardé) de Perrière
J3 : La Pierre du Carre
J4 : l’Oule
J5 : étape doublée, jusqu’aux 7 Laux
J6 : étape doublée, jusqu’à Jean Collet
J7 : étape doublée, jusqu’à Chamrousse
Pour la première fois, fin juillet dans le Mercantour, mes genoux avaient dit « ça suffit ». J’avais trop forcé avec 3 dernières étapes totalisant 80 km et 4000 m de D+ .
J’espérais que c’était du passé. J’ai profité d’une fenêtre météo favorable sur Belledonne à partir du 13 août 2019. Mais les genoux ont commencé à siffler sur la première étape doublée, celle des 7 Laux. Après ça, le Pas de la Vache des 2 côtés est très minéral et abrupt, obligeant à faire des pas comme de grandes marches d’escalier. Arrivé le J6 au Pas de la Coche, à mi-étape de cette étape doublée, mes genoux m’ont signifié clairement que ça faisait beaucoup. La météo était incertaine pour la fin. Arrêter là en descendant au Pont de la Betta a été une sage décision. J’ai donc fait l’équivalent de 7 étapes sur les 11 classiques en 6 jours
J’ai sympathisé dans les refuges avec d’autres randonneurs et trailers sur les mêmes étapes. Beaucoup, souhaitant faire l’intégralité du 738, comme moi n’ont pas fini, toujours parce que trop chargés, avec des problèmes de genoux douloureux, en particulier dans les descentes. 2 couples se sont arrêtés à la Martinette (Fond de France). J’ai vu un fou souffrir avec 24 kg sur le dos ! Il a évidemment dû arrêter rapidement. J’ai croisé des traileuses gazelles sur-entraînées avec un mini-sac tripler et quadrupler les étapes, en courant avec le sourire bien sûr. Perso, je compte bien finir l’été prochain, du Pas de la Coche à Chamrousse, en 2 jours.
En conclusion, très content d’avoir découvert le nord de Belledonne que je ne connaissais pas. Parcours sauvage, exigeant, éprouvant, sans difficulté technique. Assez peu d’animaux sauvages. Plein de vitamines C, E et d’antioxydants. Belles rencontres dans les refuges gardés.
Un seul conseil pour ceux qui ont eu le courage de lire jusqu’ici : partez légers, et enjoy
Très bel article, fouillé et bien écrit, qui me donne très envie de parcourir ce nouveau GR… Un grand merci pour ce partage !!!
Bonjour à tous,
Je viens de finir de GR 738 (juin 2020) et voici quelques informations que je souhaite partager.
Je l’ai fait en 7 jours d’Aiguebelle à Vizille en autonomie sans ravitailler (ou plus justement en 7 j et 2 heures car le dernier soir j’ai bivouaqué au sommet se trouvant à coté du col de la Madeleine car je n’avais pas envie de retrouver si vite la civilisation).
Je ne suis pas passé au Pontet mais j’ai bivouaqué à la cabane de la Jasse où il y a de l’eau (rare sur cette grosse première étape).
Je n’ai pas trouvé la cabane des Férices en bon état et je trouve qu’il ne faut vraiment ne pas avoir le choix pour y dormir… Par contre il y a un très bel emplacement de bivouac sur la petite bosse en face du refuge (où pousse un petit bouquet de pins).
J’ai fait une variante intéressante. Plutôt que d’aller à l’Aup Bernard (via la piste) j’ai décidé de remonter le vallon en passant au lac de Périoule puis les lacs Moretan pour bivouaquer sous le col du Vay (cabane de Vay en bon état mais pas d’eau). Le lendemain j’ai passé le col puis suis parti sur la gauche en direction de la source indiquée sur la carte. Après cette source il faut continuer à descendre le couloir très raide et caillouteux pour finalement partir à gauche dans les vernes en essayant de trouver une vague sente et rarement un point de peinture. Tacher de la suivre (environ 1h) dans des pentes raides et humides pour finalement rejoindre le GR dans la montée vers le refuge de l’Oulle. C’est très sauvage mais exposé et il ne faut pas tomber. Evidemment il n’y a rien sur la carte.
Autre variante depuis le refuge jean Collet : passer par le lac blanc et le col de Freydane (beaucoup de neige en juin) : très belle ambiance haute montagne.
Et dernière variante : je ne suis pas passé par Chamrousse mais au Lacs Roberts j’ai franchi le col des Lassines puis passage à la magnifique tourbière de l’Arselle pour rejoindre le GR au Luitel.
Je trouve que la descente sur Vizille ne manque pas d’intérêt avec la traversée de jolis hameaux de montagne.
J’ai beaucoup aimé ce GR 738 et j’ai, comme d’autres, été surpris par sa difficulté (chemins difficiles, peu de portions « reposantes », successions de montées et de descentes) mais que c’est beau et sauvage !
Merci pour le retour Yves. 😉
Petit retour de ma part, j’étais également sur le GR738 à la mi-juin 2020. Nous l’avons fait en semi-autonomie (en gros, nous portions la moitié de nos repas) de Chamrousse à Aiguebelles, en 6 jours. Le choix de Chamrousse s’est imposé à nous car 1) nous partions de Grenoble 2) l’étape Vizille-Chamrousse nous a été déconseillée par plusieurs personnes 3) nous avions déjà marché à plusieurs reprises à ces altitudes dans la région, cela ne représentait rien de nouveau de partir depuis Vizille.
Comme Yves, nous ne sommes pas passé par le Pontet mais nous avons suivi le chemin des crêtes…qui s’est révélé très fatiguant pour notre dernière journée de rando. Peut-être le passage par le Pontet aurait été plus reposant.
J’en profite pour dire un mot sur le refuge de l’Oule (où nous avions planté notre tente). Il s’agit d’un refuge-bergerie récemment rénové. L’accueil y est excellent et la cuisine est de très bonne qualité. Le petit plus, une vue imprenable sur Chambéry et le coucher de soleil sur la Chartreuse!
La seule difficulté rencontrée fut dans la montée du col de la Vache (2535m), au sommet duquel il y avait encore 2 mètres de neige. Par ailleurs, le chemin entre la Ferrière et les Férices présente quelques à-pics qui peuvent être impressionnants et dangereux par temps pluvieux. Nous avions, à l’inverse d’Yves, trouvé que le refuge des Férices était en bon état…
Très belle traversée où le caractère sauvage et isolé du massif est en constant voisinage avec des agglomérations et axes routiers importants. C’est une dichotomie très intéressante!
mon fils est parti SEUL faire la meme chose que vous , aujourd’hui …19/08/20
je vous felicite de votre parcours et de vos explications qui sont trés interrésantes et qui donne envie d’y aller !
Excellent, ça donne vraiment envie !! Merci beaucoup !
Merci et bravo pour ce bel article.
Super article ! Pensez-vous que ce GR pourrait être fait en 4-5 jours par 3 jeunes de 19 ans sportifs, n’ayant pas une grande expérience de la montagne ? Cela se ferait évidemment pendant la saison estivale !
Merci par avance de votre réponse !
Réponse tardive mais réponse tout de même : en 4 5 jours on est plus dans le trail (voire la prépa ultra trail) que dans le trek. Au delà de la distance, encaisser 2000 a 3000 mètres de dénivelé/jour ça n’est pas rien. Qui veut aller loin ménage sa monture, surtout quand on est sa propre monture
Bonjour Yann,
En pleine préparation de mon trekking estival dans le massif de Belledonne, ton récit me conforte dans mon choix !!
Par manque de temps, je ne ferai que 6 jours, de Allevard à St Martin d’Uriage en passant par un itinéraire non conventionnel, en autonomie complète et seule.
Même si je n’en suis pas à mon 1er trek (Mont Blanc, Tour du lac d’Annecy, Corse, Pyrénées, Cantal, Vanoise…), mon sac ne descends jamais sous les 18 kg, eau comprise. Ma musculature me permet de porter ce poids mais j’aimerai tout de même alléger le poste nourriture. Connais-tu un site qui listerait tout les points de ravitaillement dans Belledonne ?
Concernant le matos, merci pour tes précisions. Je dois justement investir dans un nouveau sac à dos !
Au plaisir de te lire 😉
Bonjour
On envisage de faire la traversée la dernière semaine de juin avec notre chienne. D’après ce que j’ai lu tu as croisé souvent des troupeaux. La question as tu rencontré des randonneurs avec leur chien si oui s que tu sais si cela c’est bien passé ? L’année dernière nous avons fait le tour du queyras (GR58) et chance pour nous on a croisé que 2 troupeaux et cela c’est bien passée : la première fois le berger était présent et la seconde on a pu contourner le troupeau. Merci pour ta réponse. Sandrine
Bonjour,
J’ai tout lu, article et commentaires.
C’est super et comme trek par procuration, car je suis incapable d’en faire autant, ça fait du bien.
Merci beaucoup et à bientôt dans d’autres aventures
Au plaisir de vous lire
Bonjour,
Merci BEAUCOUP pour ce retour d’experience très détaillé et très appréciable lorsqu’on se prépare pour ce GR ! Je suis jeune et je commence doucement a faire des treks de courtes distances. J’ai personnellement toujours un peu peur des animaux la nuit, mais il n’y a pas l’air d’avoir eu de soucis pour toi pendant le trek.
Au plaisir de te lire pour d’autres aventures,
Gauthier
Bonjour Gauthier, la nature bruisse de bruits la nuit et c’est normal, de nombreux animaux s’activent ! Et ils ont bien plus de raisons d’avoir peur de nous que l’inverse … Et je n’ai encore jamais eu d’ours ou de loups dans ma tente ! 😉
Merci pour votre récit,complet. j’ai trouvé mon prochain parcours d’évasion.cordialement