Savez-vous ce qu’est un cairn et quelle est son utilité, ou devrais-je dire ses utilités ? Non, un cairn ce n’est pas qu’un amas de pierres servant uniquement à indiquer le chemin à suivre en montagne. À ce sujet, je pense pouvoir affirmer que nous sommes nombreux à nous être perdus en suivant des cairns qui malheureusement ne balisaient pas notre itinéraire. Il y a peu de temps, en Nouvelle-Zélande j’ai même découvert une utilité aux cairns que j’ignorais. Le long de certaines rivières de montagne, il y avait de nombreux petits cairns de part et d’autre de ces rivières. Après les avoir suivis pendant un moment, je me suis dit qu’ils ne pouvaient pas faire partie du balisage. Il y en avait trop et cela n’avait pas de sens par rapport à mon itinéraire. Le soir même, un ranger m’a indiqué qu’il les utilisait pour surveiller le niveau des rivières. Comme la région est entourée de glaciers, la fonte des neiges peut rapidement faire gonfler les rivières qui deviennent vite infranchissables. C’est d’ailleurs à cette période que je n’étais pas loin d’improviser un bivouac entre deux torrents débordants – mais je garde cette histoire pour un autre article… Voici donc des réponses à 5 questions fréquemment posées concernant les cairns en randonnée. À lire absolument pour éviter de vous perdre !
La première répond au dialogue suivant :
– « Je ne vois plus le chemin, où est-ce que ça va ?»
– « Il suffit de suivre les cairns. »
– « Les quoi ? »
Un cairn est un monticule de pierres fait par l’homme. Certains sont formés de quelques pierres, alors que d’autres sont énormes et très bien construits.
Mais pourquoi un article sur des tas de cailloux ?
Les cairns peuvent faire la différence entre vous étant sur le bon chemin et vous paniquant parce que vous êtes perdus. Ils font partie intégrante du balisage dans beaucoup d’itinéraires de randonnée.
Voici une liste des différentes utilités que j’ai rencontrées jusqu’à maintenant.
Généralement ils :
Les cairns :
Les cairns sont utilisés dans beaucoup de régions du monde. Ils sont particulièrement présents en montagne, sur les sommets, près des cours d’eau et des glaciers mais aussi dans les régions désertiques. On en trouve également en bord de mer et même au milieu de l’eau où ils aident à la navigation dans les pays nordiques. Cela ne se limite donc pas à la montagne comme certains le pensent.
Pas forcément, vous ne pouvez pas leur faire confiance tout le temps.
Nous avons vu auparavant que les cairns ne servent pas uniquement de balisage, donc méfiez-vous quand vous en voyez un. De loin, vous ne pouvez pas toujours savoir si un cairn balise un itinéraire ou pas. Vérifiez toujours sur votre carte que vous allez bien dans la bonne direction avant de suivre un cairn. Essayez également de toujours en repérer plusieurs. Un cairn est rarement seul quand il sert de balisage.
Certains cairns peuvent même indiquer le mauvais chemin. Ils ont soit été construits par des personnes voulant faire une blague, soit par des personnes qui étaient sur le mauvais chemin, se sont dit qu’il n’était pas évident à suivre et ont construit un cairn pour aider les prochains randonneurs. Manque de chance, les prochains randonneurs suivent le cairn et se perdent également et peut-être qu’avant de se rendre compte qu’ils étaient perdus, ils ont même ajouté une pierre au cairn. 😉
Ne suivez pas non plus ce que vous pensez être un cairn et qui est uniquement un amas de pierres naturel. Quand vous n’êtes pas sûr du chemin, il peut-être rassurant de faire confiance à quelques pierres « ressemblant » à un cairn – alors ne faites pas l’erreur.
Si vous vous retrouvez dans une situation où il y a à la fois un cairn et un balisage « classique », je vous conseille de suivre le balisage classique à moins que vous ne voyiez que les cairns servent à indiquer un chemin temporaire contournant le chemin « normal ». Ceci peut arriver par exemple si le chemin « normal » s’est fait emporter dans une avalanche ou un glissement de terrain.
S’il y a à la fois un chemin visible au sol et des cairns indiquant une direction différente, utilisez votre carte et faites appel à votre bon sens. Parfois cela signifie que beaucoup de personnes se sont trompées et ont formé un chemin. Dans ce cas, il faut suivre les cairns. Parfois, les cairns peuvent indiquer un chemin local qui n’a rien avoir avec votre itinéraire et qui n’est peut-être même pas indiqué sur votre carte. Dans ce cas, il faut suivre le chemin.
Renseignez-vous toujours avant de partir sur le balisage utilisé sur votre itinéraire. Pour aller plus loin en ce qui concerne le balisage en randonnée, lisez l’article : « le balisage en randonnée : ce que vous devez savoir ».
C’est un choix personnel mais si vous le faites, soyez sûrs d’ajouter une pierre à un cairn vraiment utile – c’est-à-dire qui indique le bon chemin.
Cela peut être votre manière de dire « je suis passé par là », « j’ai réussi à atteindre ce sommet » ou encore pour aider les prochains randonneurs. Certaines personnes se limitent aux cairns indiquant les sommets car sont trop concentrées sur l’effort à fournir pendant la montée menant au sommet.
Gardez à l’esprit qu’il est interdit dans certains endroits d’ajouter des pierres aux cairns existants pour ne pas affecter le paysage. Ceci est rare et généralement indiqué. Si vous le faites quand même, vous rajouterez du travail pour les personnes qui entretiennent les chemins de randonnée.
Faites-vous partie des gens qui ajoutent des pierres aux cairns en randonnée ? Donnez vos réponses dans les commentaires.
J’avais lus dans plusieurs bouquins de marins, que les cairns, surtout au environ des pôle avais surtout pour fonction garde mangers. Certaines expéditions laissaient en effet de la nourriture (et souvent un message) sous des gros tas de pierres pour que celle-ci ne soit pas consommer par divers animaux sauvage. Les expéditions suivantes pouvaient ainsi se servir.
Bonjour,
Je ne connaissais pas cette utilisation. Merci de partager cela ici.
A bientôt
François
bonjour,
Merci de m’apprendre ce qu’est un cairn…..je suis novice dans la randonnée et j’ai tendance lors de mes excursions à faire des petits monticules avec des galets ou autres pierres si j’en trouve, histoire de laisser une trace de mon passage. Je vais faire attention dorénavant car je ne voudrai pas induire en erreur d’autres marcheurs!!!
a bientôt
élodie
Bonjour,
en Afghanistan, ils peuvent avoir plusieurs fonction (Délimitation de terrain, propriété,…)
Par contre des pierres alignés peinte bicolore (un coté rien à signalé, l’autre coté miné) généralement en blanc et rouge.
En France, le cairn peut avoir une autre utilité pour moi, lorsque je ne peut cacher autrement le fruit de ma digestion.
Bonjour Olivier,
Merci pour ces informations. J’imagine que dorénavant, certains ne s’amuseront pas à soulever les pierres des cairns. 😉
A bientôt,
François
ATTENTION !!!! DES SERPENTS PEUVENT SE CACHER DESSOUS!!!!
DANIEL
Sur les Hauts Plateaux du Vercors je disperse très souvent les cairns de certaines zones qui peuvent réellement se faire perdre les randonneurs . Souvent ce sont ceux d’accompagnateurs qui balisent leur circuit… et le néophyte peut rapidement se trouver sur une zone qu’il ne connait pas à suivre un balisage cairné qui ne le mènera à nulle point précis ou décrit éventuellement dans son topo . Sur cette zone du Vercors, les cairns auxquels je ne touche pas sont ceux de limite d’alpage ou ceux qui servent de repères aux bergers si brouillard . En rajouter ne peux que compliquer les choses et pour le randonneur et pour les bergers.
Je suis tout à fait d’accord. Il y a des régions où il y a tellement de cairns que l’on ne sait plus où donner de la tête ainsi que leur signification.
Pour ma part je trouve que les cairns moderne sont ridicules, pour la plupart des gens c’est une façon de marquer leur passage. Cela me fait penser aux animaux qui marquent leur territoire. Sur le Gerbier des Joncs on ne sait plus où mettre les pieds.. En plus ils peuvent aider l’érosion des sites.
Je suis assez d’accord. Beaucoup n’ont aucun intérêt et peuvent être destructeurs.
Bonjour, je me permets d’ajouter un commentaire pour vous soumettre une information que j’ai découverte récemment lors d’une randonnée: parfois un cairn peut être utilisé pour SIGNALER un DANGER, très peu visible avant d’être quasiment tombé dessus, voire dedans: lors d’une rando au dessus de Sisteron j’en ai rencontré un qui balisait le début d’une faille plongeant dans le sol et située sur un plat herbeux, dans une très légère dépression du terrain. Celle-ci était très peu visible sans cela, en fin de journée et par beau temps, alors je n’imagine même pas par temps de neige ou de brouillard. Je pense donc qu’il vaudrait mieux réfléchir à deux fois avant de DETRUIRE quelque chose simplement parce qu’on n’en connaît pas la signification: un peu comme ceux qui tirent un coup de pied dans les champignons qu’ils ne connaissent pas, mais que d’autres peuvent peut être connaître, même si visiblement ils ne signalent pas un danger. En outre un véritable randonneur ne devrait pas avoir à se fier à ce genre d’éléments: soit l’itinéraire est balisé, soit on doit être capable d’utiliser une carte me semble t’il… Amicalement.
Merci pour ce retour d’expérience.
Pour baliser un danger, normalement les cairns sont disposés en triangle (3 cairns pour les 3 coins du triangle). J’en ai vu une fois sur une moraine, de l’autre côté, c’était vertigineux! Bien regarder globalement donc comme le dit Mister Jourjon !
Non non, même pour un randonneur expérimenté, un cairn peut être très utile dans des cas précis: uniformité du terrain, brouillard, meilleure vision de l’itinéraire du bas vers le haut (pente raide), sentier qui serpente dans un terrain rocheux et disparaît provisoirement, les raisons sont multiples ! Mais attention, trop de cairns tue le cairn, donc à mettre en oeuvre intelligemment en fonction du terrain. …
C’est un article vraiment intéressant. Et puis c’est marrant car on m’a toujours dit que cela servait à indiquer notre passage. Simplement ça … je vois que je faisais vraiment fausse route !
Et du coup, oui je rajouter toujours une pierre à mon passage. Maintenant, quand je ne serais pas sûre, je m’abstiendrais….
ps: le canyon des gueulards, Gorges d’Omblèze dans le Vercors, il y a des petits Cairns tous le long du canyon mais je ne vois pas nécessairement l’utilité sur cet itinéraire…
Par contre la pratique des cairns sur les sites des cap Fréhel et de la Pointe du Raz est strictement interdite. En effet elle participe à accélérer l’érosion naturelle des sols et empêche les plantes de repousser.
Donc si vous en voyez sur ces ces sites : détruisez-les vous ferez un acte citoyen et écologique.
oui excellente remarque.pareil à l ile grande les cairns denaturent le paysage mais surtout fragilisent le rivage
cette manie deient vraiment imôssible à supporter pour celui qui aime la nature la plus asauvage possible
pour quoi l homme doit toujours imposer sa marque quelle pretention
Je n’ai pas la même expérience des cairns. Tous ceux que j’ai vu étaient sur des sites balisés, sans risque de se perdre, et sans zones de danger. En fait, ils sont bel et bien dans cette optique « JE SUIS PASSÉ PAR LÀ », et je trouve ça pénible. Cet état d’esprit du « je vais laisser ma marque », dans de beaux endroits sauvages où on aimerait justement oublier un peu les humains et toutes leurs marques… Pourquoi ne pas tagguer carrément avec de la peinture à l’eau, ça fera pareil.
Merci pour l’infos, j’en vois souvent et je n’ai jamais su à quoi cela servait 🙂 Je tiens une page fb de photo où j’apporte également des explication aux endroits que je visite, je me suis inspiré de votre article bien sûr en mettant la référence du site comme source 😉
Ma page https://www.facebook.com/voyageetevasion.fr/
Je suis allé marcher en Suisse au pied de l’Eiger et ( a un endroit ou il n’y avait pas de neige c’était en juillet ) ne connaissant pas la définition , j’ai construis un Cairn ! ! pour dire : je suis passé par ici ! ! j’y suis retourné l’année suivante ! ! impossible de le retrouver même avec une photo ! !
Bonjour
lorsque les sentiers de randonnée sont balisés il n’y a pas lieu de construire des cairns pour simplement marquer son passage…..
De nombreux cairns sont construits dans les Calanche de Piana ( Corse du Sud) classées au Patrimoine mondial de l’UNESCO, ils détériorent considérablement l’environnement d’une part et d’autre part les pierres sont enlevées des murs et dégradent ainsi les sentiers
des panneaux d’interdiction de cairns sont posés sur le site MERCI DE LES RESPECTER
Le Maire de PIANA
Merci pour cette précision.
Merci pour cet article et pour ce blog de qualité. Complètement d’accord avec le commentaire précédent, la multiplication des cairns dans beaucoup de régions est manifeste depuis quelques années, c’est devenu systématique dans certains zones des Alpes. Elle n’a souvent aucune autre utilité que de répondre à un instinct primaire : il faut toujours que l’homme marque son territoire partout, comme un chien contre une poubelle, et imprime sa trace jusque dans les paysages les plus grandioses. Je suis originaire d’une région littorale où je peux vous assurer que les cairns ne servent à rien (sauf les cairns préhistoriques mais ceux-là sont facilement reconnaissables) : je les détruis systématiquement. Merci aux randonneurs respectueux des quelques paysages sauvages qui résistent encore aux atteintes de la civilisation : ce n’est pas difficile de ramasser ses déchets, enterrer ses déjections… et de ne pas empiler des cailloux.
Cela dit, le phénomène des cairns n’est pas uniquement le fait des marcheurs : on en trouve nettement moins dès que l’on s’éloigne de plus d’une heure de marche d’un parking ou d’une aire pour camping-cars. Comme par hasard…
Me permettez vous de publier votre articla dans notre revue annuelle des 3 Amis du chemin de St Jacques PA » de St Jean pied de port
Désolé pour ma réponse tardive. Quel est le format de la revue ? Numérique ou papier ?
Pour apporter ma pierre à l’édifice ! Le cairn, les germaniques disent un « stein », permettent aux alpinistes de baliser un itineraire dans une zone caillouteuse généralement plate….Malheureusement, au fil du temps, cettre tradition utile a dégénéré dans le désir de laisser la trace de son passage, et les amas de pierres viennent souvent polluer des sites sauvages, et même si parfois ceux ci sont « artistiquement » réalisés, je pense aux jolis alignements de pierres blanches sur la terre rouge du lac du Salagou par exemple….
Merci pour cet article fort intéressant qui nous amène à être plus conscient de la nature et de là ou l’on se trouve. Perso, j’ai trouvé les cairns tellement beaux, qu’avec mes enfants ont en a fait plein pour décorer le jardin et délimiter les zones (potager, terrasse, espace jeux). Par contre ce ne sont pas les promeneurs qui les font tomber mais nos diablotins de lapins…
En bord de mer en Bretagne, prés de falaises, un ancien me disait que dans le temps, ils utilisaient les cairns comme détecteurs de tremblements de terre, les petites secousses faisaient tomber la pile de pierre.
Bonjour.. j’ai entendu dire que détruire des cairns portait malheur… car certains constructeurs de cairns font aussi un vœux et si on les détériore ou les casse … est-ce vrai ou pas…. ce serait une légende …mais bon .. salut tout le monde !!!
Bonsoir François, très intéressant article sur les cairns dans lequel je viens de prendre conscience de la faute que je faisais. J’ai très souvent ajouté quelques pierres sur des cairns utiles pour le repérage mais sans penser à ce que tu as décrit et qui est logique. Désormais, je vais retenir ma main et ne faire que consolider les défaillants.
Merci de cet article en espérant qu’il soit lu par beaucoup.
Bonnes fêtes.
JP RICHAUD
Bonjour, très bien instruit ton article. Comme tu le dis,il ne faut pas prendre un Cairn pour argent comptant.On trouvera des Cairns là où un balisage traditionnel n’était pas réalisable.(Par exemple en Bretagne) dans ce cas, Il est rare que le cairn ne soit pas associé à un balisage secondaire.
Oui, jusqu’à maintenant, je rajoutais une pierre à un cairn déjà existant; mais dorénavant, je m’abstiendrait de le faire.
Oui j habite en Haute Corse et nous nous sommes trompés à cause de l application ephigenie qui nous a indiqué un vieux tracé mal balisé en plein maquis au lieu du beau sentier tout propre ! Il faisait nuit et ça a bien rallongé le retour. Monte Astu pour ceux qui connaisse
[…] Flavien. Les heures s’enchaînent. Le forcené se trouve nez à nez avec quelques cairns. Ces « tas de cailloux » indiquent le chemin à suivre dans les endroits où un balisage « classique » n’est pas […]