Quand Bruno m’a contacté pour me demander si je souhaitais tester des chaussures de la marque Berghen, j’ai dû aller faire une petite recherche sur internet car je n’en avais jamais entendu parler.
Ceux qui me connaissent un peu savent que je suis de nature curieuse et j’ai donc accepté de tester une paire de chaussures de randonnée de la marque.
C’est un modèle léger, principalement en nubuck, et qui est plutôt destiné à la petite randonnée. Bruno m’avait même indiqué que c’est un modèle assez souple qui ne convient pas tellement aux marches intenses.
Forcément, je l’ai testé partout, y compris en montagne, sur des longues journées de randonnée et même sur une randonnée de plusieurs jours.
Voici quelques mots sur Berghen : c’est une marque belge qui a été créée en 1993 et dont l’objectif est de proposer des chaussures de qualité fabriquées en Europe et avec peu de matières synthétiques.
Pour une fois les belges vont être avantagés sur le blog. Je dis pour une fois, car les français sont habituellement favorisés de par leur plus grand nombre. Je sais, c’est injuste… 😉
J’ai énormément testé ces chaussures, probablement car elles sont arrivées avant la période estivale.
Elles m’ont notamment accompagné en Sardaigne, en Provence, dans la Maurienne, le Vercors, les Hautes-Alpes, etc. et ont subi des « attaques » de terrains agressifs (lapiaz, pierriers, etc.).
Elles ont surtout été testées dans des conditions clémentes au niveau de la météo et plutôt par grande chaleur que par grand froid.
Voici mes premières impressions en sortant les chaussures de leur boîte et en les essayant pour la première fois :
A 815g (ou un tout petit peu plus) la paire en 43 et une tige en nubuck, on est plutôt du côté de la légèreté. C’est d’ailleurs assez étonnant, d’aspect extérieur on s’attend à des chaussures plus lourdes. Cette légèreté est très appréciable, d’autant plus qu’elle ne compromet pas la solidité et la durabilité.
C’est un des points qui m’a le plus surpris car on a affaire à des chaussures légères avec une tige relativement fine. Certes, les finitions sont excellentes et Berghen affirme utiliser des matériaux de qualité, mais je n’ai pas du tout été tendre avec et elles tiennent toujours très bien le coup.
La tige est un peu râpée, mais rien d’anormal, les coutures n’ont pas « sauté » et la semelle ne s’est pas du tout décollée (juste un peu de « jeu »).
Les crampons sont un peu usés à l’avant, mais c’est tout à fait normal après les kilomètres avalés, notamment sur terrain rocailleux. La seule chose à noter sont des crampons et bout de crampons arrachés – j’en parle plus en détails dans les points négatifs.
Le pare-pierre qui n’en n’a pas l’air d’un (partie plus rigide et épaisse à l’avant) joue très bien son rôle pour les pieds qui ne se lèvent malencontreusement pas assez hauts en fin de journée.
L’adhérence et l’accroche sont très bonnes, rien à redire de ce côté-là, même si j’aurais peut-être préféré en troquer un tout petit peu contre un peu plus de solidité pour les crampons qui dépassent (voir section « points négatifs »).
L’amorti est en adéquation avec le type de chaussures. Il est bon mais n’est évidemment pas aussi important que sur des grosses chaussures rigides et lourdes.
Comme je l’ai déjà indiqué, ces chaussures sont assez souples. Il faut savoir qu’une chaussure souple se déforme plus et entraîne un peu plus de fatigue, notamment au niveau des pieds. De plus, sur des terrains accidentés, c’est parfois moins confortable.
Par contre, une chaussure souple est un avantage au niveau des sensations, on peut être plus précis au niveau de nos appuis et le déroulé du pied se fait bien.
C’est aussi un avantage pour les « adhérences », le pied à plat sur une dalle rocheuse en pente par exemple, mais un peu moins pratique quand on n’utilise que le bout avant de la chaussure pour prendre appui – car elle a tendance à se plier (les grimpeurs verront exactement de quoi je parle).
Mais c’est encore une fois une histoire de compromis, une chaussure ne peut pas être performante dans tous les domaines.
Cette souplesse a pour moi été un point positif et ne m’a pas du tout gêné, même pour des longues journées de marche sur des terrains accidentés et avec beaucoup de dénivelé. Cela ne veut pas dire que ça conviendrait à tout le monde dans ces conditions, il faut y être habitué – mais ça devrait vous donner une bonne idée du type de chaussures que c’est.
Le laçage est facile et précis, la souplesse de la chaussure aidant. Les lacets qui me paraissaient fins tiennent très bien le coup.
Le maintien de ces chaussures est plutôt bon. Je dis « plutôt » car il faut prendre en compte la souplesse de ces chaussures – qui ne peuvent pas fournir le maintien de chaussures plus rigides.
La membrane Berghen-Tex s’est avérée bien respirante. J’ai testé plusieurs fois ces chaussures par de fortes chaleurs (plus de 40°C) en Sardaigne. Dans ces conditions, il vaut mieux des chaussures non-imperméables, mais la membrane des Berghen Grasse a bien joué son rôle, surtout avec une tige en nubuck. J’en ai été assez étonné.
Je n’ai pas énormément testé l’imperméabilité à cause des conditions trop clémentes (chose dont je ne me plains pas), mais pour de courtes périodes dans l’eau, je n’ai eu aucune entrée d’eau dans les chaussures. Par contre, je n’ai pas testé plusieurs heures de marche sous la pluie ou dans de l’herbe mouillée (le test ultime).
Lors des randonnées test, mon avis sur le confort n’a pas trop changé par rapport à la première fois où je les ai enfilées. Elles sont confortables, mais pas rembourrées à l’extrême. C’est très bien pour les personnes qui aiment avoir de bonnes sensations, d’autant plus que la chaussure prend après quelques temps bien la forme du pied de par sa souplesse et sa tige en nubuck. Par contre, pour les personnes aux pieds très délicats, peut-être que ce modèle serait trop minimaliste – à voir à l’essayage.
Le principal point négatif de ces chaussures est que les crampons qui semblaient beaucoup dépasser sur les côtés de la chaussure se sont un peu arrachés (photo ci-dessous).
Je pense qu’ils sont un peu trop échancrés et dépassent un peu trop. C’est dommage, car je n’ai rien à redire sur le reste de la semelle.
Il faut dire que je ne les ai pas ménagés du tout. J’ai pas mal randonné dans des lapiaz en Sardaigne, ce qui revient presque à marcher sur des lames. De plus, (il paraît) que j’ai un pas assez agressif. 😉
J’ai comparé avec la semelle des chaussures de ma compagne (Salomon XA Pro 3D) et elle avait aussi perdu des bouts de crampons après les randonnées sardes. La semelle des Salomon XA Pro 3D n’est pas non plus des plus solides, mais ma compagne est plus légère et à une démarche beaucoup moins agressive que moi (surtout dans les descentes). Du coup la comparaison n’est pas idéale et vaut ce qu’elle vaut.
Tout ça pour dire que les crampons ne se seraient sûrement pas arrachés dans d’autres conditions, mais qu’il y a quand même une fragilité à ce niveau-là et une potentielle amélioration.
C’est pour moi le principal point négatif, même s’il n’est pas rédhibitoire – car je peux toujours me servir des chaussures sans aucun problème.
Il faut aussi garder à l’esprit que je suis sûrement allé bien plus loin que ce pour quoi elles ont été conçues. 😉
J’espère vous avoir bien présenté les Berghen Grasse, un modèle que je recommanderais pour les petites randonnées sur des terrains pas extrêmement accidentés – de par leur souplesse ainsi que le maintien, le confort et l’amorti qui vont avec.
Cela dit, si vous avez l’habitude de randonner avec des chaussures relativement souples et légères, vous pourrez les pousser bien plus loin et ça vous fera une paire de chaussures très polyvalente.
J’ai beaucoup apprécié la qualité des matériaux, les finitions, leur légèreté et leur solidité avec un petit bémol pour les crampons un peu trop échancrés et dépassant un peu trop.
En tout cas, je peux dire qu’elles remplissent très bien leur rôle !
Vous pouvez trouver ces chaussures dans pas mal de points de vente en Belgique et dans quelques pays limitrophes, mais malheureusement pas (encore ?) en France.
Vous pouvez aussi les commander sur internet (site de Berghen), mais comme vous le savez, ce n’est pas nécessairement quelque chose que je recommande tellement pour des chaussures – qui demandent à être essayées méticuleusement. Vous pouvez d’ailleurs retrouver plein de conseils sur l’essayage dans ce guide.
Si jamais vous avez déjà testé ce modèle de chaussures ou un autre modèle de la marque et avez un avis à partager, ou si jamais vous avez des questions ou remarques, n’hésitez pas à laisser un petit commentaire.
Note : Ce test, ainsi que tous les autres tests sur le blog sont réalisés de manière indépendante. Je suis libre de dire ce que je pense sur chaque produit et je ne reçois pas de contribution financière ou d’autre nature pour effectuer le test.
Merci pour ce compte rendu d’expérience. Bonnes rendos à vous
Je marche beaucoup …petites et grandes randonnées….plats…vallonné et montagne…tester m’intéresse comment daire
Bonjour Sabrina,
Pour vous procurer une paire de berghen, vous pouvez acheter on-line ou trouver un point de vente sur le site suivant: berghen.com tout simplement 🙂
J’aime aussi beaucoup les chaussures de cette marque, que j’ai portées dans le cadre du scoutisme et de voyages (Peru, Norvège, Inde, Maroc, etc.).
Bonjour Catherine je voulais dire! désolée, dur le retour de vacances 🙂 🙂 🙂
Bonjour, je suis désolé, mais je suis complètement sceptique concernant les tests, en effet sur une des photos on voit des morceaux de caoutchouc cassés dans la région du talon. Pour moi je considère le caoutchouc de très mauvaise qualité ! En effet si les chaussures sont sollicitées aux tests et que cela se traduit par une usure répartie, c’est acceptable, mais si les talons se décomposent en morceau pour ma part ce n’est pas justifiable concernant la qualité. En gros, si vous avez le malheur de débouler dans des éboulis, arrivé en bas vous êtes sur les chaussettes lol.
Bonjour Gérard,
Tout est expliqué dans l’article. Ce n’est absolument pas une décomposition et un souci avec la qualité du caoutchouc, mais les crampons sont je pense un peu trop échancrés et les chaussures ont été testées sévèrement.
Honnêtement, en randonnant intensément dans des lapiaz, aucune semelle de chaussure de randonnée ne résiste, car certains lapiaz sont très tranchants et ça se traduit généralement par des coupures dans la semelle ou des crampons « décapités ». Une semelle qui résisterait bien aux lapiaz aurait une adhérence probablement très médiocre.
A bientôt,
François
Merci beaucoup pour ce témoignage !
Merci de tester pour nous on peut se faire grâce à vous une opinion, vivement leur venue en France pour les essayer. Bonne journée
Marcheur de 12 à 20 Km (soit une trentaine par semaine), je passe tout l’hiver avec des Berghen aux pieds. J’apprécie leur imperméabilité et leur longévité. Ma paire actuelle fait 1,5 Kg. Il s’agit d’une chaussure montante mais pas trop haut, car je n’aime pas une trop grande rigidité au niveau du tendon d’Achille.(Il existe aussi une Berghen de type haute tige que je trouve trop rigide pour mes besoins) Pour la marche hivernale et par temps humide, sur terrains détrempés ou caillouteux, elles sont supérieurs à mes « Merrell » (surtout pour l’imperméabilité).
Bonjour François,
J’ai, moi aussi, acheté Berghen: pour une fois qu’on peut acheter national, hein!
Voici mes commentaires, au sujet de cette paire avec laquelle j’ai marché plusieurs milliers de km:
Leur légèreté a orienté mon choix de façon décisive. J’ai demandé (et obtenu) le remplacement des fins lacets fournis, et qui me paraissaient excessivement fragiles, par des modèles plus larges, plus costauds. De même, la semelle intérieure qui semblait faite de carton a été utilement remplacée par un modèle plus épais, mieux fini.
A l’usage, elles se sont montrées très confortables, soutenant bien les pieds que j’ai plutôt larges. Elles accrochent et respirent bien, et je n’ai pas eu d’entrées d’eau malgré la pluie quasi continuelle ayant arrosé la Belgique, le printemps dernier.
Glissantes en fin de vie, la semelle étant lisse par usure, les crampons s’étalant sur 2 Caminos et sentiers divers d’Europe.
Donc: bonne chaussure basse-tige, vendeurs soucieux de contenter le client (je suppose que les corrections relatives aux lacets et semelles intérieures auront entre-temps été apportées en amont).
Merci pour le test mais c’est pas mon genre de chaussures du tout!
Déjà je ne comprend pas trop l’intérêt de porter des chaussures aussi basses pour faire de la randonnée…
Moi perso j’ai des La Sportiva Evo Nepal que je porte toute l’année et c’est le top! Je passe partout avec alors que d’autres qui m’accompagnent chutent avec leurs chaussures…
Bon après je fais surtout de la rando en haute montagne sur terrains accidentés et là ça adhère à mort avec ces chaussures. Ok certains diront qu’elles sont trop rigides mais moi j’apprécie ça et on s’habitue très vite à cette nouvelle démarche (et oui la semelle est rigide)…
La semelle est très résistante et permet de marcher sur des terrains en pente latérale sans problème.
Avec raquettes c’est aussi parfait et sur la neige ça marche aussi !
Bref c’était mon avis mais en matière de chaussures, c’est très très personnel, l’important est d’être à l’aise pour marcher…
Personnellement j’apprécie beaucoup les chaussures basses même sur terrains techniques pour la légèreté et le déroulé du pied. Il n’y a pas que des avantages, c’est sûr, mais c’est simplement une préférence personnelle (facilitée par l’habitude et pas de soucis de chevilles).
Pour l’adhérence, ça n’a rien à voir avec le type de chaussures mais la semelle qui est dessus (ou plutôt dessous) et ça dépend bien des marques et modèles.
A bientôt,
François
Merci ..en effet elles semblent confortables…sûr qu’on n’aura pas ce produit au Québec de sitôt!
Bonjour François,
Je réside en Belgique et possède également une paire de Berghen.
J’en suis très satisfait car elles sont légères, très robustes, et restent confortables même sur 30km (ce qui, pour moi, représente une grande distance).
Elles sont bien adaptées aux conditions climatiques belges (humidité oblige), et peuvent être utilisées pour la plupart des randonnées de notre belle région.
Je les recommande vivement 🙂
Bravo pour ce compte-rendu toujours aussi détaillé.
Pour ma part j’étais très fan des chaussures LOWA jusqu’au jour où la chaussure gauche de ma deuxième paire a rendu l’âme: elle s’est ouverte sur le côté gauche, à deux endroits, faisant apparaître la doublure intérieure, le talon s’est ouvert comme rongé à l’intérieur. Ma compagne qui utilise des chaussures de même marque n’a par contre pas de problèmes…
J’ai acheté une paire de chaussures à tige montante de la marque ASOLO; que j’ai payées 155€.
J’en suis très satisfait: bonne tenue du pied, agréables à porter, excellente imperméabilité…
Je ne m’habitue pas aux chaussures à tige basse pour des randonnées au long cours, les pieds fatiguent beaucoup mais je ne suis plus d’une première jeunesse, ceci explique sans doute cela!
Belles randos à toutes et à tous.
Je suis un débutant dans le domaine des randonnées mais j’ai apprécié beaucoup les articles et les commentaires des randonneurs
Merci pour ce test, très intéressant, car je me posais justement des questions à propos de cette marque belge, après m’être rendu compte que je passais tous les jours devant un point de vente. Manifestement tu les as mises à rude épreuve : penses-tu que sur des terrains plus classiques, type sentiers de forêt ou de randonnée non accidentés comme nous avons beaucoup en Belgique, les crampons tiendraient largement la route pour un usage régulier? As-tu eu l’occasion de tester d’autres modèles de la marque, ou as-tu eu vent d’avis d’autres personnes?
Sinon dernier petit point sur lequel tu ne t’es pas étendu, que penses-tu du rapport qualité-prix? Au vu du marché de la chaussure de randonnée, et compte tenu de ton test, j’ai l’impression que 140 euros ce n’est pas du vol.
Bonjour Gilles,
Oui je pense qu’ils tiendraient largement la route. C’est le seul modèle de la marque que j’ai testé et n’ai pas trop d’autres retours, car je vis en France assez loin de la frontière Belge.
Je trouve que le rapport qualité/prix est bon. Elles ne sont pas données, mais les matériaux sont de bonne qualité, les finitions également et la fabrication est européenne.
A bientôt,
François