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7 erreurs pour vous perdre à coup sûr

Posté par : François Jourjon 19 décembre 2013 91 commentaires

7 erreurs pour vous perdre à coup sûrVous êtes-vous déjà égaré ou perdu pendant une randonnée ? Avez-vous déjà été désorienté ?

– Si vous avez répondu « non », êtes-vous sûr de dire toute la vérité et de ne pas avoir la mémoire un peu courte ?
– Si vous avez répondu « oui », bienvenue au club ;-).

Nous nous perdons tous à un moment ou un autre de notre vie de randonneur. Ça peut être quelques minutes ou quelques heures – voire même quelques jours pour ceux qui font bien les choses. Suivant les personnes et les conditions, ça peut aller d’un bon moment rempli d’adrénaline à un véritable calvaire. Dans beaucoup de cas, c’est loin d’être très agréable – surtout quand ça dure longtemps.

C’est pourquoi je vais vous parler de 7 erreurs classiques – que vous avez d’ailleurs peut-être déjà faites. Ces erreurs, je les ai toutes faites et j’ai vu (et entendu) beaucoup de randonneurs les faire également – peu importe le type de randonnée (balisée, hors-sentier…) et le moyen pour s’orienter (balisage, carte, carte + boussole…).

Nous n’allons pas parler ici des erreurs dues à un manque de connaissances en orientation, à une lecture de carte approximative ou à une utilisation de la boussole restreinte à indiquer le nord. Ces 7 erreurs sont des erreurs d’orientation plutôt générales, qui paraissent assez évidentes et même assez « bêtes ». Mais, croyez-moi, sans elles beaucoup de personnes ne se seraient pas perdues.

1 – Suivre son intuition ou son « sixième sens »

C’est sûrement l’erreur la plus courante : faire confiance à son intuition, son sixième sens, ses impressions, son soit disant sens de l’orientation… Bref, tout sauf du concret.

On a parfois des impressions, mais avant de les suivre il faut être capable de déterminer pourquoi on a ces impressions et trouver des indices concrets.

Par exemple, si on se dit : « j’ai l’impression qu’il faut aller par-là ». Au lieu d’y aller, il faut chercher des indices concrets ou « mettre le doigt » sur ce qui fait que l’on a cette impression. Par exemple : « je pense que c’est par là parce que le chemin fait un virage ici, on a croisé cette intersection il y a 5 minutes, cette falaise est orientée de cette manière, etc. ». Là, on se base sur des vrais indices ! 😉

Parfois nos intuitions sont bonnes. Quand elles le sont, c’est souvent parce que certains indices nous ont aiguillés, même inconsciemment. Mais, il faut absolument pouvoir identifier ces indices concrètement.

Vous devriez toujours pouvoir expliquer à quelqu’un pourquoi vous faites tel ou tel choix. Imaginez-vous expliquer à quelqu’un que vous savez où vous allez parce que vous le « sentez comme ça… » 😉

Même quand vous êtes seul, efforcez-vous de faire comme si vous deviez expliquer vos choix d’orientation à quelqu’un d’autre.

Je suis d’accord avec vous, c’est toujours plus tentant de ne pas s’arrêter (voir erreur 2) pour faire le point et de faire confiance à son intuition. Mais il faut résister à cette tentation, sous peine de se perdre.

2 – Continuer alors que l’on est seulement désorienté et se perdre complètement

Parfois, on a l’impression d’être un peu désorienté. On n’est pas vraiment perdu, mais il y a quelques indices qui ne « collent » pas vraiment.

Par exemple, on fait un grand virage sur la gauche sur le sentier alors qu’il n’est pas indiqué sur la carte, puis on croise des ruines qui ne sont pas indiquées sur la carte non plus.

Plutôt que de s’arrêter pour réfléchir et faire le point sur notre position, pourquoi ne pas continuer en se disant que la carte est fausse (voir erreur 6), que ça a dû changer depuis le temps ou se dire qu’on va bien finir par savoir où on est ? Et pourquoi ne pas continuer jusqu’à être vraiment complètement perdu et ne plus pouvoir revenir à un point connu ? C’est ironique, bien sûr. 😉

Peut-être que les ruines ne sont pas indiquées sur la carte et peut-être que le sentier a changé depuis le moment où a été créée la carte. Mais encore une fois, il faut des indices concrets pour le prouver, pas seulement s’en convaincre (voir erreur 6).

Quand on se sent désorienté ou que quelque chose semble de pas correspondre entre la carte et le terrain, il faut absolument s’arrêter et faire le point. Dans ce cas, soit on arrive à trouver où on ou soit on peut revenir sur ses pas jusqu’à un point connu.

Si on continue sans faire le point, le risque est de se perdre complètement et de ne pas pouvoir revenir sur ses pas. Plus on attend avant de faire le point, plus on risque de se perdre vraiment et plus il sera difficile de savoir où on est.

3 – Ne pas être suffisamment attentif et observateur. Ne pas faire le point assez souvent

C’est une erreur très classique et qui l’est d’autant plus quand on randonne sur les sentiers balisés ou en groupe. Quand on randonne hors-sentiers, on est forcé d’être beaucoup plus attentif.

Est-ce que vous avez déjà vécu ça ? Vous marchez sur un sentier balisé, vous suivez le balisage, vous discutez, et à un moment vous demandez à un de vos coéquipiers : « tu as vu le balisage dernièrement ? » et on vous répond : « non, et toi ? ». Et c’est à ce moment-là que vous vous rendez compte que vous n’avez pas été assez attentif et avez raté le balisage et que vous n’êtes pas sûr d’être sur le bon chemin.

L’idéal, c’est quand vous vous rendez compte qu’il faut remonter toute la descente que vous venez de faire parce que vous n’avez pas été attentif. 😉

Bien sûr, ça n’arrive pas que sur les sentiers balisés. Pour bien s’orienter, il faut être attentif et bien observer (sa carte et autour de soi). N’attendez pas d’être perdu pour le faire, il sera trop tard. En plus, observer permet de découvrir énormément de détails sympathiques que l’on aurait ratés autrement.

Faites attention quand vous êtes fatigué ou en train de faire un effort, car dans ces cas-là votre observation se limite parfois à vos pieds. Et ce n’est pas dans ces moments que vous avez envie de faire du chemin en plus parce que vous vous êtes trompé. 😉

Prenez aussi l’habitude de faire le point régulièrement (notamment avec la carte) pour savoir où vous vous trouvez et n’attendez pas d’être désorienté pour vous demander où vous êtes.

4 – Ne pas avoir une vue d’ensemble

C’est valable dans beaucoup de domaines et ça l’est en orientation. Cette erreur peut se faire de plusieurs manières :

  • Ne pas avoir une carte avec une étendue suffisante au-delà de son itinéraire.
  • Se préoccuper de détails sur la carte et rater quelque chose de beaucoup plus gros (se tromper de vallée par exemple – déjà vécu).
  • Essayer d’être précis au degré près sur la boussole, alors que l’on est en train de faire une erreur de 180° (déjà vécu – voir erreur 5).
  • Etc.

C’est un problème que l’on rencontre notamment avec les GPS. L’écran d’un GPS est petit et ne permet pas d’avoir une bonne vision d’ensemble pour faire la relation carte/terrain et pour s’orienter facilement. C’est une des raisons pour lesquelles je recommande aux utilisateurs de GPS de toujours avoir une carte en plus de leur GPS (et de savoir s’en servir correctement).

Il faut toujours essayer d’avoir une vue d’ensemble, éviter d’avoir des œillères et la tête dans le guidon (pour reprendre des expressions françaises), peu importe les outils que l’on utilise pour s’orienter.

Généralement, pour s’orienter, on commence par une vision large et on la rétrécie jusqu’aux détails. Par exemple, si on fait le lien entre la carte et le terrain pour se situer, on va commencer par les grands repères (montagnes, collines, routes, églises, lignes à haute tension, etc.) et on s’intéressera ensuite aux repères plus proches.

Il ne faut pas faire l’inverse, comme par exemple, voir que l’on est proche d’un bâtiment et d’une source et chercher sur la carte un bâtiment à côté d’une source. Le risque est de trouver les deux, mais dans la mauvaise vallée ou à côté du mauvais village.

De cette manière, je me suis retrouvé dans la mauvaise vallée avec un ami dans le Queyras. On suivait une petite route et cherchait un sentier partant sur la gauche. Le terrain ne correspondait pas exactement à la carte, mais on a réussi à se convaincre (voir erreur 6) que l’on était bien là où on pensait.

Au bout d’un long moment, on a dû admettre qu’il y avait vraiment un problème. Et après de longues minutes à regarder la carte, on a réussi à comprendre que l’on s’était trompés de vallée. On était dans une vallée parallèle à celle dans laquelle on devait être.

Les deux vallées se ressemblaient et les détails au fond de chaque vallée pouvaient donc correspondre (approximativement). Mais on n’avait pas eu une vision d’ensemble suffisamment grande et on s’était trop focalisés sur les détails. Ça nous a valu quelques heures de marche en plus, une fin de journée dans la nuit et une leçon bien retenue. 😉

5 – Ne pas faire de vérification grossière

Cette erreur est directement liée à celle d’avant. Pour éviter de se tromper en se focalisant trop sur les détails et en n’ayant pas une vue d’ensemble suffisante, il faut toujours faire des vérifications rapides et grossières.

Comme je l’ai mentionné juste avant, il m’est arrivé de faire une erreur de 180° en relevant un azimut sur la carte en course d’orientation. J’avais mis la boussole dans le mauvais sens, comme si j’allais de mon point d’arrivée à mon point de départ (alors que je voulais faire le contraire).

C’est une erreur bête, ça peut arriver (surtout avec la fatigue d’une quinzaine d’heures de course), mais la vraie erreur n’est pas là. Mon erreur a été de ne pas vérifier grossièrement où j’allais. Ça m’aurait pris 30 secondes de faire cette vérification et je me serais rendu compte que j’allais exactement à l’opposé de là où je voulais aller.

Une vérification rapide et grossière ne permet pas de déceler les petites erreurs, mais ça permet d’éviter les erreurs bêtes qui sont très courantes en orientation. Donc n’oubliez jamais de faire ces vérifications :

  • Un petit coup d’œil sur la boussole pour vérifier que l’on prend le sentier dans le bon sens.
  • Un coup d’œil à la direction du soleil pour vérifier que l’on est à peu près dans la bonne direction
  • Un coup d’œil à la carte pour vérifier le profil qui nous attend (par exemple : grande montée, puis petite descente, puis long plat avant une grande descente).
  • Etc.

6 – Voir ce que l’on a envie de voir. Se convaincre que l’on ne s’est pas trompé. Ne pas se remettre en cause

Encore une grande classique, vous avez d’ailleurs pu remarquer que cette erreur revient souvent dans les erreurs précédentes.

Parfois, au fond de nous on se doute que l’on s’est trompé, mais on a toujours espoir que ça ne soit pas le cas et de ne pas devoir refaire le chemin dans l’autre sens. Et bizarrement, dans ces moments-là, on a tendance à voir exactement ce que l’on a envie de voir et ce qui nous arrange.

– Oh un ruisseau, presque comme sur la carte. Chouette !
– Oh un pont, bizarre, il n’est pas indiqué sur la carte. Il a peut-être été détruit.
– Oh une bergerie, mais elle n’est pas indiquée sur la carte. Peut-être que la carte n’est pas assez précise.
– Oh le chemin descend (alors qu’il devait monter). Pas grave !
– C’est bon, on doit être au bon endroit, on peut continuer…

Vous avez compris l’idée. 😉 De l’extérieur ça paraît exagéré, mais je peux vous assurer qu’en réalité, ça peut ressembler à ça !

Dans ces moments-là, on n’est plus objectif du tout. On espère juste ne pas s’être trompé et ne pas devoir annoncer à son groupe qu’il va falloir remonter toute la descente que l’on vient de faire pour rien.

Pour éviter cela, dès que quelque chose ne « colle » pas – surtout entre la carte et le terrain, il faut faire le point. Il ne faut pas continuer en espérant qu’à un moment ça va « coller ». Et essayez de toujours rester objectif et de ne pas trouver de raisons « bancales » à pourquoi ça ne « colle » pas.

En orientation, il faut d’abord se remettre en cause – même s’il est beaucoup plus facile de remettre en cause la carte ou la boussole. Dans la grande majorité des cas, vous avez tort et la carte (une « vraie » carte topographique) et la boussole ont « raison ». Si quelque chose ne « colle » pas, c’est souvent une erreur de l’utilisateur (vous, moi…).

Une carte n’est qu’une représentation de la réalité à un moment donné, mais même s’il y a certaines choses qui changent (surtout si la carte n’est pas récente), il y a généralement suffisamment d’indices pour ne pas avoir à se baser uniquement sur des indices peu fiables (certains sentiers, limites de zones boisées, habitations, etc.).

En ce qui concerne la boussole, c’est un outil très fiable et si vous évitez les perturbations magnétiques, vous ne pouvez pas la remettre en cause ! Elle vous indiquera le nord magnétique quoi qu’il arrive.

Souvenez-vous bien de ça, remettez-vous toujours en cause, et pensez toujours : « et si je m’étais trompé… ». Ne faites pas l’inverse : « si je suis bien ici, ce repère sur la carte correspond à ce repère sur le terrain… ».

7 – Faire confiance à des détails peu fiables

J’ai déjà légèrement abordé cette erreur auparavant : il faut toujours essayer de se fier à des indices fiables, surtout quand on utilise une carte !

Mais comment savoir si des indices sont fiables ou pas ? Pour commencer, il faut se demander s’ils ont pu changer avec le temps. Par exemple, votre carte date de 5 ans, qu’est-ce qui a pu changer en 5 ans ? Les montagnes, les rivières, les églises, les cimetières… : très peu probable. Les sentiers, les limites de forêt, les habitations… : beaucoup plus probable.

Faites notamment attention aux sentiers que l’on utilise beaucoup en randonnée. Certains sentiers sont présents sur les cartes mais ont été envahis par la végétation et ne sont plus visibles sur le terrain. A l’inverse, certains sentiers sont présents sur le terrain et absents sur les cartes (si les sentiers n’existaient pas à la création de la carte par exemple).

Donc, évitez autant que possible de vous servir d’indices peu fiables, ou complétez-les avec des indices fiables.

Si vous n’avez que des indices peu fiables pour vous orienter, utilisez-en plusieurs de natures différentes. Par exemple, vous pouvez vous servir d’un bâtiment, d’une limite de forêt et d’un sentier pour vous situer. Ce sont des indices peu fiables, mais si les 3 indices vous « indiquent » la même chose, il y a des chances que ce soit bon.

Et vous ?

Il y a des chances que vous vous soyez reconnu à un moment ou un autre dans cet article. Alors, n’hésitez pas à partager vos (més)aventures dans les commentaires. Pourquoi vous êtes-vous perdu la dernière fois que c’est arrivé ? Pourquoi vous perdez-vous habituellement ?

Auteur : François Jourjon

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91 commentaires

  • vincent

    Que cet article est juste. En lisant ces 7points me reviennent toutes ces situations dans lesquelles je me suis fourré…

      • Yann

        Que du bon sens mais pour moi le plus important c’est de savoir parfaitement lire la carte c’est à dire faire le lien entre le paysage et sa représentation. C’est le plus difficile .

        • François

          C’est effectivement primordial, mais il s’agit d’un aspect technique. La technique est indispensable mais pas suffisante pour ne pas se perdre. 😉

    • Jean-Claude

      Très juste je pense que tous les randonneurs surtout accompagnateurs on vécus se genre de situation , pour ma part je reconnais toujours les randos que je dois accompagner le dimanche et même la il arrive que en parlant on manque un départ d un sentier

  • bernard77400

    Bonjour François

    Un bon article de plus qui à l’évidence repose sur l’expérience. Seuls ceux qui n’ont jamais tenu une carte n’admettent pas qu’un navigateur puisse commettre des erreurs. Mais c’est très général comme réaction, pas seulement dans le domaine de la randonnée. Le bon navigateur n’est pas celui qui ne se trompe pas (cela n’existe pas) mais celui qui s’en aperçoit le plus tôt possible et résout le problème avant que la sécurité en soit affectée.

    Coïncidence, j’étais justement en train de rédiger un commentaire à l’intention de Jean-François à propos des erreurs d’orientation qu’il impute à l’attention portée à la lecture de la carte au détriment de la compréhension du terrain.

    Je devais normalement placer ce post dans la rubrique du GPS mais il correspond parfaitement à ce nouvel article, alors je l’inscris ici-même.

    Cordialement,

    Bernard77400

    Bonjour Jean-François

    Je reviens sur tes commentaires précédents relatifs à l’utilisation de la carte vs le GPS et la compréhension du terrain qui ont attiré mon attention.

    19 janvier 2013 at 00:44…. « une fois à la maison personne va se rappeler par ou on est passé, même pas sur celui qui l’a conduit (si si, j’ai eu la preuve). On a fait en gros le nombre de Km prévus, quand on a de la chance et c’est tout. Je vous laisse imaginer l’étonnement de ce genre de personne quand on leur place -leur- trace GPS sous le nez. »

    5 décembre 2013 at 09:55……«Je pense que le but principal serait, d’après moi, d’acquérir une compréhension du terrain. Les accessoires d’orientation: carte et boussole, ou GPS, nous sécurisent, mais en même temps peuvent capter de l’attention.»

    J’ai effectivement constaté à plusieurs reprises des situations qui correspondent à tes réflexions relatives au fait que dans certaines circonstances l’utilisation de la carte peut perturber l’observation et la compréhension du terrain, avec même parfois un refus de la réalité du parcours effectué. Dans tous les cas de figure, il s’agissait d’une erreur d’orientation à la suite de laquelle le navigateur pensait dur comme fer se situer sur le terrain à l’endroit qu’il supposait être d’après sa lecture de la carte.

    Un exemple récent illustre très bien ce type de trouble du repérage.

    Nous étions comme d’habitude quatre copains à randonner en forêt. A un moment du parcours je m’aperçois que nous étions déjà passés par l’endroit où nous nous trouvions. Constatation absolument confirmée par les deux autres participants qui suivaient, mais férocement réfutée par le navigateur qui affirmait que ce n’était pas possible et que nous manquions d’esprit d’observation
    .
    A bout d’arguments je lui est montré le tracé du parcours effectué, enregistré en temps réel par mon GPS12. On pouvait y voir une petite boucle formée à cet endroit du circuit. C’est n’importe quoi, me dit-il.
    De retour à la maison je transfère l’enregistrement du GPS12 sur un fond de carte IGN 1/25 000 et je transmets l’image correspondante à tous les participants. Pour le navigateur ce n’était pas possible.
    Je n’ai plus insisté car ce déni du parcours réellement effectué me semblait définitif.

    C’est un cas limite car habituellement quand je lui fais part d’une erreur, certes il a du mal à admettre l’information en provenance du GPS12 mais au bout d’un moment, parfois assez long, après avoir pris conscience de sa véritable position sur le terrain il rectifie la trajectoire sans difficulté.

    Dans cet exemple, bien que farouche opposant à l’utilisation d’un GPS, à l’évidence sa compétence n’est pas en cause, sa bonne foi non plus. Alors quelle peut être l’explication de cette anomalie passagère du raisonnement?

    Etre persuadé que l’on suit le bon chemin alors que ce n’est pas le cas, c’est tout à fait courant et banal comme erreur. Je l’ai constaté à des degrés divers avec différents navigateurs, dont moi-même. Est-ce produit, comme tu le suggères, par l’attention excessive accordée à la carte au détriment de la compréhension du terrain? Peut-être, mais ce qui est certain c’est que sans carte ni autres aides à la navigation, la seule observation du terrain n’aurait pas pu nous permettre de dérouler la randonnée telle qu’elle était prévue dans une forêt sans reliefs pour servir de repères. Par ailleurs un de mes compagnons de randonnée aime bien se déplacer en partie uniquement en observant le terrain, notamment pour trouver des raccourcis. C’est peu dire qu’il s’agit souvent de galères qui prennent plus de temps que le cheminement normal, sans parler des risques accrus lors de déplacements en montagne.

    A l’issue de ces cogitations, la question que je me pose est: pourquoi à un moment donné le cerveau décroche lorsque l’on navigue avec une carte, apparemment quel que soit le niveau d’expérience de l’utilisateur? De plus j’observe que ce type de phénomène ne se cantonne pas à l’utilisation de la carte mais s’étend à l’ensemble de nos activités. Si j’écarte le simple défaut d’attention, l’explication sort de mon domaine de compétences, aussi n’aurai-je probablement jamais de réponse.
    Si un psy passe par là, son aide sur ce point particulier sera bienvenue.

    Compte tenu de ces incidents de parcours intrinsèques à l’utilisation de la carte et si l’on fait abstraction des risques matériels tels que défaut d’alimentation, dysfonctionnement, destruction, perte, panne, la méthode la plus simple et la plus sûre me semble être le strict suivi du tracé du parcours préalablement enregistré dans un GPS. C’est effectivement un fil d’Ariane, sous forme virtuelle.

    De mon point de vue, la solution optimale consiste à associer ces deux outils. C’est la méthode que j’applique en solo et en groupe. Dans ce dernier cas l’un des participants utilise la carte et un autre le GPS, ce qui assure une redondance à la fois matérielle et humaine pour accroître la fiabilité de la navigation.

    Cordialement

    Bernard77400

    • yohan

      Bonjour,
      Répartir les rôles – un randonneur lit le GPS et l’autre la carte – n’est pas un gage verrouillé de sécurité.
      1 exemple vécu :
      avec le groupe que j’encadrais je prends un sentier étroit descendant d’une piste pour remonter à un col situé à 100m à vol d’oiseau en face de nous. Un randonneur disposant d’un GPS confirme le bon choix dont j’étais certain puisque j’avais reconnu ( sans erreur) l’itinéraire et que la lecture de carte m’ indiquait mon point de station i.e l’intersection du sentier s’engageant dans les taillis et les arbres avec la piste.
      80m environ plus bas alors que je devais remonter une sente à droite , je tourne à gauche et continue à descendre.
      Explication: le randonneur GPS était 25m devant moi (toujours en vue) et je parlais avec les autres participants qui me questionnaient sur la suite de la rando et auxquels je montrais le col vers lequel nous allions. Au moment de tourner à droite , distrait par l’échange , je n’ai pas vu la bifurcation d’autant que l’un d’eux ,qui me parlait, était à ma gauche et que , inconsciemment sécurisé par le GPS devant moi, mon attention sur le terrain s’était relâchée un instant pour se concentrer sur la conversation. Après plusieurs dizaines de mètres , le randonneur GPS s’est aperçu de son erreur au moment où je commençais à trouver bizarre l’endroit où nous étions par rapport au col.
      Conclusion: outre les divers enseignements de cet épisode , je dirais que suivre le GPS est certes sécurisant à condition de le regarder quasi constamment surtout si l’on doit emprunter des sentes parfois difficiles à repérer sur le terrain.Et puis comme disait Primo Levi : »partir de la confiance pour aborder l’absence de confiance me semble un bon point de départ… »

      • François

        Merci Yohan et Bernard pour vos commentaires très intéressants. Associer les deux outils permet effectivement une sécurité supplémentaire – si les utilisateurs savent bien se servir de leurs outils et connaissent bien les limitations de ceux-ci.

        Il est aussi important de savoir ce que l’on peut faire avec un de ces outils que de savoir ce que l’on ne peut pas faire avec.

        A très bientôt,
        François

      • Bernard77400

        Bonjour Yohan

        Ton exemple d’erreur d’orientation illustre parfaitement l’article de François ainsi que mon commentaire à propos de l’utilisation du GPS en complément de la carte.

        Ton texte m’inspire pour ajouter quelques compléments à mon commentaire du 20/12/2013:

        « Répartir les rôles – un randonneur lit le GPS et l’autre la carte – n’est pas un gage verrouillé de sécurité. »
        Je suis parfaitement d’accord car toute sécurité a ses limites, et le risque zéro n’existe pas. Une possibilité d’augmenter encore la sûreté de la navigation consisterait à faire intervenir un troisième randonneur pour participer à l’orientation afin de constituer une redondance majoritaire.

         « inconsciemment sécurisé par le GPS devant moi, mon attention sur le terrain s’était relâchée un instant »
        En effet, être deux à participer à la navigation peut induire une dilution des responsabilités, mais cela permet aussi de se relâcher sans trop prendre de risques. Personnellement j’ai constaté que j’étais généralement beaucoup plus attentif lorsque je randonnais seul.

         « Après plusieurs dizaines de mètres, le randonneur GPS s’est aperçu de son erreur »
        Parcourir quelques dizaines de mètres pour visualiser une direction de déplacement sur l’écran du GPS ne me semble pas excessif. Plus l’échelle (Zoom) de la page carte est petite, moins on perçoit les détails et plus la distance à couvrir doit être importante pour distinguer un mouvement du repère sur l’écran.

        « au moment où je commençais à trouver bizarre l’endroit où nous étions par rapport au col »
        J’en déduis que le duo de navigateurs a bien fonctionné.

         « je dirais que suivre le GPS est certes sécurisant à condition de le regarder quasi constamment surtout si l’on doit emprunter des sentes parfois difficiles à repérer sur le terrain. »
        Effectivement, dans ce cas il convient d’être particulièrement vigilant. Cette remarque est également valable pour l’observation du terrain et la lecture de la carte.
        A ce propos, mon compagnon de randonnée dont il est question dans mon commentaire dit qu’il faut en permanence marquer du pouce l’emplacement de la carte où l’on se trouve. C’est au moins aussi contraignant, mais fort heureusement on n’est pas toujours dans un situation aussi critique en randonnée.
        Lorsque je randonne seul à la journée, je me sers de la carte et je consulte le GPS essentiellement pour confirmer certains changements de direction et pour préciser ma position lorsque j’ai le moindre doute. Sur plusieurs jours en autonomie totale mon GPS reste éteint et je ne le mets sous tension que si je suis en difficulté pour me repérer sur le terrain à l’aide de la carte et de la boussole. C’est dire que je considère que le GPS reste très utile pour assurer la navigation, même si je ne le regarde pas constamment.

        Pour moi, ton témoignage montre bien que l’association carte-GPS a été efficace. En effet, le randonneur GPS a signalé l’erreur de navigation, certes après quelques dizaines de mètres de progression mais il ne s’agit pas d’une course d’orientation et en randonnée le temps de parcours n’est pas aussi critique. En outre, tu étais déjà dans une phase de doute, ce qui est important pour prendre conscience du problème. Cela vous a permis de réagir bien avant d’être perdus et la sécurité du groupe n’a jamais été mise en cause par la nuit, le stress, la fatigue, la faim, la soif, le froid, etc…, ce qui dans certaines circonstances, heureusement extrêmes, a pu causer la mort de randonneurs pour s’être simplement égarés.

        Bien évidemment, comme nous le rappelle François, cette technique est d’autant plus sûre que les deux partenaires maîtrisent parfaitement leurs outils respectifs.

        Également, des questions me viennent à propos du randonneur GPS:
        A-t-il expliqué la raison de l’erreur et le temps de réaction ?
        Disposait-il d’un tracé préenregistré du parcours ou n’avait-il qu’un fond de carte ?
        Quelle était l’échelle de la page carte du GPS?

        Cordialement

        Bernard77400

  • Valentin

    Bonjour François,

    Très bon article, qui m’a, à plusieurs reprises, fait sourire.
    En effet, comme tu le précises, je pense également avoir commis ces 7 erreurs, et peut-être même parfois plusieurs en même temps!

    Mes deux retours d’expérience les plus marquants sont une randonnée en Corse et une fameuse journée d’escalade qui s’est transformée en randonnée hors sentier….

    La Corse, début du mois de juillet il y a quelques années, dans un petit village loin de tout, nous entamons de bonne heure une randonnée à la journée qui ne semble présenter aucune difficulté particulière, si ce n’est un dénivelé qui peut paraitre conséquent.
    Bref, nous montons à bon rythme avec l’aide de la fraicheur du matin. L’air se réchauffe très vite, et nous consommons une quantité importante d’eau (nous avions prévu des stocks en conséquence). Bientôt nous sortons des zones boisées pour continuer sur un terrain très aride et rocailleux. Le sentier devient moins évident, mais comme nous apercevons au loin notre point d’arriver (le sommet), il est impossible que nous nous perdions !!!
    Nous montons à un bon rythme, nous permettant même parfois de trottiner. Nous ne tardons pas à arriver au sommet. Pause, réhydratation, collation, rigolade, et photos.
    Après une bonne pause, nous décidons de redescendre: trois potes, on s’est déjà tapé la bourre durant la montée alors autant dire que la descente promet ! Effectivement, sur de nous, nous entamons la descente sur le même chemin par lequel on était monté. Après quelques minutes, les jambes sont chaudes et le rythme accélère. La carte est bien rangée au fond du sac.
    Et ça descend, et ça descend …. Puis au bout d’un certain temps : « hey les gars, c’est bizarre, ça me dit rien du tout ici ! Vous êtes sur que l’on est passé par là tout à l’heure? »
    Le doute s’installe, nous faisons le point, nous concluons que ne nous savons pas ou nous sommes. Le temps passe, les réserves d’eau diminuent. Nous prenons la décision de continuer à descendre « à vue » vers un village que l’on a repéré plus bas dans la vallée. Seulement à mesure que l’on descend on s’enfonce dans une végétation qui devient très vite ingérable.
    L’histoire se termine bien, car nous rentrons tous sans problèmes, de nuit avec l’aide un habitant local parti à notre rencontre car il avait vu « des lumières dans la forêt », heureusement que nous avions une frontale en fond de sac!
    Le problème, je pense l’avoir identifié: lors de notre randonnée, nous étions plus focalisé sur le rythme que autre chose. C’est con, mais ça arrive quand vous mettez trois amis de longue date, adepte de course à pied et de montagne…! Et c’est encore plus idiot de faire ça sur un itinéraire que aucun d’entre nous ne connaissait. Du coup, nous avons fait attention ni à la monté, ni à la descente. En montant, à un certain moment, nous avions bifurqué sur notre droite, presque sans nous en rendre compte tellement c’était évident. Mais en redescendant, ça l’était beaucoup moins, et bien évidement , nous avons tiré tout droit et quitté notre itinéraire de monté !

    Autre expérience: vous prenez les trois même et on recommence l’histoire. De bon matin, nous prenons la route pour aller réaliser une longue voie d’escalade, sans grandes difficultés, et accessible facilement. En théorie! Le topo indique 1h max de marche d’approche.
    Nous arrivons sur place, rapide coup d’œil au topo, et à la carte: « ah ouais c’est bon je reconnais, je crois qu’il faut prendre la sente sur la droite pour passer le ressaut, puis redescendre le long de la falaise… », « ok super, GO!!! » Tête baissée, nous fonçons vers la sente, impatient d’enfiler les chaussons Seulement au bout d’une bonne heure de marche, toujours pas de falaise en vu, un terrain de plus en plus accidenté. Nous continuons un peu, puis pause, coup d’œil à la carte, et au topo. Nous décidons d’aller explorer un peu plus haut car il nous semble reconnaitre « un bout de cailloux » en photo sur le topo. On laisse les sacs sur place, on va voir. Sa grimpe dur, hors sentier, mais malheureusement, arriver à proximité, plus rien ne ressemble au topo. Bref, nous avons tourné un peu, rien trouver du tout, manger, bu un café et pris la décision de rentrer à la voiture. Résultat 5h de crapahute pour rien du tout, les jambes griffées par la végétation. Sur le chemin du retour, surprise à quelques 45 min de la voiture: un sentier bien franc, qui reste à flanc avec une grosse flèche blanche par terre portant le nom de la voie d’escalade que nous souhaitions réaliser !!!

    Valentin

    • François

      Bonjour Valentin,

      Merci pour ces 2 anecdotes. Tu n’es pas le seul à t’être perdu en Corse parti pour une grande voie – je l’ai fait deux fois aussi. 😉 J’ai entendu dire que pour trouver certains canyons en Corse, c’est pas mal non plus.

      Il faut un peu se méfier des descriptions que l’on trouve sur les topos.

      A bientôt,
      François

  • Jean-Pierre

    Bonjour,

    Un article fort intéressant pour tous les randonneurs.
    Cela m’est arrivé de suivre un sentier GR en belgique avec un groupe de jeunes où je participais pour une première fois.A un moment donné, le sentier tournait à gauche et j’avais de vague souvenir que vers la droite, c’était mieux.Nous avons fait un détour de plus de 9 km en plus du trajet normal.
    Une autre anecdote est une balade dans les ardennes où nous passions nos vacances.
    Un chemin pris trop à gauche et on s’est retrouvé presque au lieu de départ.
    En montagne, nous longeons un torrent et il fallait passer de l’autre côté mais nous n’avons pas trouvé le pont.Donc une montée d’une heures pour redescendre et tout le programme de la balade transformée…
    Nous partons d’un endroit vers un autre et le retour devant s’effectuer normalement puisqu’on avait déjà effectuer la balade avec un balisage et nous étions dans la région pour les vacances.
    Au niveau d’une crète, nous nous sommes trompés involontairement en parlant et quand le paysage s’ouvre, on se demande où l’on est.
    Cela ne correspond pas au parcours souhaité.
    Au village, on était à plus de 6 km du point d’arrivée…
    Lors d’une balade avec des jeunes, nous suivions un sentier GR jusqu’à un endroit prévu sur la carte.
    Le reste du temps, j’ai suivi les sentiers à la lecture de la carte ign jusqu’à la vallée.
    Le temps était assez large pour une éventuelle erreur.
    L’observation peut être utile dans certains cas.
    Le plaisir de découvrir des paysages lorsqu’on s’écarte du chemin envisagé et que l’on peut faire un supplément de distance.
    Les joies de la randonnée pédestre avec balisage ou à la carte.
    Merci des infos.
    Jean-Pierre.

  • luc

    bonjour François, merci pour ce bon article.
    les deux fois ou je me suis égaré en ballade ce fut: 1-en parlant. comme le signale Yohan. pris dans la conversation les détails du terrain disparaissent. 2- la confiance et donc je ne suis pas les détails du guide. et je me retrouve plus loin à un endroit ressemblant à la description écrite. donc perte de temps et la dernière fois l’endroit était connu donc j’ai repris la route…c’était moins sympa. luc.

  • Pierre

    Bonjour,
    Je me suis perdu une fois sur la randonnée « les chemins de Stevenson (11 jrs de traversée) »
    La randonnée est assez fréquentée et balisée
    Je descendais une montagne sur une route forestière, il y avait un beau soleil, je faisais attention aux signes de balisage surtout aux intersections. Sauf que j’en ai loupé une. A un moment j’ai eu un doute, j’ai regardé ma carte IGN, je n’étais pas sur de ma positon. comme je n’étais pas perdu vraiment et que j’avais la flemme de remonter pour voir si j’avais passer une intersection, j’ai continué. Ma vrai erreur, ça était de voir derrière moi à 100 mètre deux randonneurs que je savais faire le m^me parcours que moi. Je me suis dis c’est bon je suis sur le bon chemin. Il s’est avéré que eux aussi avaient fait la même erreur sans se rendre compte et me suivaient pensant que je savais où j’allais.
    Bref, ne jamais suivre des gens au hasard, et ne pas être conforter si des gens vous suivent.

  • Jean-Marie

    Bien vrai tout ça !! Cela m est bien arrivé ….Seul sur la voie d Arles de Compostelle (pourtant bien balisé) dans la Montagne Noire vers Murat .. lecture du Topo …bonnes coïncidences sur le terrain vérifications carte/ boussole hum .qui me montrait que je ne devais pas être sur le bon chemin mais tellement persuadé que j ai continué …jusqu au cul de sac du chemin dans la foret !!! Retour et pris de la bonne direction La difficulté de cette voie c est que le GR suit les crêtes et que l on doit descendre dans les vallée pour s héberger … je n était pas dans la bonne ballé!

  • André

    Bonjour
    Le Gr 653 fait un tronçon commun avec le Gr 7 et, au moment ou ils se séparent, j’ai « enquillé » le Gr 7 en suivant attentivement le « bon balisage » du « mauvais chemin ».

  • Bruno Pascal

    Bonjour je suis randonneur pédestre et équestre et je tombe par hasard sur vos articles. J’en suis ravi car même si je suis obligé de reconnaître que tout randonneurs au final passe par les différents problèmes et questionnement que vous décrivez votre modestie est proportionnelle à votre expérience c’est à dire grande. bravo c’est avec plaisir que je vais continuer à vous lire et grâce à vous
    parfaire la mienne d’expérience .Bruno

  • Bonjour,
    je vis à la Réunion (le paradis des randonneurs !) et ai découvert la randonnée ici en 2007… Depuis 4 ans je randonne presque tous les weekends, une vraie drogue ;o)
    Il m’est arrivé de m’égarer sur un parcours que j’avais déjà fait plusieurs fois pourtant.
    La raison ? Lors de mes premières venues, les herbes étaient hautes (1 m) et on ne voyait qu’un seul chemin caillouteux, emprunté régulièrement par des coureurs de montagne pour leur entraînement.
    La fois où je me suis égarée, l’ONF avait passé la débroussailleuse et là… au secours, plusieurs autres sentiers avaient réapparu et formaient des embranchements que je n’avais jamais vus… Je me souvenais qu’il fallait monter, j’ai donc pris un sentier qui montait mais ce n’était pas le bon, j’ai fait demi-tour au bout d’un quart d’heure car les points de vue ne me disaient plus rien… Les gens qui me suivaient ont un peu râlé !!
    Il faut savoir que l’utilisation d’une boussole à la Réunion n’est pas judicieuse car le magnétisme du terrain (volcanique) peut dévier l’aiguille jusqu’à 20° (info d’un guide de montagne d’ici)…
    Sinon, merci pour ce blog utile et bien rédigé !
    Sophie

    • François Jourjon

      Bonjour Sophie,

      Merci pour ce retour très intéressant.

      En ce qui concerne la boussole, je suis très étonné par ces 20°. 20° de déclinaison magnétique, d’accord, mais cela est « normal » par rapport à la position de la Réunion et ça se corrige. Cela dit, je n’ai jamais eu la chance de randonner là bas – même si j’ai déjà randonné dans des régions volcaniques.

      A bientôt,
      François

      • Sophie

        À l’occasion, un coup d’œil sur mon blog donnera peut-être à quelques uns l’envie de venir et je me ferai un plaisir de les guider/renseigner :o)
        Le lien est dans mon prénom…

    • Michel

      Bonjour
      L’emploi d’une boussole est toujours judicieux !! il faut en avoir une de qualité, de préférence à plaquette et de marque Suédoise ou Suisse, surtout pas de boussole acheté à la foire fouille ou dans un magasin d’une chaine connu et vendu dans leur marque. Pour ma part j’utilise une Ranger 3 et une Expédition 4, qui sont de très grande fiabilité, je peux corriger la déviation magnétique directement grâce aux éléments qui sont gravés au fond de la couronne gradué et marqués en rouge ( généralement ), il faut savoir que le Nord magnétique se déplace constamment, actuellement il se trouve au Nord du Labrador au Canada, ne pas confondre avec le Nord géographique qui est lui à la rencontre de tous les méridiens, par convention internationale, c’est lui que l’on place en haut d’une carte ( donc le Sud en bas,l’Est à droite de la carte et évidemment l’Ouest à gauche ) la carte face à soi !! je ne vous parle pas de la déclinaison magnétique ( en haut à gauche des cartes IGN ) pensez toujours à lire les différentes informations données sur les cartes, dans la légendes et autour du cadre de la carte.
      Amicalement

  • elyane

    J’ai « adoré » l’histoire des hautes herbes de Sophie !
    Il y a déjà un paye (nous avions 25 ans, et c’est long médecine…), j’ai « mené » deux bons copains parisiens (un garçon, une fille peu entrainés mais confiants (!) pour faire la traversée entre la Toussuire et la Grave en deux jours. J’avais fait du scoutisme et savais lire une carte qui, à l’époque était « d’état major » – et pas facile à se procurer. J’avais aussi à peu près le sens des pentes, des crêtes et des passages. Il n’y avait pas de hautes herbes…
    J’avais prévu qu’on dormirait au refuge des Aiguilles d’Arves, mais à ma grande honte, nous ne l’avons trouvé ! On s’est finalement blottis sous le foin d’un abri à vaches en grelottant. Le lendemain soir à la Grave nous avons appris que le refuge avait été détruit par une avalanche… un an après la publication de la carte ! Quand même, les techniques ont bien progressé depuis. Et les erreurs font des souvenirs !

  • Denis

    Il m’est arrivé dernièrement de traverser un bout de forêt en version « wild », hors sentier, convaincu que le sentier que je devais prendre (« à droite, face aux angles des parcelles 26 et 27 à gauche de la route forestière… » n’existait plus ! Rien de grave, en ile de France on fini toujours par retomber sur une route forestière :-), MAIS, effectivement, je me suis alors convaincu que ce sentir devais ne plus exister, une erreur IGN donc…En fait les inscriptions de parcelles étaient un peu effacée et j’ai confondu 25 avec26, et 26 avec 27…(La brèche causale…).
    Mais surtout, et c’est là où je veux en venir : d’après ma carte, j’avais évalué une distance à parcourir d’environ 500m avant de prendre un sentier descendant sur la gauche et mon podomètre m’indiquait 380m. Mais comme je n’ai jamais évalué sa marge d’erreur et que par contre j’avais testé que quand je compte 20 pas il m’en indique 28…je ne lui fait pas confiance.
    Alors j’ai une question très importante : comment se rendre compte des distances parcourues en randonnée ? Savoir qu’au bout de 700/800m on doit prendre tel sentier sur la gauche ou sur la droite, ok mais quand on reste concentré on peu parfois avoir le feeling de la distance parcourue, mais tôt ou tard on pense à autre chose et d’un coup on croit avoir parcouru tel kilomètre fixé alors qu’on en a à peine fait 500m, ou pire on pense avoir encore quelques centaines de mètres à faire alors qu’on a déjà largement dépassé le point visé.
    Pensez-vous que la solution serait de mieux utiliser mon podomètre ? plus du tout ? acheter une pairde jumelle télémétriques (je dis ça pour rire) ?
    merci !

    • Glops

      Pour ma part : petit coup d’œil sur la montre. Sur du plat et/ou terrain facile, 100m/minute me donne une bonne estimation. 5 minutes 500 m., 10 min. 1 km, etc. Après j’adapte au terrain.
      Toutefois en cas de doute, c’est là que je sors l’objet miracle et moderne qu’est le GPS pour une confirmation de ma position.
      Evidemment si j’ai pas de doute je me perds aussi 😉

      Il m’est souvent arrivé de suivre des chemins sur la carte qui n’en sont plus sur le terrain. Mais il faut savoir que dans nos contrées et à contrario des forêts tropicales, la nature ne reprend pas ses droits si vite que ça et il reste toujours (ou disons plutôt « souvent ») des traces de l’ancien passage. Même au bout de 10 ans voir plus. Donc si au bout de quelques minutes ou centaines de mètres je ne repère pas ces traces, je rebrousse chemin et je cherche un autre cheminement sur la carte, si possible. Ces traces peuvent être : végétation plus jeune (moins haute), traces au sol, murets et autres aménagements en pierres, creux du terrain (à force d’être utilisés les chemins se creusent et ont tendance à devenir des ruisseaux, surtout dans les pentes), alignement de végétation ou d’arbres, etc.

      Les chemins qui disparaissent le plus rapidement sont les chemins d’exploitation car les agriculteurs et autres forestiers replantent sur ces accès dont ils n’ont plus besoin. C’est là qu’il faut se méfier.
      Les sentiers qui mènent à des maisons, alpages, hameaux, villages, etc, même en ruines, restent beaucoup plus longtemps. Certains (souvent appelés « voies romaines ») sont encore visibles après des milliers d’années ! Certes, il y en a peu de visibles car ils sont souvent déguisés en routes asphaltées. Qui l’eu cru ? Certaines voies de communication doivent être en place depuis le néolithique et on ne le remarque même pas. C’est en tout cas l’avis des archéologues.

      Souvent le cheminement des humains s’est fait entre les limites de parcelles, de villae (au sens romain du terme), des communes, des paroisses, des seigneuries et ont une certaine logique (par rapport aux accès des parcelles d’exploitations agricoles). Ils suivent des crêtes, des vallons… Comme ces limites changent rarement, les chemins durent très longtemps et laissent des traces dans le paysage.
      Ces considérations historiques ne sont évidemment pas applicables en pleine forêt dans les Alpes ou à 4000 m., par exemple. Quoique. Mais ça marche assez bien dans nos campagnes. Si on suit un de ces tracé, on arrive quelque part. Bon, pas forcément exactement là où on pensait arriver, mais c’est pas grave : on se promène, non ? Du coup, je me perds rarement. Mais peut-être est-ce dû au fait que pour se perdre il faut déjà savoir où l’on va ? Car effectivement, j’ai rarement un but « précis » pour mes randonnées.
      En général je me contente de me dire « je vais dans cette direction, j’y suis jamais allé et j’ai tant de temps ». Puis je prépare un chemin putatif tout autant que provisoire sur la carte et une fois en route j’improvise plus ou moins en fonction de ce que je rencontre et de mes envies. Ma dernière exped : Genève à (presque) Montbéliard par (plus ou moins, plutôt moins d’ailleurs…) les sentiers de GR et GRP, mais pas que. Avec un chien type westie de 6 ans. Tout s’est admirablement déroulé, même si je ne suis pas toujours passé par là où c’était prévu au départ et quelques galères temporaires et météorologiques. Le tout en semi-autonomie (tente, 2 jours de nourriture dans le sac pour moi et le chien) avec un sac de 12 kg quand il était plein à bloc.

      • denis

        merci !
        super truc de compter le temps. Mais donc, comment le dit très justement François, il faut rester attentif et concentré sur ce que l’on fait, et moi j’ai vite fait d’oublier un tas de truc (rythme de la respiration, repères cibles, distance à parcourir, …ce qui me vaut de faire le point un peu trop souvent ! Mais bon, je désespère pas, je me dit qu’avec un peu plus d’expérience tout cela va rentrer dans l’ordre.
        J’espère que j’aurai le courage de partir bivouaquer seul. Quels sont les ennuis les plus courants que l’on risque ? Bcp de fait divers tragique dans les forêts en ce moment, penses tu que le bivouaqueur solitaire est concerné ?

        • Glops

          Moi je fais le point en permanence ! 😉

          Je ne peux pas vraiment te répondre, n’ayant jamais eu d’ennuis lors de mes bivouacs… à part le froid, l’humidité, la pluie, les visites animales enfin ces choses qui ne sont pas vraiment des ennuis mais qui font partie intégrante de la balade 🙂

          Dans mes randos « longues durées » je fais environ ⅓ de bivouacs, ⅓ campings et ⅓ gîtes, en fonction des lieux, de la météo, de ma crasse et de mon appétit. Si j’ai la possibilité, je demande où je peux m’installer. Du coup, pas mal de mes bivouacs se passent dans des granges et autres bâtiments. Et je me rends compte que je trimballe la tente pour pas grand chose. 🙂
          Lors de bivouacs sauvages, je reste le plus discret possible, limite je me cache. J’installe le camp tard et le désinstalle tôt. Je fais rarement du feu, souvent le p3rs (depuis que je le connais, merci les MUL) pour chauffer une tasse d’eau pour le café du matin me suffit, étant adepte du pain + saucisson + fromage et autres fruits et du bistrot (ou le gîte) de temps en temps pour des repas chauds. Je ne couche si possible pas l’herbe. Souvent je me mets en lisière de forêt. Quand je pars, j’essaye évidemment de ne laisser aucune trace du passage. Je referme les barrières que j’ai ouvertes, etc. La base du savoir-vivre, quoi.
          Aussi, je ne randonne pas lors de la saison de la chasse : rencontres (très) matinales avec des humains armés beaucoup plus rares… 😉
          Jamais eu d’ennuis en 50 ans de promenades… Jamais vu un képi… Il faut dire que j’ai fait des randos à la journée bien plus souvent que des au long-cours (on va dire une dizaine de plus de 200 km, une tous les 5 ans, en gros) et que je vais plutôt dans des coins pas trop fréquentés ou hors-saison si bien touristique.
          Si on randonne à plusieurs, c’est un peu différent, mais pas tant, la philosophie étant la même.
          Pardon François, je me suis laissé aller et on est un peu sorti du sujet…

        • François Jourjon

          Bonjour Denis,

          Jamais eu de problème, mais je ne pense pas que ce soit plus risqué en bivouac ou ailleurs – il y a pas mal de faits divers en ville aussi.

          A bientôt,
          François

    • François Jourjon

      Bonjour Denis,

      Je suis d’accord avec Glops, tu peux utiliser ta montre. Avec un peu d’habitude, c’est assez précis. Sinon, tu peux compter tes pas. C’est un peu plus fastidieux, mais ça peut être utile dans certains cas – même s’il faut que tu connaisses la longueur de tes pas en fonction des conditions (type de terrain, chargement, fatigue, etc.).

      Pour ce qui est du podomètre, je te conseillerais de le laisser chez toi. 😉

      A bientôt,
      François

    • Michel

      Bonjour
      Pour évaluer des distances courtes, l’utilisation du double pas ( avancé un pied puis l’autre, vous venez de faire un double pas ) est conseillé et fiable, sur une distance donnée (ex; 100m, sur le plat ) effectué au moins deux fois la distance, faire la moyenne et vous aurez votre double pas personnel, plus ou moins proche de 60, suivant votre taille et que l’on soit un H ou une F, surtout marché normalement pour ne pas faussé le double pas. Si je dépasse les 100m sur le terrain pour trouvé mon chemin, je serre un poing et tout les 100m, je sort un doigt ou une simple règle de trois suffit. L’avantage, il existe !! pas besoin d’étalonner le podomêtre régulièrement voir d’avoir la pile à changer en route.

  • denis

    salut
    effectivement le podomètre est bon désormais pour moisir au fin fonds de ma cave…j’ai fait une vérif. hier : j’ai parcouru 500m, et il m’en a indiqué 800 ! je l’ai haï profondément, puis je me suis résigné à l’abandonner.
    Resterait une solution : Faire des triangulations pour savoir où on en est exactement. Sauf que je sais pas encore comment faire vraiment,je dois l’expérimenter, et faire des triangulation en forêt d’ile de France ça va être coton !
    le plus simple sera peut être de demander au pere noel un gps !
    à +
    denis

    • François Jourjon

      Bonjour Denis,

      Un GPS, ou une formation sur l’orientation. 😉

      Plus sérieusement, tu as raison, une triangulation en forêt ça risque de ne pas être possible. Honnêtement, on a rarement besoin de faire des triangulations, surtout en suivant des sentiers – il faut par contre bien se concentrer sur la lecture de carte et se servir de tous les indices disponibles (qui sont souvent plus nombreux que l’on croit).

      A bientôt,
      François

  • Galou

    Ma plus belle erreur : le sentier que je devais prendre étant « fermé » pour cause de battue au sanglier, j’ai eu le malheur de suivre les conseils de déviation du chasseur qui interdisait le passage et que j’ai supposé connaître bien mieux le coin que moi. Mais qui m’a envoyée sur une piste récente parallèle dans un premier temps à celle que j’aurais dû prendre mais ne menant plus du tout au même endroit… Pour tout arranger, du fait du détour je me suis retrouvée « hors carte » par rapport à ce que j’avais initialement prévu. Au final : un détour de plusieurs km pour retrouver la départementale et la suivre jusqu’à retrouver ma route…

    • François Jourjon

      Bonjour Galou,

      Merci pour cette anecdote. Battue, entretien de la forêt, etc. Il y a pas mal de raisons qui font que certaines parcelles sont parfois fermées. Et difficile de le savoir en avance…

      A bientôt,
      François

  • Jean

    Sur un topo, si vous lisez la phrase suivante : « passer le pont de la rivière Machin », posez vous la question de savoir s’il faut passer SUR le pont ; surtout quand tous les circuits du topo sont balisés de la même couleur.

    • François Jourjon

      Bonjour Jean,

      C’est vrai que ça peut être interprété de 2 manières complètement différentes. 😉

      A bientôt,
      François

    • Michel

      Bonjour

      Dans le descriptif des Topos guide de la FFRandonnée, chaque mot est pesé pour le suivi de l’itinéraire, si dans votre exemple on emploi le mot passer le pont sur la rivière, il n’y pas d’ambiguïté, on passe dessus, sinon on ne vous mettrais pas ce genre de phrase, on vous dirait de laisser à votre droite ou votre gauche, ce pont ou aucune mention sur ce pont ne serait faite. Ils sont rédigés par des personnes qui résident dans chaque département concerné et sont réunis au sein d’une commission Ah doc, Je vous concède que des erreurs, souvent du à l’impression ou un problème de relecture peuvent apparaître;

      Amicalement

      • bernard77400

        Bonjour Michel,

        Rédiger un descriptif de parcours avec une grande précision n’est pas toujours simple. En effet, malgré le soin apporté, il y a toujours un risque d’interprétation dans un sens différent de ce qu’à voulu exprimer le rédacteur.

        Pour avoir utilisé à plusieurs reprises de tels descriptifs, j’avoue préférer suivre un tracé sur une carte IGN au 1:25 000, sans aucune autre information écrite. Napoléon Bonaparte lui-même n’a-t-il pas dit: « un bon croquis vaut mieux qu’un long discours ».

        Pour ce qui concerne plus précisément l’exemple cité par Jean.

        Dans un dictionnaire, on peut lire pour la définition de passer: « continuer sans s’arrêter , traverser,…. »

        Si « chaque mot est pesé pour le suivi de l’itinéraire », personnellement j’écrirais plutôt une phrase avec le terme « traverser » qui ne présente pas l’ambiguïté de « passer », mais je suis loin d’être un spécialiste de la communication.

        Cordialement

        Bernard77400

      • bernard77400

        Petite remarque qui illustre bien le problème d’interprétation d’un descriptif de circuit.

        Jean écrit: « …passer le pont de la rivière Machin,… »
        Se pose alors la question de savoir s’il faut passer SUR le pont;… ».

        Que tu interprètes par: « …passer le pont sur la rivière,.. »
        D’où tu déduis: « …il n’y pas d’ambiguïté, on passe dessu

  • bonjour
    bravo pour votre site et ces articles très pertinents. Je vous conseille de rajouter une 8ème erreur que j’ai failli faire et que j’ai vu : sur un sentier suivre les personnes qui sont devant sans leur demander ou ils vont !!! Je l’ai vécu plusieurs fois dont la dernière me parait significative : nous étions dans les Pyrénées sur la voie normale du pic du Néouvielle. Nous la quittions pour prendre une sente peu marquée qui nous emmenait au pied d’une des faces du Ramougn. Nous connaissions l’itinéraire qui nous amenait au pied de la face pour faire une escalade et non une randonnée. A notre surprise un groupe de randonneurs nous ont suivi de loin sans jamais se rapprocher de nous. La fin du sentier se fait dans des éboulis et quelques pierriers bien cassants. Les randonneurs sont arrivés alors que nous étions déjà dans la face. Leur erreur les a obligé à rebrousser chemin et allonger probablement d’une heure le trajet. Donc il faut toujours garder à l’esprit que ce n’est nécessairement au même endroit que les personnes vues sur un sentier vont !!! Il faut toujours régulièrement vérifier sur la carte et avec les indices terrain (largeur du sentier, présence de cairns ou de balisage) et bien sur ne pas hésiter à demander ….

    • François Jourjon

      Bonjour Bernard,

      Vous avez raison, c’est une erreur assez classique aussi. Merci pour l’anecdote. 😉

      A bientôt,
      François

  • Martin

    Super site ! et super article !

    J’ai pas lue tout les commentaires mais je tiens à préciser un truc ! qui me semble important.

    La date de la carte! fils de montagnard, comme beaucoup d’entre nous je pense, on est tous partis avec la carte du Padre conservateur, carte vieille de 20 ans ou plus parfois.

    et le soucis, autres les sentiers disparu sont les points d’eau et petite source marqué sur la carte mais qui on disparue !

    Attention donc à l’age des cartes, je me suis retrouvé a bivouaqué sans source proche et c’est franchement pas drôle !

    • François Jourjon

      Très bonne remarque, la lecture de carte doit toujours se faire en gardant à l’esprit que certains détails changent avec le temps alors que d’autres non. Il faut se méfier, même avec les cartes qui ont quelques années parfois.

    • isabelle

      En effet, cela n’earrive pas qu’en montagne! à 2 reprises en plaine à la limite de la Beauce , je me suis retrouvée perplexe devant une petite route goudronnée qui avait disparu sous un champ de céréales, depuis un remembrement postérieur à la cart , déjà ancienne, bien que c’était la dernière édition!
      Plusieurs kms de détour en fin de journée sous le soleil du mois de Juillet , pas terrible…
      Dans un autre registre, j’ai souvent du mal à me concentrer sur le sens des courbes de niveau quand la fatigue s’en mêle! mais bien souvent la simple vérification devant une montée attendue qui s’avère être une descente suffit à corriger l’erreur.

  • daniel

    une 8ème erreur, que j’ai commise pendant mon service militaire en marche de nuit dans la neige et sans carte: utiliser sa boussole sous une ligne à haute tension !!!
    (se rapporter aux phénomènes électro-magnétiques…)

  • jean-pierre

    Bonjour,
    Je suis très surpris que personne ne parle du mauvais balisage des sentiers. J’en ai été plusieurs fois victime et ça gâche la rando ! Il serait pourtant simple de flêcher les itinéraires avec des repères précis (par exemple : retour vers Chapelle de….. point de départ de votre rando) et d’indiquer, lorsqu’il s’agit d’une boucle de préciser l’aller et le retour, ça éviterais de tourner en rond !! Merci aux baliseurs de se mettre à la place de ceux qui ne connaisse pas le parcours !
    Cordialement
    JP
    ANGLET 64

    • François Jourjon

      Bonjour Jean-Pierre,

      Le balisage est généralement fait par des bénévoles et ce n’est qu’une aide et un confort pour suivre un sentier. C’est la responsabilité de chaque personne de s’orienter en s’aidant de ce balisage.

      Le balisage ne doit absolument pas remplacer d’autres moyens d’orientation (carte, boussole, altimètre, GPS) et il ne faut pas attendre d’avoir un souci avec le balisage pour commencer à regarder sa carte.

      A bientôt,
      François

  • William

    Bonjour François,
    C’est toujours un plaisir de te lire ou de te relire .. Me presque perdre m’est arrivé aussi.
    L’une avec une carte récente de l’IGN belge où 2 choses étaient arrivée:
    1. évaluer que j’étais plus loin que la réalité et une quasi-conformité des 2 chemins en Y. Un peu plus de réflexion m’aurait donné la solution donc trop de certitudes mal placées;
    2. En plus, un peu plus loin, la configuration du terrain était changé, suite a une installation toute récente d’un station d’épuration (manque d’analyse de la carte et du terrain)
    Une autre fois, ce fut un ami qui guidait et qui s’est trompé de 180° ! Effectivement il pensait qu’on allait plein Sud, tandis qu’on allait plein Nord. Nous étions dans une vallée et il y avait peu de moyens de trouver des informations sur le terrrain. En plus la grisaille nous entourait et il n’y avait pas moyen de faire une observation de la position du soleil et … pas de boussole !
    En tout cas François, je me permets de te souhaiter des bonnes fêtes de fin d’année avec tout ceux qui te sont précieux…
    Bonne continuation
    William

  • Pascal

    Bonjour,

    Avec carte (non IGN) et GPS, j’ai réussi lors d’un « dénichage » de circuit (en plein milieu d’un bois assez dense) pour préparer une marche, à m’obstiner dans une mauvaise direction. Sur l’axe principal, je dois prendre la première route à droite, malheureusement, les forestiers ont créé un nouveau chemin de hallage. Première erreur, mais assez vite rectifiée, mais du temps de perdu. Demi-tour, second chemin à droite, cette fois c’est le bon. Un premier carrefour, puis un second où la route principale semble descendre, et l’autre semble secondaire. Connaissant un des points étapes (se trouvant dans une vallée) et pouvant plus ou moins le matérialiser au loin, je me fie à mon instinct et entame la descente, Après quelques kilomètres, le chemin bifurque vers la droite, mais je dois aller à gauche (d’après ma carte). Pas de problème, je vais faire un peu de hors piste et rejoindre la croix (mon point étape-) qui doit se trouver à moins d’un Km. Pas de chance, je tombe dans une sapinière où l’irrigation est telle que le passage est impossible. Me voilà donc condamné à un demi-tour dont je me serai bien passé.

  • Gaëlle

    Bonjour à tous,

    Alors oui, je confirme! Je pense qu’on s’est tous retrouvé une fois (voire plusieurs) à commettre ces erreurs… La mauvaise fois du style « non, sur la carte, ils se sont trompés » (oui bien sûr, ceux qui font les cartes font exprès de nous mettre des fausses infos…).
    Bref, je me rappelle d’une fois où j’ai rejoint une amie sur le chemin de St Jacques. 1er matin, il faisait beau, les oiseaux chantaient, un paysage à couper le souffle, bref, la journée de randonnée idéale! On papote (ça faisait longtemps qu’on s’était pas vues…) et surtout on ne fait pas attention au balisage (enfin, chacune pensait que l’autre regardait). Au bout d’une bonne heure, dans un chemin qui n’en était pas un, en pleine forêt, dans la boue, on s’est enfin dit qu’on s’était trompées (on se le disait avant, mais on avait décidé d’aller tout droit, on allait bien trouver un balisage… Ah la naïveté!). Par contre, impossible de faire marche arrière, la pente boueuse qu’on venait de descendre était trop abrupte (oui je confirme, on s’était vraiment bien trompées!).
    Merci au bûcheron trouvé au milieu de cette forêt qui nous a ramené à notre point de départ 🙂
    Depuis, j’ai appris à faire 2 choses en même temps : parler et regarder le balisage!

  • Anne

    Bonjour a tous

    Cet article est super merci. J’ai m’y suis retrouvé complètement.

    Je me suis perdu a plusieurs reprises Voici quelques exemples.

    Le première fois que ça m’est arrivé c’était avec mes parents quand j’étais petite ( je devais avoir 10-12 ans). On faisait une rando de plusieurs jour entre France et Espagne. Un matin au refuge il y avait un brouillard a coupé au coupeau mais on est parti quand même (grosse erreur) mais le chemin étant bien balisé ….Le brouillard était tellement dense que j’avais le mal de mer en marchant. on suit le chenin tranquillement, on arrive au col pas de problème et on passe dans la vallée suivante et là bizarrement le sentier n’était plus sur le bon versant, la boussole et la carte ne coïncidait plus et ne parlons pas de l’altimètre …au bout d’un certain temps on a pris le parti de descendre (pas d’autre choix) « on arrivera bien quelque part » après une marche exténuante de 1+ de 8h on arrive sue une route forestière et une 4L arrive et s’arrêt a notre niveau. Dedans un vieux pépé ne parlant qu’espagnol. il nous dit de montée ( ce fut un grand soulagement pour moi qui me voyais couché dans la montagne) arrivé chez lui on déplit la carte et on essaye de comprendre. En fait après la première montée on c’est complètement trompé de col et donc on est passé dans la mauvaise vallée. Pour revenir a notre point de départ il y avait 80 km par la route. Je vous dit pas !!! heureusement que le vieux pépé avait un fils taxi qui a pu nous ramener.
    ==>LEÇON : NE PAS PARTIR QUAND IL Y A DU BROUILLARD

    Une autre fois, avec mon homme, on était sur une rando de 3 jours en Andore (La Coma Pédrossa). 1er jour montée a un refuge avec les parents. Ils sont redescendu et nous on est resté coucher au refuge. On devait les rejoindre au refuge suivant. Le matin, il faisait beau et tout se présentait bien. On suit le sentier et on arrive a un col donnant sur la France.On sort la carte et là on s’aperçoit que notre carte ne va pas au delà du col. il y avais bien un sentier, mais on était pas sur qu’il allais au refuge prévu. On est revenu sur nos pas et on a longé les courbes de niveau dans des pierriers et des névés. Une vrai galère!! la seul chose qui nous réconfortait c’était de voir le sommet. On a fini par arrivé au sommet puis au refuge mais après 12 h de marche. J’en pouvait plus !! j’avait les genoux en vrac !! a telle point que le lendemain Olivier a du porter mon sac. La Coma Pedrossa porte très bien sont nom.
    Ca nous a tellement marqué qu’a notre mariage le thème étant les sommets (la montagne) la table des mariers était La Coma Perdrossa
    ==> LEÇON : FAIRE ATTENTION A LA CARTE QUE L’ON PREND + LE HORS SENTIER C’EST GALÈRE.

    @+

  • Bruno

    Merci François pour ce rappel!
    Effectivement, on a beau le savoir, on a beau connaître nos propres points faibles, ce n’est qu’à force d’erreurs et de rappels comme ceux-ci que l’on arrive à corriger nos attitudes. Car il s’agit bien d’attitude, de comportement,… et non de connaissances.
    La prochainement fois que j’aurais un doute ou que je me perdrais, j’espère que je penserais à ces conseils pour m’aider à avoir les bonnes réactions!

  • Gérard

    Merci François,
    effectivement c’est bien de temps en temps de se remémorer les erreurs précédentes !
    J’accompagne un groupe (entre 8 et 20 personnes de 40 à 84 ans) 2 fois par mois et je suis tout nouveau diplômé accompagnateur bénévole niveau 2, et je m’oblige à faire très attention à la préparation des randos (entre 300 et 800 m de dénivelé positif) sur la distance et le déniv. et surtout je ne laisse jamais personne passer devant moi même avec un gps ou pas ! et c’est dur mais j’y arrive !
    J’ai toujours le tracé du parcours stabiloté dans ma pochette autour du coup et j’applique toujours la corrélation carte terrain ! surtout quand je n’ai pas reconnu le parcours auparavant !
    Merci encore pour tous tes bons conseils.

  • ROGER

    Bonsoir.

    Un animateur de randonnée n’est jamais perdu, il est momentanément égaré.
    Quoi qu’il e soit, cela n’est jamais agréable, surtout avec un groupe qui ne demande qu’à vous critiquer.

  • Manon

    En lisant quelques commentaires, je constate qu’on s’est tous déjà perdu ^^
    Pour ma part la pire erreur en randonnée a été de me fier à mon père qui s’occuper de l’itinéraire et moi je suivais bêtement, résultat après une marche de 7h on s’est trompé de descente et on s’est retrouvé à 15 bornes du lieu d’arrivée.
    On a fini dans un autre village à presque 8h du soir a sonné chez les habitants pour se faire emmener en stop ! Quelle galère !

    Je ne me ferais plus jamais avoir !

    Et merci pour vos conseils précieux 🙂

  • Claude06

    Bonjour, j’ai la prétention et l’arrogance de dire que je suis un randonneur expérimenté, rodé à la lecture de la carte IGN depuis près de quarante ans et pourtant…..hier à l’occasion d’une sortie de la journée dans l’arrière-pays de Roquebrune-Cap-Martin, je me suis planté à deux reprises, oui deux (!) dans la lecture de la carte ! J’ai persisté sur une piste qui, à l’évidence (et vingt minutes plus tard) ne m’emmenait pas là où je voulais aller, donc demi-tour pour retrouver l’amorce du sentier….plus tard re-plantage pour me retrouver sur un itinéraire qui n’était pas celui que j’avais prévu initialement…j’ai pu malgré tout atteindre le sommet mais j’ai perdu dans l’affaire 1h-1h15 d’errances et d’hésitations avec la frustration (passagère) de m’être planté alors que j’étais confiant dans ma capacité à lire la carte et m’orienter…moralité: prendre le temps de lire la carte, d’étudier la zone (même si on « perd » 10mn), de surcroît si on est un peu fatigué et qu’après une bonne dénivelée, on n’a pas toute sa lucidité….si j’avais pris un peu plus de temps, si j’avais pris mon temps, j’aurais vus les subtilités de la zone et je ne me serais pas planté de chemin…..ça réveille, ça remet les idées en place et ça rend….humble !!!

    • François Jourjon

      Merci beaucoup pour le retour. 😉

    • bernard77400

      Bonjour Claude,

      C’est typiquement un exemple où la complémentarité d’un GPS permet de se situer immédiatement sur la carte.
      Dans la version basse et sans préparation préalable, il suffit d’afficher les coordonnées UTM, maintenant représentées sur toutes les cartes topographiques de l’IGN.
      Plus sûrement, encore, si l’on a téléchargé le tracé du parcours que l’on désire effectuer.

      Cordialement.

      Bernard77400

      • Claude06

        Bonjour Bernard,
        Effectivement, dans ce cas de figure, votre argument est imparable. Bien vu !
        Pour autant, après être rentré de ma rando, j’ai ré-étudié la carte et ai constaté que tout y était pour trouver le bon itinéraire (j’ai été tenté d’accuser la carte de toutes les imperfections de la terre !!), mes erreurs sont à imputer à mon manque de concentration. Passer au gps serait l’aveu d’une incompétence de ma part en matière de lecture de carte : )))))
        Cordialement,

        • François Jourjon

          Ahah. 😉

        • bernard77400

          Bonjour Claude,

          Je comprends ton ressenti relatif à ta mise en échec lors d’une erreur de lecture de carte. Néanmoins, n’es-tu pas trop rigoriste?
          A ce titre, refuses-tu également l’usage de la boussole et de l’altimètre qui sont des instruments auxquels on fait généralement appel lorsqu’on ne peut se suffire de la carte pour se situer ou s’orienter?

          Comme toi, j’ai également une très bonne expérience de la lecture d’une carte, mais je ne considère pas cet exercice comme une finalité en soi. J’estime simplement que le but de la navigation est avant tout d’arriver à bon port, et en bon état. En outre, la carte n’est qu’un instrument qui a ses limites, entre autres, lorsqu’il n’y a pas de repères visibles à y associer sur le terrain.

          Aujourd’hui, alors que la plupart des randonneurs disposent d’un ordiphone, je trouve dommage de prendre le risque de se perdre, avec toutes les conséquences qui peuvent en découler. Et cela, pour simplement éviter d’être vexé de n’avoir pas trouvé sa position ou son chemin à l’aide d’une simple carte.

          Dans certaines situations, qui peuvent s’avérer critiques, à mon sens, cela relève d’une irresponsabilité, voire d’une faute professionnelle.
          Actuellement, tous les accompagnateurs de groupes devraient s’imposer d’emporter au moins un ordiphone disposant d’une application GPS ad hoc, au même titre que la carte et la boussole.

          Ta petite « aventure » devrait t’inciter à y réfléchir. C’est aussi valable pour tous ceux qui se sont déjà perdus et, par précaution, pour les autres aussi.

          Cordialement.

          Bernard77400

          • Claude06

            Bonsoir,
            Désormais l’essentiel de mes sorties en rando s’effectue à la journée dans la bande littorale et le proche arrière-pays des Alpes-Maritimes. Le réseau de routes, chemins et pistes (balisées ou non) est dense. J’arrive donc toujours à retomber sur mes pattes en cas d’égarement temporaire. Je compare mes randos à des courses d’orientation, parfois en mode « fast-hicking » et au cours desquelles je porte l’effort effectivement sur la précision de la lecture de la carte.
            Si j’étais animateur d’un groupe, j’envisagerais sans doute les choses différemment en doublant le coup avec un gps.
            Concernant la boussole et l’alti, ils sont en effet indissociables de la carte mais je ne les utilise plus pour les raisons évoquées précédemment (j’évolue en terrain connu).

          • Claude06

            PS: de nombreux animateurs de groupes de rando effectuent des reconnaissances préalables aux sorties qu’ils encadrent. Le travail de recherche d’itinéraire est ainsi largement dégrossi, ce qui explique que certains d’entre eux ne s’embarrassent pas de gps…
            J’en connais d’autres qui naviguent à la carte mais un membre du groupe a son gps opérationnel dans son sac pour doubler le coup…

          • bernard77400

            Bonsoir Claude,

             » …ce qui explique que certains d’entre eux ne s’embarrassent pas de gps… »

            Dans la plupart des cas, inutile en effet de s’embarrasser outre mesure, car il suffit de disposer, tout simplement, d’un ordiphone.

            Cordialement.

            Bernard77400

          • Claude06

            Salut,
            Gps, ordiphone, etc….certains randonneurs restent réfractaires à tout ce qui fonctionne avec des piles, ce qui explique cet attachement aux méthodes « à l’ancienne » (carte, boussole et éventuellement alti).
            Cordialement,

  • Claude06

    Pardon, pas des piles mais des batteries. !

    • bernard77400

      Bonsoir Claude,

      Effectivement, le manque d’autonomie est l’un des points faibles des appareils électroniques en général, et des GPS en particulier.

      Toutefois, tout comme pour l’appareil photo et le téléphone portable, il faut s’assurer que la batterie est chargée à 100% au départ, puis on peut l’éteindre jusqu’à ce que son usage ponctuel soit pleinement justifié. En effet, la présence du GPS dans sa pochette n’empêche pas de naviguer « à l’ancienne », avec carte, boussole et altimètre.

      Personnellement, j’ai appliqué cette méthode au cours d’une randonnée de 15 jours en autonomie totale, avec un seul jeu de piles, sans problème d’alimentation.

      Un GPS de randonnée alimenté par piles ou accumulateurs HR6/AA permet, éventuellement, d’emporter un stock ou de s’approvisionner facilement dans une boutique. A noter que les ordiphones présentent l’inconvénient d’une moindre autonomie.

      Cordialement.

      Bernard77400

  • Anaïs

    Bonjour,

    J’aimerai apporter ma contribution aux témoignages précédents. Ce blog est génial, mais en tant que grande débutante je le lis surtout pour avoir une idée de ce dont je parle, et par curiosité. A chaque fois je me dit « tiens, ça et ça c’est intéressant. Quand je ferai des vraies randos je le relirai, je me pencherai plus dessus ». Ça s’arrête la (d’autant qu’une partie de moi refuse de comprendre l’utilisation des boussoles et autres, vieux restes de ma phobie mathématique. Et pour l’instant j’en ai pas besoin)

    Donc voilà, je suis dans cet état d’esprit quand je vais faire mes petites randos de 10-15 km, organisées par les communes ou associations, donc très bien balisées, très fréquentées, et encadrées.

    Sauf que je me suis rendue compte d’un truc: dans ma région (Auvergne, dans le Livradois-Forez), les hameaux n’ont pas tous un panneau indicatif. Rarement même (a chaque fois j’ai une petite pensée pour les nouveaux postiers). Donc la dernière fois, je pars en rando, je suis les flèches laissées par les organisateurs, lors des virages je regarde vaguement sur la carte si ça correspond au trajet surligné, tout va bien.

    A un moment, carrefour dans un hameau. Et pas de flèche. (il y avait pas mal de vent, elle a du se faire arracher). Pas de panique, je sors ma carte. Je vois deux hameaux consécutifs, X et Y. Aucune idée dans lequel je suis. Je réfléchis vaguement, j’ai vu un regroupement d’habitations il y a 10 min, ça devait être le hameau X. Je suis donc dans le Y. La carte dit que dans le Y on part a gauche, donc hop, a gauche! Vous voyez où je veux en venir….

    Forcément une fois sur le mauvais chemin, on ne peut plus se référer à la carte, vu qu’on part d’un mauvais postulat de départ. Du coup on peut plus se référer a grand chose en fait…. et on peut s’enfoncer longtemps en suivant le (supposé) chemin surligné. Je fini par me rendre compte que le chemin n’a plus rien a voir avec ma carte, je m’arrête pour demander a un monsieur, qui veut bien me ramener en voiture où je veux. Je sais que mon erreur vient du hameau Y donc je lui demande de me ramener là (je voulais terminer dans les règles). Et il me ramène a un endroit que je n’ai jamais vu. C’est seulement la que je comprends que j’étais dans le hameau X…

    J’ai vu deux erreurs ici qui ont fait que je me suis trompée de hameau. (si vous avez une autre analyse, je prends)

    1) Je ne sais pas lire les distances sur une carte (uniquement virage a droite ou a gauche)
    2) Je ne connais pas ma vitesse de marche moyenne (autre que 13 min par Km, qui est un peu approximatif)

    En combinant ces deux connaissances, j’aurais pu calculer facilement le trajet parcouru depuis le point de départ, et savoir ou j’étais. Donc voilà petits conseils aux débutants qui se lancent en se disant que tout les trucs de pro c’est pas pour eux, ça peut toujours servir. Même en étant le plus encadré possible. L’organisation peut bien être au poil, une fois dans la campagne vous n’en êtes pas moins seuls.

    (Et petit conseil au Puy-de-Dôme: s’il vous plaît, mettez des pancartes aux entrées des hameaux, tout le monde ne connait pas chaque recoin de la région par coeur.)

    • François Jourjon

      Bonjour Anaïs,

      Merci pour ton témoignage.
      Je pense qu’en plus des distances (que tu dis ne pas savoir lire), il est possible que tu ne maîtrises pas entièrement la lecture de carte – qui aurait pu te servir même une fois égarée.

      Après, le fait de suivre des flèches n’incite pas tellement à suivre sa position sur la carte et à faire le point, ce qui amplifie le risque de se tromper.

      A bientôt,
      François

  • Alain

    Bonjour
    Très instructif de lire vos expériences heureuses ou malheureuses d’orientation.Moi aussi j’ai connu tout ça…Une précaution m’a sauvé la « mise » quand je ne trouvais plus mon chemin vers 16h en forêt lors de GTJ raquettes en solo…ma precaution avait ete d’enregistrer sur Gps les coordonnées des refuges..de ce fait g retrouvé ma direction…

  • Elodie

    Cet après-midi même. J’ai voulu effectuer une rando vers les sources de l’Huveaune grâce à des indications trouvées sur visorando.
    Entre le départ et le point 1 de la carte, il n’y avait pour indication que :
    « suivre le large chemin parallèle à la rivière, il est balisé RB (Rouge Blanc) c’est le GR®9. Quand elle commencera à se faire très petite, être attentif et trouver le petit pont de bois (1). »
    Pas dur donc, a priori.
    Faut suivre le GR9. Ce que je m’applique à faire très consciencieusement.
    A un embranchement, le balisage du GR9 me saute aux yeux sur un sentier de droite. Je regarde rapidement (trop sans doute) celui de gauche et je ne vois pas de balisage.
    Je poursuis donc ma route en suivant le balisage qui apparaît sur les troncs avec la régularité d’un métronome, me confortant que je suis sur la bonne route (même si au bout d’une demi-heure je trouve quand même bizarre de ne plus entendre le fleuve dont je suis censée aller voir la source).
    Puis à un embranchement, c’est le drame. Je suis bien sur le GR9, mais j’ai fait un demi tour et je suis en train de réaliser une boucle jusqu’à mon point de départ.
    Tant pis, il est trop tard pour retourner faire ce que j’avais prévu initialement. J’ai donc terminé la boucle. Sympa certes, mais me voilà quitte pour y retourner ce weekend.
    En rentrant, j’ai vu sur les coms que d’autres s’étaient plantés aussi (ouf, on se sent moins seul) et préconisaient de ne JAMAIS prendre les chemins de droite. *fail*
    Moralité : lire les coms des trajets en ligne avant de partir et sortir la boussole pour se réorienter en route au moindre doute… (Pour le coup, j’aurais mieux fait de suivre l’erreur n°1, mon intuition qui me titillait dès le début du mauvais sentier en me murmurant : « c’était pas par là, il fallait prendre l’autre chemin… »
    Je prends d’ailleurs bonne note du commentaire sur le GR70 que je lis un peu plus haut (vu que j’ai prévu de le faire l’été prochain).

    • François Jourjon

      Merci pour le retour Elodie. 😉 Suivre des indications sans avoir du recul et une vue globale de la situation est un excellent moyen de se perdre, car il suffit de rater une seule indication pour ne pas arriver à destination.

  • jean-jacques

    je croise un randonneur, cherchant son chemin, je lui demande si il avait une carte? il me dit oui: est dans mon sac (??), je le remet sur son itinéraire mais j’aurais pu l ‘envoyer sur une autre direction (!!).
    c’est dingue comment c’est facile de faire confiance à des personnes que l’on ne connait pas. hum, hum
    merci pour vos précieux conseils de vécus et autres.

  • pascal gautier

    Je lis vos commentaires avec délectation .J’ai suivi une formation d’animateur Pour ma part il m’est arrivé bien entendu de me tromper, mais je me suis jamais réellement perdu. Durant la première étape de cette formation le responsable du stage nous à dit nous avons le droit de nous tromper, mais jamais de se perdre. Donc j’ai appris à utiliser une carte et une boussole pour cheminer en toute sécurité. Maitriser le rapport carte terrain c’est vraiment une question d’expérience, plus on la pratique plus vite on se rencontre de nos erreurs rapidement. Puis j’ai suivi la formation GPS malin pour maitriser l’outil. Quel bonheur de s’en servir, sur celui que j’utilise il y a une cartographie, Donc j’utilise le GPS exactement comme j’utiliserai une carte papier. Je prépare mes randonnées avec à la fois le tracé GPS et le tracé sur la carte papier. comme avec la carte papier, je fais en permanence le rapport carte terrain. Mais il y a plusieurs avantages le GPS nous donne une quantité d’informations que la carte ne nous fournie pas où nous nous trouvons en permanence, la distance restante à parcourir, la distance parcourue la vitesse de déplacement, le cap le tout en lecture direct.et bien d’autres informations. Mais surtout cela permet bien des audaces car lorsque l’on est en forêt dans des platières où les chemins partent dans tous les sens, avoir un GPS et suivre une trace même si on s’en écarte c’est un sacré confort que la carte dans ces conditions ne peut apporter les techniques modernes on du bon quand même.

  • Laurent

    C’est en s’égarant que le sage trouve la voie…

  • Jerhom

    Je suis admiratif de l’intelligence, de la générosité, de la clarté et de la simplicité déployés par François.
    Je n’ai pas vu d’indices d' »indiens » ou de « pistards » qui m’auraient bien plu pour reconnaître le terrain, comme le type de végétation, d’animaux, indicateurs d’altitude, de cours d’eau etc, la mousse sur les troncs, les antennes paraboliques, les édifices religieux qui peuvent être orientés par rapport au nord, voire des notions de survie si on est vraiment perdus ou en perdition. Tout cela existe-t-il ou est-il prévu dans la formation, ou bien hors-sujet ?
    Tout le travail accompli est déjà vertigineux. Un grand merci!

  • Bruno

    Toutes ces expériences sont hyper intéressantes. Merci à François et à vous tous pour vos commentaires. Je randonne mais je navigue aussi et dans les 2 cas presque toujours en solo. Sur terre comme en mer, un excès de confiance peut mener à des mauvais choix dont les conséquences, souvent en cascade, peuvent très mal se terminer. Ma philosophie est « Quand il y a un doute, il n’y a pas de doute ». Entendez par la que si j’ai le moindre doute sur la route à suivre ou la décision à prendre (en mer et notamment la nuit, les effets d’optique viennent perturber les sens), je n’ai pas de doute sur le fait qu’il faut vérifier où je suis, où je vais et par où je passe…

  • Bernard77400

    Bernard77400

    Bonjour,

    Tellement simple aujourd’hui de jeter un coup d’oeil rapide sur la carte IGN de Géoportail géolocalisée pour lever un doute.
    Pourquoi donc prendre le risque de s’égarer avec les conséquences que cela peut entraîner?

    Je constate que même François, que je suis depuis ses débuts, a viré sa cuti.

    Ayant, comme toi, découvert par moi-même d’abord l’usage de la carte topographique IGN , puis le GPS dans sa première version commerciale et, ensuite, diverses applications GPS disponibles pour ordiphones, je mesure l’importance du travail que tu as réalisé pour mettre au point tes formations. Elles révèlent la patte de l’ingé.

    Cordialement.

    Bernard77400

  • LEC

    Je confirme pour les sentiers qui existent sur les cartes et envahis par la végétation au point que le balisage n’est plus visible.
    Et pourtant j’avais vérifier avant sur Google map qu’il existait bien
    Au début, il y a encore des traces puis les arbres et mousses envahissent le chemin au point de de cacher une intersection. Plus on avance et plus c’est dense ,sans doute que les moins téméraires avaient fait demi tour.
    Mon erreur a été de persister pour finir dans un éboulis d’une dizaine de mètres. Choix difficile, faire demi tour et perdre 1h ou essayer de descendre ?
    J’ai fait le deuxième choix mais je n’en suis pas fier car les personnes qui m’accompagnaient paniquaient et cela aurait pu finir mal surtout qu’à l’endroit où nous étions les secours auraient eu du mal à accéder ou il aurait fallu au moins ou trois Heures.
    Plus jamais cela, il vaut mieux perdre une heure que risquer sa vie
    Bert

  • Gwenael

    Bonjour,

    Cet article est très bon, merci !

    Il y a une dizaine d’années, en randonnée avec un groupe d’amis dans les Pyrénées, nous avions prévu de passer la nuit dans un refuge CAF situé au bord d’un lac.

    Après une grosse journée assez rude, parti tout seul devant les autres avec la seule carte et pressé d’arriver, j’ai raté dans un pierrer les indications sur un rocher vers le refuge qui était tout près derrière une petite crête.

    Mais en regardant plus bas, j’ai aperçu un lac avec des batîments et me suis persuadé que c’était là…
    J’ai donc entamé une longue descente de plusieurs centaines de mètres en pensant que les autres allaient me suivre, avant de me rendre compte en bas, en dépliant la carte, que ce lac n’était pas du tout le bon. Je pouvais remonter par un autre chemin dans la bonne direction mais il était déjà tard et j’étais fatigué, j’ai donc dormi tout seul dans un bâtiment abandonné, sans grand-chose à manger, avant de repartir le lendemain matin au lever du jour vers la vallée, très inquiet pour mes amis alors que la nuit avait été orageuse et sans réseau téléphonique.

    Le lendemain en fin de matinée j’ai pu enfin les joindre, ils avaient été recueillis par un couple de bergers très sympathiques, avaient mangé de la truite et cueillis des myrtilles, tout allait bien pour eux et finalement c’est moi de loin qui ai passé la plus mauvaise nuit rongé par l’angoisse et la culpabilité.

    Moralité : épuisé après une journée de marche, j’ai réussi à me persuader que ce lac que je voyais tout au moin 500 m plus bas était le bon, alors qu’il était évident que nous étions à priori juste à côté du refuge. Il m’aurait suffi de m’arrêter 10 mn calmement et regarder attentivement la carte pour m’en rendre compte et nous aurions trouvé sans souci le bon lac.

    Une sacrée bonne leçon, heureusement sans conséquences négatives !

    • B.Cottin

      Exemple vécu impressionnant.
      Le livre d’Eric Emmanuel Schmitt, « La nuit de feu », se réfère à une erreur de descente de ce genre, sauf que cela déboucha sur une nuit en pleine nuit de désert glaciale … La suite dépasse le seul monde de la randonnée.

  • Rabbe

    Se tromper de vallée ! oui expérience faite ! Je suis seul, jeune homme, en fin d’après-midi, en ski (sans carte seulement le forfait) sur une crète arrondie, j’atteins une portion plate. Le brouillard tombe (fort, car les panneaux numérotés de la piste ne sont plus visibles) et insensiblement au lieu de prendre plutôt à gauche, je fais l’inverse ; puis le brouillard se lève et je constate alors que je ne reconnais pas le fond de la vallée et que le versant de la montagne qui me surplombe est à ma gauche alors qu’il aurait dû être à droite ( je connaissais bien le tracé de la piste) j’ai donc fait fissa demi-tour sans pouvoir m’aider de mes traces précédentes car le vent soufflait alors fort ; cette mésaventure n’aura duré que dix minutes mais je m’en souviens encore.
    Autre erreur classique : vous êtes sur un chemin fort bien balisé, vous êtes donc décontracté, puis vous vous écartez (un « besoin » une photo …) et vous rejoignez le chemin mais en diagonale pour raccourcir et vous loupez la bifurcation (bien indiquée) mais située entre l’endroit où vous aviez quitté le chemin et celui où vous l’avez retrouvé.

  • Lefort

    Formidablement drôle car vécu et partagé! Merci
    Gérard Lefort

  • B.Cottin

    Merci de ces indications très claires.
    La vérification grossière par le soleil (quand il est visible) est en effet souvent très pratique et rapide. A ne pas sous-estimer, donc.
    Les chemins cachés par la végétation ou même volontairement fermés renvoient souvent à un conflit entre randonneurs et propriétaires de terrain. Suivant les régions, ce conflit peut être envenimé, et avoir pour conséquence des erreurs d’orientation désagréables.