Cet article est un article invité rédigé par deux fidèles lecteurs du blog (c’est comme cela qu’ils se décrivent) : Marie, une amie, et son compagnon Sylvain. C’est donc Marie qui s’exprime à travers les « je ». C’est le quatrième article d’une série consacrée à leur préparation d’une section du GR10 (le premier article se trouve ici, le second ici et le troisième ici).
Dans un peu moins de deux semaines (le 20 juin) nous ferons nos premiers pas sur le GR10 : nous partirons de Lourdes, d’où nous rejoindrons le GR via le col de Saucède. D’ici là, il nous reste un peu de préparation, mais le principal est maintenant fait.
Dans ce dernier article consacré à notre préparation (cf. trois premiers articles : premier, second et troisième) nous souhaitons faire un rapide retour sur notre 4ème week-end de préparation (dans le Massif Central, autour du Puy Mary), présenter la liste de matériel que nous allons finalement emmener, et faire un bilan sur notre préparation.
Pour notre dernier week-end de préparation avant le départ, nous sommes partis en montagne : fin mai, nous avons randonné et bivouaqué pendant trois jours dans le Massif Central : Puy de Peyre-Arse, Puy Mary, Puy Griou, Téton de Vénus, Seycheuse, en passant par la brèche de Roland et le col de Cabre…
Puy Mary – S. Broqua
Pour une première expérience de randonnée de plus de 2 jours avec le sac au dos, on a beaucoup apprécié : des sommets très accessibles (autour de 1700-1800 m), des profils topo relativement divers (la montée vers la Seycheuse est plutôt progressive, sur des chemins enherbés, alors que la montée vers le Puy-Mary – côté naturel, pas côté bétonné – est plutôt caillouteuse et sportive), et un temps idéal !
Un autre sommet… – S. Broqua
Côté bivouac, aucun problème non plus ! Les seules difficultés ont consisté à trouver un endroit plat, à l’abri du vent, et si possible avec de l’eau à proximité : cette dernière étant plutôt rare dans le coin, on a choisi de s’arrêter relativement tôt les deux soirs pour avoir le temps de trouver le meilleur endroit possible.
1er bivouac ! et 1er coucher de soleil – S. Broqua
Côté cuisine, c’est Sylvain qui s’est occupé de la préparation des repas, ce qui s’est fortement ressenti dans la qualité et la diversité des plats ! Aux menus notamment (voir liste détaillée en fin d’article) :
Enfin, côté ressenti : tout s’est très bien passé. Nous sommes partis avec 11 kg pour moi (environ 8 kg en fin de rando), 14 kg pour Sylvain (cf. répartition des sacs en fin de l’article). En prenant notre temps, en nous arrêtant quand on en avait envie ou besoin, et en profitant au maximum, on a vraiment passé trois très bons jours. C’est plutôt rassurant pour le GR10 !
Nous vous avons déjà présenté en détail notre tente, nos duvets, nos sacs et notre popote. On souhaitait ici revenir un peu sur le reste, sur nos vêtements, le petit matériel… et quelques astuces !
Autre utilisation du bâton de randonnée – S. Broqua
Deux éléments de confort dont nous ne nous passerions plus :
Elément indispensable à un bivouac confortable : le cache-mug – S. Broqua
A notre liste de matériel nous allons rajouter trois éléments :
1 – Un second briquet : pour éviter de devoir manger froid pendant quelques jours, quand le premier a décidé de rendre l’âme (ou de passer ½ heure à bricoler le briquet sans avoir la certitude de manger chaud)…
(Note de François : une petite pierre à feu peut aussi faire l’affaire pour allumer un réchaud)
2 – Un pare-feu en alu : nous l’avons fabriqué à partir de papier alu épais (ne pas utiliser de papier gaufré, ça n’apporte rien), plié en 3 : on obtient une feuille d’environ 20 x 30 cm. Les bords sont renforcés avec du scotch alu, et nous avons rajouté des pastilles de scotch alu au centre du pare-feu pour éviter qu’il ne se perce. En accolant deux pare-feu accrochés par des trombones, on pourra protéger correctement le réchaud et limiter l’action du vent.
Pare-feu artisanal – S. Broqua
3 – Un pare-vent : nous allons coudre des bouts de velcros aux quatre coins d’une vieille couverture de survie (qui nous sert de tapis de sol pour les repas), que nous pourrons accrocher à deux bâtons de marche pour nous protéger du vent (et du soleil, en fonction des rayons).
La préparation de l’itinéraire du GR10 en tant que telle est relativement limitée : ayant fait le choix de bivouaquer au maximum, nous ne sommes pas tenus d’anticiper nos étapes pour réserver les refuges à l’avance. En outre, nous serions pour le moment bien incapables de savoir combien de km ou d’heures nous marcherons chaque jour.
Nous anticipons par contre les endroits où nous pourrons nous ravitailler : nous avons pu trouver énormément d’infos sur le très bon site gr10.fr. A priori, sur le début de notre parcours nous aurons des points de ravitaillement tous les deux jours, ce qui nous permettra de limiter le poids de nos sacs. En revanche, cela nous a également permis d’identifier deux portions d’environ 100 km (entre Melles et St Lizier d’Ustou d’une part, et entre Aulus-les-Bains et Mérens-les-Val d’autre part) où il n’y a aucun point de ravitaillement. Nous devrons donc prévoir d’emporter plus de réserves de nourriture et prendrons quelques repas dans des refuges sur le trajet.
Enfin, le site du gr10 consacre une page aux coins où il est possible de bivouaquer, en précisant à chaque fois s’il y a de l’eau disponible : a priori il nous sera donc possible de nous ravitailler en eau très régulièrement, ce qui nous permettra également de limiter le poids du sac.
Depuis notre décision de partir faire le GR10, en septembre dernier, nous avons passé 10 mois à préparer notre projet : à choisir et tester du matériel, à nous familiariser avec les modes de vie en bivouac, à nous préparer physiquement, à préparer l’itinéraire… D’une aventure assez « angoissante », voire hors de portée (pour ma part), notre préparation nous a permis de transformer ce projet en un trek qui nous semble à présent réalisable, même s’il reste difficile.
NOTE : le périple de Marie et Sylvain sur le GR10 est disponible ici.
Bonjour, avec une préparation progressive comme vous avez fait,vous devriez ne pas avoir de problemes.Je pense qu’il vous faut quand meme prendre le temps de contacter les endroits ou vous compter trouver du ravitaillement surtout apres les longs passages qui en sont dépourvus pour etre certains de ne pas avoir de mauvaises surprises.
Pour ce qui est de la protection contre la pluie j’utilise depuis plusieurs années un poncho Bermudes qui apres de nombreuses randonnées et 24 H du Mans bien arrosées m’a toujours bien protégé, évidemment la protection du bas du corps n’ est pas assurée mais le reste du randonneur et son sac restent au sec.
Votre appréhension est normale mais le sérieux de votre préparation doivent vous rassurer et vous faire profiter a plein de ce beau voyage.
Eric.
juste pour la pluie, rando pour ma part dans les cévennes. Une matinée de pluie forte. J’ai mis ma veste bien adaptée mais effectivement la pluie « roule » sur le pantalon plutot classique. Au final, au bout d’une heure j’ai préféré enlever le pantalon (cela etait en juin et il ne faisait pas trop froid). La peau seche plus vite que le tissu !!
Bonjour, hé bien maintenant vous en savez autant que nous les expérimentés, y’a vraiment aucune raison que ça ne se passe pas bien. Mieux que cela, vous innovez avec une utilisation possible des bâtons en mode… »sieste crapuleuse » ! La valeur n’attend pas le nombre des années !
Et puis merci pour la qualité rédactionnelle de vos c-r, c’est tellement agréable (et rare) de lire du vrai français, sur la forme comme sur le fond….allez adessias les djeuns…. et faites-vous plaisir !
J’ai bien aimé toute cette partie de préparation, qui donne envie de se lancer dans l’aventure. J’attends avec impatience le récit final de cette épopée. Meri à vous
Je sais que le sujet est un peu délicat, mais comment avez vous fait pour vos besoins? François avait publié un article très intéressant à ce propos: https://www.randonner-malin.com/comment-chier-dans-les-bois-pour-une-approche-environnementale-dun-art-perdu/#more-544
En revanche, cela nous a également permis d’identifier deux portions d’environ 100 km (entre Melles et St Lizier d’Ustou d’une part, et entre Aulus-les-Bains et Mérens-les-Val d’autre part) où il n’y a aucun point de ravitaillement. Nous devrons donc prévoir d’emporter plus de réserves de nourriture et prendrons quelques repas dans des refuges sur le trajet.
Bonjour ! Pour avoir réalisé cette partie du GR10 en juin 2015, voici ce que je peux vous donner comme renseignements :
– Après MELLES, je vous conseille le refuge de l’Etang d’Araing, en couchage ou en camping près du refuge. Le repas vous y sera assuré. Par contre, il faut les prévenir avant. Ils peuvent vous préparer un panier pour le repas du lendemain soir.
– Car, effectivement, après MELLES, vous aurez une étape sans achat possible de nourriture, si vous passez par la Cabane pastorale de l’ARECH.
Suite à une « purée de pois » monstrueuse, en 2015, nous avons délaissé le GR10 pour descendre vers SEINTEIN puis BONAC où se trouve un gîte étape-épicerie, tout près de l’église : Le Relais Montagnard
De là, nous avons ensuite repris le GR 10 en rejoignant : Gite-auberge la Maison du Valier, lieu-dit Ayer, 09800 LES BORDES SUR LEZ
Soit vous faîtes les courses à BONAC pour le soir, soit vous déjeuner à l’auberge. Le camping ne devrait pas poser de problèmes.
– Ensuite, vous n’avez que La Ferme d’Esbintz, 09140 SEIX, gîte étape isolé dans cette vallée. Ils sont d’une très grande gentillesse. Pour la nuit et le repas de 2 personnes, nous avions payé 78 euros. L’étape Maison du Valier – Gite étape d’Esbintz est assez longue.
Pour faire des courses, il faut aller jusqu’à SEIX, ce qui représente un gros détour.
– Etape suivante : Cabane d’AULA. Entre elle et ESBINTZ, il n’y a pas le moindre commerce. Il vous faudra donc du stock.
– En quittant la Cabane d’AULA, vous traverserez COUFLENS. Pour résumer ce village, je citerais la phrase de mon collègue de randonnée : « Hormis l’église, pour le moment, toutes les maisons sont à vendre ! « . Il y a certes un peu d’exagération, mais on n’en est pas loin… Par curiosité, regardez le nombre d’habitants dernièrement recensés dans les villages ariégeois que vous allez traverser.
Par contre, j’ai le souvenir qu’il y a un camping non loin de ce village, donc… approvisionnement ?
– Sur ST LIZIER, voire même le TREIN D’USTOU pas de problèmes.
Pour l’autre partie où vous vous interrogez, c’est à dire entre AULUS et MERENS LES VALS, voici ce que nous avons fait :
– Etape suivante, le Refuge des Etangs de Bassiès, 09220 AUZAT. Vous pouvez camper auprès du refuge.
– Ensuite, si vous passez par le Refuge des Prunardières (qui n’est pas vraiment un refuge mais une cabane PROPRE car ce passage est peu unité. Par contre, il va vous falloir trouver de la nourriture. Les refuges de MARC et de MOUNICOU n’en faisait pas il y a deux ans, par contre le Refuge de Bassiès peut vous préparer un pique-nique pour le soir. C’est ce que nous avions fait.
– Puis, direction GOULIER. Le seul commerce qu’il y ait est le Gîte d’étape Le Relais d’Endron – M. Luc JALLAIS, le Village, 09220 Goulier. Printemps 2015, le maire de la commune a réussi à trouver un remplaçant pour le gérer. Et si mes souvenirs sont bons, ils y font du pain !
– Ensuite, vous traverserez LERCOUL (c’est complètement désert !). Vous arriverez à SIGUER (103 habitants) où il y a Le petit Gîte de Siguer, Place Léonard Bénazet, 09220 SIGUER. Le patron est un homme qui se décarcasse pour animer le village et ses environs. Même si vous n’allez pas au gîte, le soir, il ouvre un restaurant-épicerie dans la cour de la Mairie.
Et, pour les étapes suivantes, il se charge d’alimenter deux cabanes entre SIGUER et le refuge du RUHLE: la cabane de Balledreyt, dans la Jasse de Sirbal et la cabane de Clarans. Je n’ai vu que la première : elle était toute neuve et on peut y coucher facilement. Elles contiennent des boissons et des conserves. Il faut juste payer ce qu’on utilise, soit au Refuge du Ruhle, soit au Gîte de Siguer selon le sens de la randonnée.
Je n’ai pas pu atteindre la Cabane de Clarans, celle-ci étant « défendue » en juin par un « bourbier » d’une cinquantaine de mètres de longueur et d’une trentaine de cm de hauteur. Je me suis dégonflé…
– Et, avant le Refuge du Ruhle, vous pouvez prendre des casse-croûtes au Plateau de Beille : il y a un café-restaurant.
En espérant que ces indications vous aiderons.
PS : c’est quand même la partie du GR10 où nous en avons le plus bavé. Bon courage !
Re PS : j’ai un compte-rendu personnel que j’envoie à ma famille, mes amis et collègues. Si cela peut aussi vous aider…
Bonjour, merci beaucoup pour vos précieux conseils ! Comme vous pourrez le lire dans l’article 5, dans lequel nous dressons le bilan de notre périple, nous n’avons finalement pas parcouru ces passages (ni l’Ariège, en fait). Mais nous comptons bien nous rattraper un jour !
Le gîte de Goulier est fermé, et à Suguer, le petit gîte ne vous dépannera pas puisqu’il ne fait plus gîte d’étape. Voir gr10.fr qui a fait une annonce à propos de la portion Bassiés – Siguer.
Bonne traversée…
Bonjour
A propos du pare feu alu, ne pas trop le rapprocher de la casserole. Le mien était tellement efficace que les parties plastiques du réchaud, embase et allume gaz piezzo ont fondus. Je m’en suis aperçu à temps, seul l’allume gaz est HS.
très intéressant pour les novices que nous sommes
Intéressant, vous avez fait une bonne préparation !!
Mais j’ignorais qu’il y a une brèche de Roland dans la massif Central ?
une petite brèche oui, qui se fait très bien !
Bonjour, J’ai effectué la grande traversée du GR 20 et j’aimerai partager avec vous cette expérience en vous donnant des infos pratiques sur le tracé et vous dire que ce trek a été grandiose par la beauté de la nature et le dépassement de soi.
La 1er partie du GR jusqu’à Vizavona est la plus technique et difficile, surtout le passage du cirque de la solitude (chaine et échelle pas toujours en bon état), ensuite vient la descente sur Vizavona, où j’ai croisé beaucoup de personnes blessées au genou et à la cheville, due à la descente, au poids des sacs et à la fatigue. Donc, prenez votre temps et surtout selon la période de votre départ penser à prendre une bonne réserve d’eau, ensuite le poids du sac doit être au maximum de 20% de votre poids total, sinon c’est trop. Pour le ravitaillement, il faut prévoir un budget plus important, car les prix augmentent rapidement chez les Corses, surtout au endroit où il n’existe pas d’épicerie.
Dans les refuges la place est attribuée en fonction des arrivées et impossible de réserver à l’avance (c’est ce qui était le cas à cet époque). Si vous désirez avoir d’autres infos, c’est avec plaisir que je les partagerais avec vous. Bravo pour votre préparation, juste un complément à prévoir dans la pharmacie, de l’ellastoplasme pour vous bander les pieds, afin d’éviter les ampoules, j’ai pratiqué cela et c’est génial, voyager sur 200 km alpin sans ampoules, c’est le pieds
géant. Bien à vous et bon voyage.
Sandro